C’est parti pour le cadastre solaire marocain
Le projet, qui démarre avec la ville de Benguerir, dévoilera fin 2019 la cartographie nationale de toutes les toitures de bâtiments potentiellement aptes à accueillir des installations photovoltaïques.
Il y a du nouveau dans le secteur de l’énergie solaire ! L’Iresen et le Green Energy Park viennent de rendre public leur projet de doter le Maroc de son tout premier cadastre solaire. C’est une première au niveau national, mais également continental. Lancé en collaboration avec le laboratoire Géoscience de la Faculté des sciences Aïn Chock de l’Université Hassan II de Casablanca et l’Agence urbaine de Kelâa des Sraghna, l’outil qui est actuellement en plein déploiement permettra de faire la cartographie nationale de toutes les toitures de bâtiments potentiellement aptes à accueillir des installations photovoltaïques fin 2019. Pour commencer, c’est la ville de Benguerir qui a été choisie comme premier site du cadastre, qui est une application en ligne d’évaluation du potentiel photovoltaïque des bâtiments tertiaires, industriels et résidentiels. Basé sur les systèmes d’informations géographiques (SIG), c’est un outil interactif représentant le potentiel photovoltaïque, calculé à partir d’algorithmes afin de simuler l’irradiation annuelle moyenne (KWh/m²/an) des toitures urbaines et rurales. Cet algorithme prend notamment en considération plusieurs facteurs, dont la localisation géographique, l’altitude de la zone d’étude, la pente et l’orientation du site, l’effet de l’ombrage des bâtiments et du relief. Après déploiement, il fournit plusieurs informations stratégiques comme la surface concernée en m², la surface du nombre de panneaux solaires qu’il est possible d’installer sur la toiture, la production électrique en monocristallin/polycristallin en MWh/an, l’investissement total pour une installation de systèmes monocristallins/polycristallins clé en main, les charges de maintenance, etc.
C’est ainsi que, lorsque l’application a été déployée dans la ville de Benguerir, elle a dévoilé que 17.392 toitures ont été jugées propices à une ins stallation photovoltaïque sur une surface totale de 135 ha. Et que l’installation de panneaux monocristalins pourrait permettre de produire 335 GWh/an. Désormais, les administrations publiques, les entreprises et les particuliers installés dans cette ville peuvent savoir si leurs toitures sont propices à l’installation de panneaux solaires et avoir une estimation du productible électrique, grâce notamment à un simple code couleur.
Pour ce faire, il leur suffit de consulter le cadastre accessible via l’adresse http://cadastresolaire.iresen.org/. Après, ce sera au tour de la capitale économique du royaume. Fin décembre, les Casablancais pourront à leur tour se prêter au jeu. S’ensuivront les Marrakchis, les Rbatis puis les habitants des autres villes du Maroc. Cet outil est hautement stratégique. Il devrait permettre à l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE) d’accélérer la mise en œuvre de la Stratégie nationale d’efficacité énergétique qui prévoit une réduction de la consommation d’énergie de 12% d’ici 2020 et de 17% à l’horizon 2030, et où la réduction de la consommation énergétique dans le bâtiment représente un enjeu économique majeur.
En effet, le secteur du bâtiment est le plus grand consommateur d’énergie primaire au Maroc avec 36% de l’énergie totale consommée dont 29% pour le résidentiel et 7% pour le tertiaire, et l’un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre. Espérons que, d’ici fin 2019, date marquant la fin de la mise en œuvre complète du cadastre solaire, Aziz Rabbah aura déjà publié les textes d’application de la loi n°13-09 visant à promouvoir et libéraliser le secteur des énergies renouvelables, concernant notamment l’accès à des installations de production d’électricité de moyenne et basse tensions de sources renouvelables.