Banque mondiale : investissements climatiques, une source de profits
Pour ancrer le Maroc sur une trajectoire de résilience et bas carbone à l’horizon 2050, il faut mobiliser des investissements de l’ordre de 78 MMDH. C’est la principale recommandation du rapport sur le climat et le développement, qui vient d’être publié par la Banque mondiale.
En effet, l’institution financière internationale met l’accent sur l’importance que l’investissement dans le climat peut procurer comme avantages pour le Royaume. «Cela permettra de créer de nouveaux emplois, de redynamiser les zones rurales et de transformer le pays en un pôle industriel «vert» tout en l’aidant à atteindre plus largement ses objectifs de développement», dixit la Banque mondiale. Parmi les bénéfices escomptés, figure également l’environnement attractif pour les investissements étrangers directs, un centre d’exportations, en plus de la stimulation de la croissance économique.
Ainsi, le rapport identifie trois enjeux prioritaires en soutien à une action climatique urgente, à savoir lutter contre la pénurie d’eau et les sécheresses, améliorer la résilience aux inondations et décarboner l’économie. Le rapport se penche, par ailleurs, sur les enjeux transversaux que constituent le financement, la gouvernance et l’équité. Afin de décarboner l’économie à l’horizon 2050, le rapport met l’accent sur la réduction de la dépendance aux combustibles fossiles et le déploiement massif de l’énergie solaire et éolienne.
Les projections indiquent que plus de 85% de l’électricité pourrait être produite à partir d’énergies renouvelables, contre 20% en 2021. Avec, à la clé, la création d’au moins 28.000 emplois nets par an (soit 140.000 en cinq ans) dans les seuls secteurs du renouvelable et de l’efficacité énergétique. Les gains sur le front de l’emploi pourraient même être supérieurs en tenant compte du développement de l’hydrogène vert, de la mobilité électrique ou d’autres investissements industriels verts.
Dans le même sillage, le rapport de la BM évalue à environ 53 milliards de dollars le coût de la décarbonation au cours des trois prochaines décennies, sachant que ces investissements seront en grande partie pris en charge par le secteur privé, sous réserve de la mise en œuvre de politiques sectorielles adaptées. L’impact économique net en serait positif : réduction des importations de combustibles fossiles et d’ammoniac, sécurité énergétique accrue, diminution de la pollution atmosphérique et moindre vulnérabilité aux chocs internationaux sur les prix des hydrocarbures.
À noter que le rapport consacré au Maroc est le premier publié pour un pays de la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Ce dernier a nécessité l’utilisation des CCDR, un nouvel outil de diagnostic de la Banque mondiale. Lequel a pour objectif d’étudier les liens entre climat et développement tout en cernant les interventions prioritaires pour renforcer la résilience et atténuer les émissions de carbone, en soutenant la croissance économique et en réduisant la pauvreté.
Meriem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO