Éco-BusinessTable ronde

Capital humain: quid des personnes à mobilités réduites ? (VIDEO)

Sous le titre évocateur « Capital humain : les secrets des best employers », une table ronde a rassemblé des figures de proue des ressources humaines pour décrypter les mutations profondes du monde du travail et partager leurs pratiques d’excellence. Y ont pris part Raouia Zaroual, directrice Capital humain chez Les Eaux minérales d’Oulmès, Fedoua Ikkez, directrice des Ressources humaines à Ciments du Maroc, Yasmine Joutel, finance director Northern & Western Africa chez JTI, Rachid Bakkar, directeur des Ressources humaines chez inwi, et Mourad El Gour, directeur du Capital humain Afrique chez Teleperformance. 

L’inclusion des personnes en situation de handicap dans le monde professionnel demeure un parcours du combattant pour les entreprises marocaines. Non pas par manque de volonté, mais du fait d’une série d’obstacles structurels, culturels et institutionnels encore trop peu adressés.

Chez Les Eaux Minérales d’Oulmès, Raouia Zaroual, directrice du Capital humain, décrit un engagement profond mais difficile. «Nous avons entamé le chantier de l’inclusion l’année dernière, en partenariat avec la coopération internationale. Nous avons dû investir pour adapter nos lignes de production, répondre aux exigences de sécurité, garantir l’accessibilité… Ce sont des investissements conséquents, mais nécessaires», relate-t-elle.

L’entreprise a commencé par intégrer des personnes sourdes-muettes, formé ses équipes à la langue des signes, et mis en place des parcours d’accompagnement spécifiques. Pourtant, même avec cette infrastructure humaine et matérielle, le véritable défi demeure le sourcing.

Rachid Bakkar, DRH chez inwi, abonde dans le même sens en évoquant les «angles morts» d’une inclusion souvent improvisée. Il partage une expérience révélatrice.

«On a recruté une personne non-voyante. On avait anticipé les boutons d’ascenseur en braille, mais pas l’absence de signalisation audio à chaque étage. Il ne savait jamais où il se trouvait. Ce sont des détails invisibles pour la majorité, mais essentiels pour une personne aveugle», indique le responsable.

Il évoque également les difficultés logistiques dans les exercices d’évacuation ou la gestion des mobilités verticales : «Si une personne à mobilité réduite est au sixième étage, comment l’évacuer ? Il faut des protocoles spécifiques, du matériel, des équipes formées. Mais tout cela est trop souvent pensé après coup.»

L’enjeu dépasse la simple responsabilité sociale. Il touche à l’équité et à la justice sociale, mais aussi au gaspillage de compétences. «C’est triste de voir des diplômés rester en marge alors qu’ils ont les capacités. Ce n’est pas un problème de compétence, c’est un problème de système», conclut Raouia Zaroual.



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