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Charles Boamah. “La BAD continuera à soutenir l’économie marocaine”

 

Charles Boamah, vice-président principal de la BAD

Avec un portefeuille actif de plus de 2,8 milliards de dollars, soit plus de 22 MMDH, la Banque africaine de développement (BAD) est l’un des principaux partenaires financiers du Maroc. Son vice-président principal assure que l’institution panafricaine maintiendra le rythme de ses actions au Maroc. Charles Boamah parle aussi de l’augmentation de capital envisagée par la BAD.

Comment évolue le partenariat entre la BAD et le Maroc ?
Notre partenariat avec le Maroc évolue très bien. Nous avons différents champs d’intervention au Maroc. Aujourd’hui, nous accompagnons le pays dans sa nouvelle orientation pour réussir une industrialisation verte et écologique. La création d’emplois pour les jeunes figure également parmi nos actions prioritaires au Maroc, plus particulièrement dans le monde rural. Nous continuons à soutenir l’économie marocaine, notamment la réalisation d’infrastructures routières, comme entre Rabat et Salé. Nous sommes également en partenariat avec de grands groupes marocains, à l’instar de l’OCP, dans les engrais, etc. Nous avons un portefeuille actif qui dépasse les 2 milliards d’euros pour le Maroc. La BAD va continuer à soutenir l’économie marocaine.

La BAD fait beaucoup, mais pensez-vous réellement que les fruits soient perceptibles sur le terrain, sur le quotidien des populations ?
Il est vrai que les gens ignorent souvent que c’est la BAD qui est derrière la concrétisation de tel ou tel projet sur le continent. Le grand public ne sait pas toujours ce que nous faisons, mais la BAD est très impliquée sur des projets stratégiques majeurs et à fort impact socio-économique dans les pays africains. Cela nécessite donc tout un processus de communication et de sensibilisation. Par exemple, au Maroc, beaucoup ne savent pas que la BAD a contribué au financement de la Centrale solaire Noor de Ouarzazate. Nous avons été parmi les premiers à accepter de financer ce projet et de prendre les risques que cela implique. La BAD est également partenaire financier pour la construction des terminaux des aéroports de Casablanca et de Marrakech, sans parler des autoroutes, etc. La BAD est très impliquée dans tout ce qui améliore les conditions de vie des populations africaines et favorise le développement économique des pays du continent. D’ailleurs, nous avons intégré, sur le site Internet de la BAD, un lien qui permet au public de tout connaître sur ce que nous faisons, ainsi que les répercussions dans tel ou tel pays. J’encourage vivement les gens à le consulter afin de mieux être imprégnés et informés par les actions de la BAD.

Sur le plan continental, comment évolue votre stratégie basée sur les fameuses «5 priorités» ?
Les années 2016 et 2017 ont été l’occasion de préparer le terrain à la concrétisation de cette stratégie. Cela nécessitait une adaptation de notre institution afin de l’aligner sur les objectifs que nous nous sommes fixés à travers les 5 grandes priorités de la BAD. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas dire que tout a été fait, mais nous sommes dans une véritable phase d’accélération pour concrétiser cet important programme. Ce travail implique certains leviers à prendre en compte: les ressources qu’il faut pour réaliser les «High 5» et les projets réels qui doivent les matérialiser. L’année dernière, nous avons consacré une enveloppe de 6,5 milliards de dollars à ces projets, et nous avons arrêté un montant de 5,5 milliards de dollars pour l’année en cours.

Quels secteurs en profitent le plus ?
Ces financements sont dirigés vers des secteurs comme l’agriculture, l’industrie, etc. Ce qu’il est important de souligner, c’est que les projets financés par la BAD contribuent à améliorer les conditions de vie des populations africaines. Les retombées ne sont peut-être pas perceptibles dès le début, mais elles permettent de réaliser des avancées considérables en termes de scolarisation des enfants, de formation de nos jeunes, mais aussi de mettre en place des infrastructures qui soutiennent le système de santé des pays africains. Nous consacrons des montants importants pour parvenir à de tels résultats. Donc globalement, je dirai que la stratégie des «High 5» est sur la bonne voie.

La BAD envisage-t-elle une augmentation de capital très prochainement ?
Le fossé qui existe entre les besoins réels sur le terrain et nos programmes de financement annuels est très large. C’est pour cela que nous avons effectivement proposé à nos actionnaires d’augmenter le capital de la BAD: afin de nous permettre de faire mieux. Nous avons besoin de faire beaucoup plus en Afrique; seulement, il faut aussi que la BAD surveille ses capacités de financement, notamment les répercussions sur ses indicateurs, sans oublier bien sûr les notations et l’appréciation de la communauté des affaires de notre institution. Il ne faut pas oublier que nous contractons des prêts et des dettes sur les marchés financiers internationaux, dans l’optique de financer le développement de l’Afrique. C’est donc là un exercice d’équilibre qu’il faut réussir à tout prix. Nous espérons que nos actionnaires accepteront une augmentation de capital de la BAD afin d’élargir nos capacités de financement sur le continent. 


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