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Centres régionaux d’investissement : El Othmani pointe les faiblesses

Au terme de la deuxième réunion que le chef de gouvernement vient de présider en présence des ministres concernés, son verdict est sans appel. Les CRI souffrent de multiples faiblesses et nécessitent une réforme en profondeur.

C’est la deuxième réunion de travail que tiennent le chef de gouvernement et les départements concernés autour de la réforme des centres régionaux d’investissement en seulement quelques jours. La première a eu lieu le 18 décembre suite aux instructions royales y afférentes. Il fallait vite passer à l’action pour remettre en selle ces structures censées booster l’investissement et accompagner les porteurs de projets. En quinze ans d’existence, leur évolution n’est pourtant pas allée dans cette direction. La bureaucratie et l’éloignement du centre a joué en défaveur de ces entités, dont certaines sont même entrées en léthargie. À l’ouverture de cette deuxième réunion, Saâd-Eddine El Othmani a parlé de la nécessité de donner une nouvelle impulsion aux CRI pour qu’ils s’inscrivent pleinement dans la régionalisation avancée. Il s’agit de réfléchir aux missions futures des CRI à la lumière de la nouvelle architecture régionale, mais aussi aux besoins économiques spécifiques à chacune des 12 régions. Le verdict du chef de gouvernement est sans appel : «Ces centres ne sont plus en mesure d’accomplir leurs missions et de s’acquitter des rôles qui leur avaient été assignés depuis leur création il y a près de 15 ans, qu’il s’agisse de leur cadre institutionnel ou de l’évolution et des faits nouveaux intervenus dans le paysage socio-économique». Il s’agit essentiellement de simplifier les procédures administratives et de rassembler les services pour faciliter la mission des porteurs de projets.

Dans son rapport 2015, rendu public en avril 2017, la Cour des comptes avait réservé un chapitre entier aux CRI. On pouvait y lire que depuis leur lancement en 2002, les seize CRI que comptait le pays ont certes contribué à réduire les délais de création d’entreprises en offrant des services de guichet unique, mais ces structures souffrent de plusieurs maux que les inspecteurs de la Cour ont relevés. Il s’agit principalement de l’absence d’une stratégie commune aux CRI, se contentant seulement de plans d’action propres à chaque centre régional. Dans cette configuration, toute volonté de réforme butte immanquablement sur la multiplicité des cas à traiter. Un projet de mise en réseau des différents CRI n’a, justement, pas abouti à cause de cette «autarcie» qui caractérise la vie des centres régionaux. Le rapport a également pointé du doigt l’absence d’un statut particulier du personnel des CRI ainsi que la dépendance financière de ces structures aux subventions de l’État. Cela est révélateur de l’incapacité de ces centres à développer des partenariats générateurs de gains malgré les possibilités existantes sur ce registre. S’y ajoutent un déficit en interconnexion informatique des CRI avec leurs partenaires, une représentation limitée des administrations au sein du guichet unique et l’absence d’un système unique de paiement des frais de création. Un autre point négatif qui revient comme une rengaine, les CRI suivent peu ou prou l’évolution des entreprises créées. Leur rôle se limite à la déclinaison des politiques nationales au niveau local. Citons aussi, parmi les dysfonctionnements, l’absence d’un cadre juridique qui régit la Commission régionale d’investissement. Justement, la lettre royale du 9 janvier 2002, portant création des CRI, a prévu la mise en place de cette commission. Ensuite, deux circulaires du ministre de l’Intérieur (en 2002 et 2010) ont uniquement précisé leur rôle sans fixer les modalités de sa composition, son organisation et son fonctionnement. 


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