CGEM, le patronat marocain s’active
Labellisée membre observateur par l’ONU, la Confédération générale des entreprises du Maroc a multiplié les rencontres au cours des derniers mois en vue de réussir le pari de la COP22 qui sera marquée par la signature de la «Déclaration des Patronats de Marrakech».
La tenue de la COP22 à Marrakech est l’occasion pour les entreprises marocaines d’accorder un intérêt particulier aux changements climatiques dans leurs stratégies. En tout cas, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a affiché, à plusieurs reprises, la volonté du secteur privé de mener des actions en faveur du climat tout en veillant au volet de la compétitivité. La CGEM, qui dispose d’un statut lui permettant de participer directement aux négociations a un grand rôle à jouer lors de la conférence de Marrakech. Elle est appelée à mobiliser les patronats internationaux, notamment ceux du Sud, pour une forte présence à la COP qui sera marquée par la signature de la «Déclaration des Patronats de Marrakech» lors du High Level Business Summit on Climate Change qui se tiendra le 16 novembre 2016 à Marrakech. Pour atteindre les objectifs escomptés, la confédération marocaine compte sur quelque 23 experts et personnalités œuvrant dans le domaine de l’environnement.
La CGEM devra être mobilisée tout au long de la COP à travers un stand au sein de l’Espace Innovation. Il s’agit d’un point de rencontres des entreprises du secteur privé et de networking avec leurs partenaires étrangers en vue mettre en valeur le savoir-faire des entreprises marocaines dans les domaines de l’innovation, de la technologie et de services climatiques. Le défi est de taille d’autant plus que le secteur privé marocain sera sous les feux des projecteurs. Jusque-là, certains initiatives, bien que peu nombreuses, sont déjà lancées. Ainsi à titre d’exemple, l’engagement de la CGEM en faveur de l’environnement se traduit par la mise en place d’une commission «Climat, énergie et économie verte» ainsi que par certaines initiatives visant l’accompagnement du secteur privé pour une transition vers une économie à bas carbone (la mise en place de la Coalition sur l’Eau, le lancement du chapitre local Global Compact Maroc, l’élaboration de l’Initiative Entreprises Climat Maroc …).
Le chemin reste encore long. Pour pouvoir donner un véritable coup de fouet à l’économie verte au Maroc, la sensibilisation des entreprises à l’enjeu du changement climatique est un volet on ne peut plus important. L’idée est de leur montrer qu’il s’agit d’un véritable levier d’innovation et d’opportunités commerciales. Les entreprises ont besoin d’une formation pour intégrer la notion d’économie d’énergie, tout en restant compétitives. En dépit des progrès constatés au cours des dernières années, l’accélération du rythme est indispensable pour pouvoir intégrer, entre autres, l’industrie. Dans ce secteur, la prise en compte du risque climatique dans le développement des projets industriels est quasi absente notamment dans les nouveaux projets des zones industrielles intégrées, selon le conseil économique, social et environnemental. Les actions menées à ce jour se limitent à des projets pilotes dans les domaines de dépollution industrielle et de l’efficacité énergétique qui contribuent à la préservation des ressources en eau et à l’économie d’économie d’énergie et par là à une adaptation et atténuation des effets de dérèglement climatique. Sur le volet réglementaire, le Maroc a mis en place des normes en matière de rejets liquides et gazeux et une écotaxe sur le plastique. Néanmoins, «ces instruments ne sont pas effectifs en raison de l’absence de moyens d’incitation, de contrôle et de sanction et ne couvrent pas tous les secteurs», précise le CESE.
Engagement volontaire
Le partenariat liant le patronat marocain à la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement est une feuille de route claire incitant le secteur privé à s’impliquer davantage en faveur du climat. Signé en février 2016, ce pacte vise la généralisation des outils permettant la réalisation d’un bilan des émissions de gaz à effet de serre (GES) et la compensation volontaire des émissions inévitables. Les entreprises pilotes se sont portées volontaire pour en faire l’expérience concrète dès cette année, en établissant leur bilan Gaz à effet de serre, puis en adoptant en conséquence les mesures de réduction ou de compensation de ces émissions.