Banque mondiale 1,5 milliard de dollars pour la région MENA
Le Plan d’action climatique pour la région MENA devrait pratiquement doubler la part des financements dédiés à la lutte contre le changement climatique au cours des quatre prochaines années, pour porter celle-ci à quelque 1,5 milliard de dollars par an d’ici 2020.
Le Groupe de la Banque mondiale a dévoilé, la semaine dernière, un nouveau plan pour renforcer son soutien aux pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), confrontés aux multiples menaces découlant du changement climatique. Le Plan d’action climatique pour la région MENA devrait ainsi pratiquement doubler la part des financements dédiés à la lutte contre le changement climatique au cours des quatre prochaines années, pour porter celle-ci à quelque 1,5 milliard de dollars par an d’ici 2020. Lors d’une conférence de presse organisée durant la COP22 qui s’est tenue à Marrakech, le vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, Hafez Ghanem, a décliné les quatre axes de ce plan: sécurité alimentaire et hydrique; adaptation durable des villes à la nouvelle donne climatique; transition vers des énergies décarbonées et protection des plus pauvres, les plus exposés aux conséquences du changement climatique.
Dans la région MENA, l’agriculture est aux deux tiers pluviale, ce qui la rend particulièrement vulnérable aux écarts de température et de précipitations. Les températures, en hausse partout, augmenteront encore plus vite dans les pays de cette région du monde. En 2015, le Maroc a vu son produit intérieur brut chuter de 1,5% avec la destruction, par la sécheresse, de la moitié des champs de blé. Si un quart environ de la main-d’œuvre dans la région est employée dans l’agriculture, cette proportion atteint 40% au Maroc. Cependant, il faut s’attendre à un exode vers les villes à mesure que le changement climatique dégradera les conditions de survie des ruraux.
En plus de la surpopulation et de l’aggravation de la pollution, l’accélération des migrations vers les grandes villes côtières de la région expose les populations à un autre risque: la hausse du niveau de la mer. Avec un réchauffement de 1,5 °C, la Méditerranée devrait monter de 0,2 à 0,5 m, menaçant près de 25 millions d’habitants entre Alger et Beyrouth. Le Plan d’action climatique pour la région MENA repose sur un ensemble de cinq engagements qui exploitent les atouts de la banque en matière de financement climatique, de même que son expérience internationale et sa capacité à tisser des partenariats. Les deux premiers engagements, complémentaires, induisent un déplacement des moyens en faveur de l’action climatique puisqu’il s’agit de pratiquement doubler le soutien à l’adaptation à cette nouvelle donne environnementale.