Éco-Business

Cloud hybride, pourquoi il est temps de s’y mettre !

Hassan Bahej.
Président directeur général, IBM Maroc

Le cloud hybride est aujourd’hui à l’agenda de toutes les DSI: la plupart des organisations s’accordent sur les bénéfices qu’elles peuvent y trouver en termes de modèle financier ou de diminution du Time to Market. Le cloud hybride est aujourd’hui en train de devenir le modèle d’infrastructure informatique par défaut pour les entreprises.

Comment définissez-vous le cloud hybride ?
Le cloud hybride est une infrastructure informatique qui connecte un cloud public et un cloud privé entre eux. Ce type de cloud assure en outre l’orchestration, la gestion et la portabilité des applications entre elles dans le but de créer une infrastructure cloud qui soit unique, flexible et optimale pour l’exécution des charges de travail informatiques d’une entreprise donnée. Le cloud hybride est conçu de manière à pouvoir aider cette même entreprise à atteindre ses objectifs techniques et commerciaux de façon plus efficace et plus rentable. D’ailleurs, selon une étude très récente, les entreprises parviennent à obtenir jusqu’à 2,5 fois plus de valeur avec le cloud hybride que dans le cadre d’une approche mono-cloud. Les entreprises partent rarement de zéro : elles possèdent déjà des charges de travail et des applications complexes. Elles disposent également de systèmes propres de messagerie, de sécurité, de données et de transactions. Le cloud hybride consiste à leur offrir une infrastructure informatique de choix pour tout intégrer en un seul ensemble, tout en restant ouvert et connecté à d’autres bases de données. IBM estime que le cloud hybride est en train de devenir la force dominante du changement dans l’industrie informatique. Nous pensons également que le cloud hybride, qui se doit d’être ouvert, est capable de garantir toutes les conditions de sécurité et de contrôle dont les entreprises ont besoin.

Quel est son intérêt pour les acteurs économiques ?
Depuis le déclenchement de la pandémie, les Marocains effectuent massivement des transactions financières en ligne. Ils commandent de plus en plus sur Internet, réalisent d’avantage d’affaires virtuellement, et interagissent plus souvent en ligne. Résultat, de nombreuses entreprises, grandes et petites, ont opté pour la transformation numérique, et adoptent désormais le cloud pour permettre de telles expériences et interactions. La Covid-19 a accéléré la dépendance du monde face aux technologies numériques et à l’importance des expériences numériques. Toutes les entreprises ont pris conscience de l’importance de pouvoir opérer «partout» et de pouvoir disposer d’une architecture informatique à même de tirer pleinement parti des applications et des données, peu importe où elles se trouvent. Nous avons vu les gouvernements et les entreprises soumis à une pression immense afin de parvenir à accélérer leur passage vers le cloud et se transformer numériquement. Si la pandémie nous a appris quelque chose, c’est bien l’importance des solutions technologiques qui permettent rapidité, flexibilité, perspicacité et innovation quel que soit le secteur d’activité. Selon une enquête réalisée par IBM autour de “la Covid-19 et l’avenir de l’entreprise”, dans le cadre de laquelle pas moins de 3.800 cadres de direction opérant dans 20 pays et dans 22 industries ont été interrogés, 64 % de ces cadres avaient déclaré qu’ils allaient se tourner vers des activités davantage basées sur le «cloud computing ».

Ces derniers portent-ils un intérêt au cloud hybride ?
De plus en plus de sociétés et d’entreprises sont intéressées par la migration des charges de travail vers une architecture de cloud hybride. Certaines industries sont même motivées pour évoluer encore plus rapidement que d’autres pour des raisons législatives, de sécurité et de gouvernance. Pourtant, nous savons qu’à peine 20 % environ de leurs charges de travail avaient été transférées dans un environnement de cloud computing. Ces charges de travail ne sont pas critiques, il s’agit généralement de micro-services natifs, c’est-à-dire nés dans le cloud. Les 80 % suivantes concernent le déplacement d’applications. La plupart des entreprises africaines sont encore dans la phase d’adoption et d’exploration. Si elles ont fait migrer certaines de leurs activités vers le cloud, la plupart de leurs charges de travail critiques et génératrices de revenus demeurent encore sur site.

Quels sont les secteurs concernés par le cloud hybride ?
Je pense que les exigences du marché et des entreprises vont pousser à l’adoption du cloud hybride, tous secteurs confondus. Les dirigeants s’attendent à ce que les investissements dans le cloud soient rentables. Dans une enquête, menée en 2021, par l’IBM Institute for Business Value auprès de 3000 PDG, 74 % avaient identifié le cloud computing comme étant une technologie clé qui produira des résultats dans les 2 à 3 prochaines années. Le cloud hybride est aujourd’hui en train de devenir le modèle d’infrastructure informatique par défaut pour les entreprises.

Comment le cloud hybride peut-il être considéré comme un catalyseur d’innovation ?
L’adoption du cloud hybride aide les entreprises à réduire leurs coûts technologiques, et à améliorer leur efficacité opérationnelle. Cela leur donne en outre le temps d’innover. Nous avons vu à quel point l’innovation jouait un rôle crucial tout au long de cette période de pandémie, et ce notamment dans le secteur des services financiers. Bien que le Maroc soit encore une économie essentiellement basée sur l’argent liquide, les gens commencent davantage à réaliser des transactions bancaires en ligne. L’argent mobile, en tant que solution fintech, a été un élément important pour favoriser l’inclusion financière, car le pays bénéficie d’une forte pénétration de la téléphonie mobile et d’une infrastructure de télécommunications robuste. L’utilisation des smartphones a également suscité un intérêt grandissant pour les cartes de paiement sans contact et pour les portefeuilles numériques proposés par les banques traditionnelles. L’utilisation de l’argent mobile et des plateformes de paiement en ligne a permis aux banques et aux FinTechs d’innover. Ces innovations ont contribué à l’élaboration de nouveaux modèles commerciaux qui leur ont permis de soutenir des engagements plus satisfaisants auprès des clients. 

Sanae Raqui / Les Inspirations Éco


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