Éco-Business

Commerce extérieur : rééquilibrages nécessaires pour 2025

Le défi majeur pour le Royaume demeure la réduction de son déficit commercial. Cet objectif passe par une amélioration de la compétitivité des produits nationaux sur la scène internationale, un soutien renforcé aux exportateurs et une simplification des procédures administratives. Le potentiel d’exportation vers l’Afrique offre des perspectives intéressantes, mais nécessite des efforts concertés pour renforcer la présence du Maroc sur ce marché prometteur. Panorama du commerce extérieur marocain…

Le commerce extérieur marocain continue de connaître des évolutions significatives, avec une hausse des échanges, mais également un creusement du déficit commercial. Les dernières données du Haut-commissariat au plan (HCP) et de l’Office des changes mettent en lumière les tendances récentes et les défis auxquels le Maroc doit faire face pour renforcer sa position à l’international.

À fin novembre 2024, le déficit commercial du pays s’est aggravé de 6,5% par rapport à l’année précédente, atteignant 275,74 milliards de dirhams (MMDH). Cette situation s’explique par une augmentation des importations de 5,7%, à 689,16 MMDH, contre une progression plus modérée des exportations de 5,2%, à 413,41 MMDH. Le taux de couverture est resté quasi stable à 60%, illustrant la difficulté persistante à équilibrer la balance commerciale.

Selon les récentes statistiques du HCP publiées dans une note d’information relative aux indices du commerce extérieur (ICE), les valeurs unitaires des importations ont baissé de 1,6% au troisième trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023.

Cette diminution est attribuée notamment à la chute des prix de l’énergie et des lubrifiants (-13,1%) ainsi que des produits finis d’équipement industriel (-4%). En revanche, les valeurs unitaires des exportations ont progressé de 0,5%, soutenues par la hausse des demi-produits (+7,2%) et de l’énergie (+3,3%).

Disparités régionales
Les exportations marocaines restent concentrées dans quelques secteurs stratégiques. L’industrie automobile se distingue comme le principal moteur des exportations, représentant 34,4% des ventes à l’international. Ce secteur a profité de la forte demande sur les segments de câblage et d’intérieur de véhicules, qui ont connu une hausse respectivement de 6,9% et 19,5%.

L’agriculture et les industries alimentaires occupent la deuxième place avec une part de 19,3%, suivies par les phosphates et dérivés, qui contribuent à hauteur de 17,8%. Les secteurs du cuir, de l’aviation et de l’électronique complètent le tableau, bien que leur part reste plus modeste. Les rencontres régionales de concertation organisées par le ministère de l’Industrie et du Commerce ont révélé des disparités régionales importantes dans la répartition des exportations.

Selon les explications fournies, il y a quelques jours au Parlement par le secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, Omar Hejira, 85% des exportations du pays proviennent de seulement trois régions du pays.

Ce déséquilibre territorial souligne l’urgence d’une meilleure répartition des opportunités économiques à l’échelle nationale. Hejira a également souligné que les consultations ont permis de recueillir 524 propositions, dont «80% émanent des régions, contre 20% du niveau central». Ces propositions portent sur l’amélioration de la compétitivité, la simplification des procédures et l’accompagnement des PME, avec un accent particulier sur la diversification des marchés d’exportation.

L’opportunité africaine
Dans ce cadre, le marché africain représente une véritable opportunité pour les exportateurs marocains. Actuellement, les échanges commerciaux avec les pays africains ne représentent que 7,6% du total des exportations du Royaume. Pourtant, les perspectives sont prometteuses. Selon les études présentées par le ministère, le potentiel d’exportation vers le continent s’élève à 12 milliards de dirhams, avec une demande croissante pour les produits marocains.

En 2023, le volume des échanges avec les pays africains a atteint 52,7 MMDH, contre 36,3 MMDH en 2020, témoignant d’une dynamique positive. Toutefois, les exportations restent fortement concentrées sur les phosphates et leurs dérivés, qui constituent les deux tiers des ventes vers le continent, suivis des produits de la pêche, des véhicules et des textiles.

Hejira a d’ailleurs précisé que les phosphates ainsi que les engrais naturels et chimiques représentent une part importante des échanges, tout en rappelant que le ministère prépare un salon des produits marocains destinés à l’exportation, prévu pour la fin de l’année prochaine. Pour renforcer cette dynamique, le salon inclura une section dédiée aux produits africains, afin de promouvoir la complémentarité entre les exportations marocaines et les besoins du continent.

Cependant, pour que ces efforts portent leurs fruits, un soutien accru aux PME est indispensable. Hejira a incité les exportateurs marocains à exploiter pleinement ce potentiel, rappelant que l’Afrique représente un marché de 1,3 milliard de consommateurs. Ces entreprises constituent l’ossature du tissu économique national, mais elles peinent souvent à accéder aux marchés internationaux en raison d’obstacles administratifs et financiers.

Le canal vers l’UE, porteur, mais…
Pour l’heure, le Maroc reste très dépendant du marché européen, qui absorbe 70% des exportations nationales. L’Espagne et la France à elles seules représentent 46% des exportations, ce qui expose l’économie nationale à des risques liés aux fluctuations économiques et réglementaires au sein de l’Union Européenne. En termes de secteurs porteurs, les performances de l’aéronautique sont remarquables. Les exportations du secteur ont augmenté de 16,9% à fin novembre 2024, atteignant 24,21 MMDH.

Cette progression s’explique par la hausse des ventes dans les segments de l’assemblage (+26,5%) et, dans une moindre mesure, des systèmes d’interconnexion de câblage électrique (EWIS) (+2,2%). Ce secteur stratégique, en pleine croissance, illustre le potentiel du Maroc à se positionner comme un hub industriel dans des filières à forte valeur ajoutée.

H.K / Les Inspirations ÉCO



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