Éco-Business

Ciment : la sécheresse a dynamisé les ventes

Les ventes de ciment se sont relativement mieux comportées en février qu’au cours de la même période de l’an dernier. Quelles en sont les raisons ? Et à quoi devrait-on s’attendre pour ce qui est des répercussions de la crise en Ukraine et de la pression sur le cours du baril de brent, un poste de charge critique pour une industrie énergivore comme celle des cimenteries.

En février 2022, les livraisons de ciment des membres de l’APC ont atteint 1,111 million de tonnes (MT) contre 1,079 MT pour la même période en 2021, soit +2,91%. En cumul, à fin février 2022, les livraisons ont atteint 2,239 MT contre 2,116 MT à fin février 2021, soit une hausse de 5,81%, indique le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville. Qu’est-ce qui explique cette hausse des ventes par rapport à la même période de l’an dernier ? Contacté par les Inspirations Eco, David Toledano, président de la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC), explique ce comportement des ventes par la sécheresse.

«Les chiffres du ciment de février sont bons. La sécheresse fait que les chantiers ne s’arrêtent pas comme c’était le cas l’année dernière, d’où l’augmentation des ventes. Mais on est quand même sur un «trend normal»».

Ces chiffres sont publiés dans un contexte marqué par la crise en Ukraine avec les effets qui en découlent sur les cours des intrants. Sur le marché boursier, les analystes notent une baisse des cours des cimentiers et un mouvement vendeur observé sur leurs actions, dans le sillage du recul du marché amorcé depuis la mi-février. La hausse du coût des intrants, notamment du baril de brent, un poste de charge critique pour une industrie énergivore comme celle des cimenteries, pourrait affecter directement leur activité.

Soulignons que le pétrole a atteint son niveau le plus élevé depuis la crise financière de 2008, alors que l’Occident s’en prend au secteur énergétique russe. Le pétrole a bondi à près de 130 dollars le baril après que les États-Unis et l’Europe aient déclaré qu’ils pourraient envisager d’interdire les exportations d’énergie du pays.

Les cimentiers vont-ils répercuter la hausse des prix des intrants sur le consommateur final ?

Suite à ce qui précède, il va de soi que l’on s’interroge sur la conduite que vont adopter les producteurs de ciment. Vont-ils répercuter la hausse des prix des intrants sur le consommateur final ? Soulignons que les promoteurs immobiliers se plaignent depuis un certain temps de la hausse des prix des matériaux de construction. Lourdement impactés par cela, le secteur peine en ce début d’année.

Sur le sujet de l’impact que pourrait avoir la crise en Ukraine sur la hausse des prix, Toledano, président de la FMC, se veut plus rassurant. «Pour l’instant, il n’y a pas d’impact sur nos produits. Actuellement, tout le monde essaie de résister et de voir comment les choses vont se passer. Ceci étant, il y a des produits comme l’acier, l’aluminium… qui ont été affectés, mais pas le reste. On arrive encore à maîtriser les choses, en espérant que la situation s’améliore rapidement et que cette guerre s’arrête».

Le secteur immobilier et le stock d’invendus

Dans le secteur immobilier, les promoteurs continuent à produire, mais comment se comportent les ventes de logements ? Selon l’indice des prix des actifs immobiliers du 4e trimestre 2021, publié par Bank Al-Maghrib et l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), le nombre de transactions a augmenté de 32,8% en 2021, et ce en dépit de la crise. De son côté, le prix de l’immobilier est sur une tendance baissière, mais celle-ci varie en fonction des villes. L’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) a reculé de 6% sur l’année 2021, en glissement annuel.

Les livraisons de ciment ont doublé depuis 2000 pour atteindre près de 14 millions de tonnes à fin 2021

Le dispositif industriel des membres de l’APC comprend 13 usines et 7 stations de broyage, ce qui permet d’assurer un approvisionnement régulier et continu du marché et de contribuer à l’autonomie nationale en un produit clé pour la croissance du pays. Les deux dernières décennies ont enregistré d’importants programmes d’augmentation de capacités et de modernisation des équipements. Avec l’ensemble des unités opérationnelles, les livraisons de ciment ont doublé depuis 2000 avec quelques fluctuations, et s’établissent à près de 14 millions de tonnes à fin 2021.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO


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