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Biomasse: la stratégie nationale se précise 

Les contours de la stratégie nationale de valorisation énergétique de la biomasse en énergie à l’horizon 2030 se précisent de plus en plus. Mardi dernier, le sujet était au centre de la réunion par visioconférence de la Commission nationale technique de la valorisation énergétique de la biomasse.
Présidée par Aziz Rabbah, ministre de l’Energie, des mines et de l’environnement, cette réunion, qui s’est tenue en présence d’une quarantaine de participants dont des cadres et responsables des Départements ministériels et des établissements publics concernés, ainsi que du secteur privé représenté par la CGEM, la Fédération de l’énergie et l’Amisole (Association marocaine de l’industrie solaire), était en fait convoquée pour la présentation des résultats de la dernière phase de l’étude lancée par le ministère pour l’élaboration de la stratégie nationale de valorisation énergétique de la biomasse.
Une présentation dans laquelle, le consortium Maroco-Allemand Ifas (Institut für angewandte Sozialfragen, Institut de Gestion des Flux de Matières Appliquées) et Team Maroc/JESA à qui ce travail était confié, a relevé deux aspects. Le premier point concerne le fait que l’étude a été menée dans un cadre de concertation entre toutes les parties prenantes aussi bien publiques que privées. L’autre point porte quant à lui sur le rôle important de la biomasse dans la transition énergétique, et son grand potentiel au Maroc, mais aussi l’impact certain qu’aura sa valorisation énergétique sur les plans social, économique et environnemental.
En effet, plusieurs aspects se dégagent à ce titre concernant notamment la collecte, la gestion des décharges ainsi que l’intégration dans le système productif national. Par exemple au niveau social, il pourra permettre à plusieurs couches de la population de trouver un emploi. La première étude sur la biomasse présentée en février dernier parlait de 10.000 emplois à l’horizon 2030.
Approfondir l’analyse du volet financement
Au final, le ministre a demandé au consortium de revoir sa copie. Rabbah a notamment demandé «d’approfondir davantage l’analyse du volet financement pour faire des propositions concrètes de mécanismes de financement de la biomasse et proposer des modèles appropriés qui tiennent compte du contexte marocain». Le ministre a également proposé « d’élargir le périmètre de l’étude pour évaluer le potentiel de valorisation de la biomasse en bio-carburant et identifier des projets concrets dans ce domaine ». Enfin, Rabbah a suggéré de constituer un groupe de travail restreint composé de représentants des départements ministériels et des institutions publics concernés, de la CGEM, de la Fédération de l’énergie et de l’Amisole. Ce groupe sera chargé de finaliser le projet de stratégie dans les meilleurs délais.
Relever les engagements climatiques du Maroc
En attendant, rappelons que la biomasse a été recommandée par le souverain comme quatrième source de production d’énergie propre au Maroc. Elle viendra en renfort aux autres sources d’énergie renouvelable que sont le solaire, l’éolien et l’hydraulique, dans la perspective du relèvement des engagements climatiques du royaume à l’horizon 2030, notamment pour se conformer aux résultats du GIEC (Groupement intergouvernemental d’experts sur l’évolution climatique).
Selon les conclusions de l’étude sur le potentiel de la biomasse présentée en février 2019, le Maroc a une production d’énergie primaire de 11,5 millions de MWh/an, répartie entre l’agriculture avec 6,6 millions de MWh/an, les déchets verts (3 M de MWh/an), la foresterie (1,7 M de MWh/an) et les eaux usées (0,2 MWh/an).
Par zone géographique de production, c’est la région de Fès-Meknès qui produit le plus avec 1,8 M MWh/an, suivies par Rabat-Salé-Kénitra, Marrakech-Safi et Casablanca –Settat avec 1,3 M MWh/an chacune, et par Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 1,2 M MWh/an. Cette filière pourrait permettre de créer plus de 10 000 emplois et favoriser jusqu’à 8,5 millions de tonnes de réduction d’émission de gaz à effet de serre à l’horizon 2030.


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