Éco-Business

Coopération exemplaire entre le Maroc et la France

Xavier sticker : Ambassadeur français délégué à l’Environnement

Rencontré en marge de la Conférence internationale sur l’eau et le climat qui s’est tenue à Rabat en juillet dernier, l’ambassadeur français délégué à l’Environnement, Xavier Sticker, salue la coopération entre les deux présidences de la COP et souligne l’importance des investissements climatiques.

Quel regard portez-vous sur la coopération maroco-française entre la COP21 et la COP22 ?
La coopération entre le Maroc et la France est excellente. D’ailleurs, la tenue de la  conférence internationale sur l’eau et le climat à Rabat en est une démonstration exemplaire. C’est un travail  réussi réalisé par le Maroc avec, à ses côtés, la France. Des rendez-vous réguliers ont eu lieu  entre les deux parties pour nous permettre de multiplier nos forces et croiser nos points de vue. L’idée que le  résultat de l’accord de Paris et les différentes initiatives prises à cette occasion soient prolongées, connaissent un nouvel élan et que Marrakech puisse être le moment pour faire le bilan  et prolonger encore les initiatives. Les deux présidences travaillent main dans la main pour que  les initiatives de Paris et de Marrakech concourent à l’objectif commun. C’est l’illustration même de l’esprit de partenariat entre la COP21 et la COP22.

Lors de la COP 22, un bilan des investissements sera dressé. Croyez-vous que  les financements seront au rendez-vous ?
La conférence internationale sur l’eau a réuni les pays africains et les bailleurs de fonds bilatéraux et les organisations multilatérales pour pouvoir identifier les réponses avec également les entreprises qui font partie de la solution et la société civile qui apporte aussi son concours. Ce sont des coalitions que nous avons commencé à construire à Paris, que nous attendons et que nous mobilisons autour de nouvelles initiatives. En témoigne le travail engagé sur les systèmes d’information dans le domaine de l’eau qui sont non seulement un renforcement des données – le continent africain manque de données sur les risques de catastrophes hydriques et l’état de ces informations sur le plan hydrique- mais aussi un moyen de mettre en commun l’ensemble des acteurs pour lutter contre les injustices climatiques dans ce domaine. Faute de données et d’outils de décisions pour pouvoir réagir, prévenir et éviter les catastrophes qui menacent les plus fragiles, l’Afrique est plus vulnérable aux défis climatiques.

Dans le cadre des financements internationaux, la France s’engage à consacrer deux milliards d’euros à l’électrification de l’Afrique. Comment expliquez-vous ce choix ?
Nous travaillons sur tous les fronts notamment l’électrification. Récemment, l’Agence française de développement (AFD) a signé un accord de financement pour le bassin du fleuve Gambie. L’investissement pour l’eau est également renforcé. Il s’agit d’un niveau de financement qui n’a jamais été atteint. En 2015, 836 millions d’euros d’engagements de l’AFD dans le domaine de l’eau soit 40 %  de plus par rapport à 2014. Pour la région méditerranéenne, les autorisations de financement ont été multipliées par cinq. L’Agence française de développement consacre la moitié de ses engagements aux finances climatiques. Mécaniquement, le fait de s’investir davantage sur le plan climatique se traduit par davantage d’investissements dans le domaine de l’eau et de l’adaptation. 



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