Éco-Business

Ce que propose l’OCDE

Le rapport multidimensionnel de l’OCDE présente plusieurs recommandations importantes. Celles qui concernent la compétitivité, les ressources humaines, le marché du travail et les politiques publiques offrent une série de mesures dédiées à renforcer le développement économique du Maroc.

Présenté lundi après-midi en présence du chef du gouvernement, le rapport multidimensionnel de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) regorge d’analyses, de critiques et de recommandations (voir Les Inspirations ÉCO édition du 15/5/2018 & www.leseco.ma). Pour une nouvelle étape du développement du Maroc, pensent les experts en développement de l’OCDE, une vue d’ensemble a permis à ces derniers de préconiser des recommandations à même de renforcer la compétitivité de l’économie nationale, agir positivement sur ses ressources humaines, résoudre l’inadéquation entre l’offre de formation et la demande et rendre les politiques publiques plus cohérentes.

Compétitivité : l’innovation est la solution !
Comment renforcer la compétitivité de l’économie marocaine ? Tout un pan du rapport de l’OCDE y est consacré. On y découvre une sélection de quatre secteurs d’activité, dont «l’intégration dans le tissu économique marocain et la capacité à porter l’ensemble de l’économie nationale demeurent limitées». Les quatre secteurs que sont l’automobile, l’électrique/électronique, l’agro-alimentaire et l’emballage/conditionnement sont «confrontés à de multiples contraintes qui les affectent à des degrés divers et minent la compétitivité de l’économie». Par souci d’efficacité, le rapport choisit de faire la lumière sur des contraintes liées fortement à la compétitivité hors-prix. Des éléments tels que l’impact du taux de change, la fiscalité, les rentes, le coût des facteurs travail et capital, le coût de l’énergie, etc, ont été ainsi écartés. Que préconise donc l’OCDE ?   «Soutenir l’innovation dans le cas du Maroc permettra d’accroître sa compétitivité, ses exportations et l’investissement. Ceci est indispensable pour assurer que les firmes et secteurs les plus performants puissent rester proches de la frontière technologique, mais aussi accroître la productivité et la compétitivité des firmes et secteurs plus en retrait. Le soutien à l’innovation apparaît d’autant plus important que des sources de compétitivité-prix traditionnelles, comme les coûts salariaux, se réduisent», lit-on sur le rapport.

Les ressources humaines, une des clés de la réussite
On pouvait s’attendre à une recommandation en lien avec les ressources humaines, ces dernières sont considérées, ces dernières temps, comme le parent pauvre des politiques de développement. Pour le Maroc, l’attention doit être orientée vers plus de productivité des ressources financières investies dans le secteur de l’éducation, disent les experts de l’OCDE. Comment ? En optimisant la gestion des ressources humaines, ce qui permettrait de renforcer l’efficacité des dépenses engagées dans ce secteur. Cela passe par une série de mesures que le rapport égrène de manière détaillée : assurer une meilleure planification pluriannuelle des besoins en ressources humaines, réviser le cadre général d’incitations pour soutenir l’attractivité de la profession d’enseignant, développer et mettre en place un système d’information intégré et cohérent, réformer la politique d’affectation géographique en vigueur en mettant en place des primes de mobilité géographique et enfin accroître éventuellement le nombre moyen d’élèves par classe.

Marché de l’emploi, comment résoudre le casse-tête ?
C’est un des enjeux majeurs de la politique de l’emploi au Maroc. Pour trouver un équilibre entre l’offre et la demande dans le royaume, où selon les statistiques 2014 du HCP, 70% de la population justifie d’un niveau d’études inférieur ou égal à l’enseignement primaire, une mise en place de réformes de la formation universitaire est nécessaire. Quatre points essentiels résument ce point névralgique. En effet, en développant les licences professionnelles, en créant plus de masters spécialisés, en multipliant les passerelles et en renforçant le suivi des diplômes, un alignement avec les besoins du marché du travail pourrait être atteint. Il est également question, selon le rapport, de moderniser le financement de l’enseignement supérieur afin de soutenir les réformes grâce à la pérennité financière. Le même alignement est enfin préconisé en ce qui concerne la formation technique. Une série de mesures, notamment l’instauration de plus de cohérence entre l’enseignement professionnel et l’enseignement général, peut aider à le réaliser.

Politique publiques, agir sur le cycle de vie !
L’action des politiques publiques manque d’efficacité. C’est en tout ce qui ressort du rapport de l’OCDE. Pour y remédier, l’Organisation recommande en premier lieu de «s’assurer que la vision du développement du Maroc soit déclinée en objectifs prioritaires clairs et partagés». Pour cela, «L’adoption d’un document d’orientation de politique générale à long terme ou d’une série d’objectifs prioritaires bien établis et partagés permettrait de répondre à cet objectif». En termes de méthodologie, les stratégies sectorielles doivent êtres soumises à des critères stricts. Ainsi, il est primordial que toutes les stratégies disposent d’une vision, soient budgétisées, programmées et dotées de cahiers des charges organisationnels. D’un point de vue global, l’OCDE prône plus de coordination des politiques publiques qui doivent être munies d’un mécanisme d’évaluation.



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