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BENJAMIN ROMBAUT : “Notre objectif est de contribuer à arrêter la désertification”

Pour faire face à l’avancée du désert, des solutions continuent d’émerger. C’est le cas des solutions proposées par la startup «Sand to Green», qui ambitionne de se développer aussi bien  au Maroc que dans le reste du continent.  

Parlez-nous des objectifs de votre startup «Sand To Green». Quelle est sa vocation ?
Notre objectif est de contribuer à arrêter la désertification. Chaque année, on perd 13 millions d’hectares de terres arables, à cause de la désertification. Cela représente un terrain de football toutes les 2 à 3 secondes. C’est énorme! Par exemple, dans la région de Guelmim-Oued Noun, on pratiquait une forte activité agricole oasienne il y a 30 ans à peine. Aujourd’hui, les agriculteurs sont obligés d’aller chercher de l’eau provenant de la nappe phréatique, car aujourd’hui, il n’y a plus d’eau disponible. Le processus de désertification dans cette région est observé dans beaucoup de régions dans le monde, notamment en Europe et dans le reste de l’Afrique du Nord. Et face à cela, il n’y a pas d’autres solutions que celles basées sur la nature. Cela consiste donc à planter des arbres, à faire de la végétation – à l’image de ce qui est prévu dans les axes de développement de la Grande Muraille verte. Nous nous inscrivons dans ce type de projets avec une dimension rentabilité des plantes qui est à nos yeux très importante.

En quoi consistent les différentes solutions proposées par «Sand to Green» ?
Afin de cultiver le désert, et de transformer des terres arides en terres arables, nous proposons des solutions qui se décomposent en trois briques. La première est notre logiciel d’agroforesterie, qui est issu de trois années de R&D avec des scientifiques d’un peu partout à travers le monde, spécialisés dans ces écosystèmes arides. Ce logiciel nous permet de savoir quelles plantes et quels arbres combiner intelligemment pour régénérer les sols.

Ce logiciel nous permet également de connaître non seulement la captation en eau, mais aussi la captation en carbone, et la rentabilité future de ces plantations. Nous utilisons, en deuxième lieu, des unités de dessalement qui sont modulaires et qui fonctionnent à l’énergie solaire et auxquelles nous ajoutons une gestion de la saumure (déchet du dessalement). Ces deux briques nous permettent de constituer notre troisième brique, à savoir nos plantations d’agroforesterie en milieu aride, qui génèrent un revenu lié à la production des arbres ; un revenu lié à la culture intercalaire ; et un dernier revenu lié au crédit carbone. On propose ces plantations d’agroforesterie en milieu aride, comme un investissement vert, à des gestionnaires d’actifs, des investisseurs, qui cherchent un retour sur investissement qui est non négligeable, tout en faisant un impact au niveau de la restauration de la biodiversité, de la captation carbone, de la régénération des sols, mais aussi au niveau de l’impact social, en favorisant la création d’emplois et la sécurité alimentaire.

Vous venez de réaliser une levée de fonds d’un million de dollars. À quoi est-elle destinée ?
Nous venons de terminer une levée de fonds de 1 million de dollars. Cette levée de fonds est destinée à plusieurs objectifs. Le premier est de renforcer nos équipes, afin d’accélérer notre processus de développement. Le deuxième objectif est de développer une nouvelle plantation à plus grande échelle, qui sera vendue par la suite sous forme de projets d’agroforesterie. Le troisième objectif est de franchiser notre modèle. Notre objectif à terme est de rendre ce modèle d’agroforesterie accessible à travers le monde. Et pour cela, le meilleur modèle c’est la franchise, afin de permettre de répliquer ce projet à plus grande échelle et de mettre ce savoir au service de tout le monde.

Quelles sont vos perspectives de développement et vos ambitions à moyen et long terme ?
Nous bénéficions d’un contexte assez favorable pour le développement de ce type d’initiatives. On n’avait auparavant jamais autant parlé de sécurité et d’indépendance alimentaires. Ce contexte nous encourage dans le développement et nous conforte dans l’idée que «Sand to Green» s’ingère parfaitement dans l’agriculture de demain. Si l’agriculture d’hier était polluante et vectrice d’émission de gaz à effets de serre, l’agriculture de demain sera régénératrice, vectrice de captation de CO2, transformera les terres arides en terres arables. En ce qui concerne nos ambitions, dans le moyen et long terme, nous sommes sur un focus sur le Maroc, puis sur un développement panafricain dans les 2 à 3 ans, et par la suite, le sud de l’Europe, ainsi que le Moyen-Orient, qui représente un marché très prometteur pour nous.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO


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