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Balance commerciale : les métiers mondiaux permettent d’amortir le choc

La Russie et l’Ukraine sont des partenaires commerciaux secondaires pour le Royaume et n’ont donc pas une véritable influence sur son commerce extérieur. Par contre, le conflit entre les deux pays a des répercussions lourdes en raison de l’envolée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Pour amortir le choc sur sa balance commerciale, le Maroc peut compter sur certains leviers comme l’OCP et les industries liées aux métiers mondiaux. L’automobile, l’agroalimentaire, l’aéronautique, ou encore le textile et cuir, affichent des ventes à l’export en hausse de deux chiffres par rapport aux niveaux pré-pandémie. Toutefois, ce bon début d’année pourrait être contrarié par la révision à la baisse de la croissance en Europe. 

L’invasion de l’Ukraine et les sanctions contre la Russie imposent à plusieurs pays de repenser leurs portefeuilles de fournisseurs et de clients. Pour le Maroc, il faudra, notamment, trouver des alternatives au blé ukrainien et, dans une moindre mesure, au gasoil et fuel russes. Mais, de façon générale, ces deux pays sont des partenaires commerciaux secondaires pour le Royaume car ils représentent seulement 3% de ses échanges commerciaux (1% des exportations et moins de 5% des importations).

Cette faible dépendance l’expose donc peu à ces deux marchés. Par contre, la crise a des répercussions lourdes sur le commerce extérieur en raison de l’envolée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Après trois mois, la facture énergétique a explosé de 87% alors que les importations de produits alimentaires ont grimpé de 24%. Si le Maroc figure parmi les pays susceptibles d’être les plus touchés par l’environnement des prix à l’international, il peut malgré tout s’appuyer sur certains leviers pour amortir le choc.

Face à l’explosion des importations, les ventes à l’étranger se comportent bien. L’envolée des prix des matières premières fait les affaires de l’OCP dont les ventes de phosphates et dérivés ont bondi de 83% à fin mars. La bonne tenue des exportations tient aussi aux performances des industries liées aux métiers mondiaux du Maroc. L’automobile, l’agroalimentaire, l’aéronautique ou encore le textile et cuir, affichent des ventes à l’export en hausse de deux chiffres par rapport aux niveaux pré-pandémie.

Toutefois, ce bon début d’année pourrait être contrarié par la révision à la baisse de la croissance en Europe, principalement en France, en Espagne et en Italie, les principaux partenaires commerciaux du Royaume. La Commission européenne n’anticipe plus qu’une hausse de 2,7% du produit intérieur brut de l’Union contre 4% avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. Ce coup d’arrêt pourrait affecter la demande adressée au Maroc.

Franck Fagnon / Les Inspirations ÉCO



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