Éco-Business

Aviculture : La filière se met aux standards de l’UE

La filière avicole est en ébullition. La fédération sectorielle multiplie les actions pour soigner la partie commercialisation et être au rendez-vous de l’audit de l’Union européenne.

Interdiction d’utiliser des cages en bois pour le transport du poulet, projet pour réduire le nombre de «tueries non contrôlées» et amélioration de l’hygiène et traçabilité de la fiente. Ce sont  les principaux chantiers de la fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) pour soigner l’image du secteur. L’objectif est d’obtenir le précieux sésame de l’Union européenne (UE) pour pouvoir exporter les produits de charcuterie vers l’espace européen. La FISA entend accélérer ce processus de mise à niveau, en parallèle avec l’audit, en cours, des experts de la commission de l’UE.

Sus  aux «riyacha»
«C’est dans la partie de la commercialisation que le bât  blesse dans notre secteur. La partie en amont composée des fermes d’élevages et des usines d’aliments sont aux normes, sous le contrôle de l’ONSA», regrette Mohammed Youssef Alaoui, président de la FISA. Premiers maux de la commercialisation, les conditions de transport. «La loi est claire, il faut utiliser des cages en plastique ou en fer, lavables», rappelle Alaoui. Suite à des réunions entre les autorités et la FISA, «d’ici la fin de l’été, nous aurons éradiqué ce problème de conditions de transport», promet-il. Deuxième problématique: la domination de «tueries non contrôlées» (riyacha). Le secteur compte 15.000 locaux dédiés à cet abattage non conforme aux standards d’hygiène. Un autre point d’amélioration pour le secteur reste la situation des marchés de gros. «Nous ne pouvons le nier, la situation dans ces marchés est à améliorer. Cette situation nuit à toute la filière. Nous avons tenu également une série de réunions avec les autorités locales autour des tueries non contrôlées. Nous avons fait une proposition pour que le fonds prévu par le contrat-programme de 2017», souligne le président de la FISA. La proposition consiste à verser une prime de conversion de 30.000 DH pour les propriétaires de ces «tueries», afin de les convertir en points de vente ou en abattoirs de proximité contrôlés. Le contrat-programme prévoit de cibler 2.300 locaux dans une première étape. «Si cette proposition est appliquée, ce sera un grand pas pour l’amélioration du circuit de commercialisation», prévoit Alaoui. Enfin, la traçabilité de la fiente de volaille est également à l’ordre du jour. «Nous avons décidé d’une traçabilité totale avec la livraison de laisser-passer pour son transport», annonce le président de la FISA. Cette mise à niveau comptera dans le dossier d’audit marocain. «Il n’y a jamais eu de refus de l’UE Cet audit continue, nous sommes dans un processus avec plusieurs étapes que nous aurons à franchir», conclut le président de la FISA.


Mohammed Youssef Alaoui
Président de la FISA

«Il faut activer le contrat-programme signé en 2017»

Les Inspirations ÉCO : Comment se présente l’approvisionnement des marchés lors de ce mois de ramadan en volailles et en œufs ?
M. Y. Alaoui : Le poulet et l’œuf sont des produits alimentaires à des prix accessibles et connaissent une forte demande lors de cette période de l’année. Pour cette raison, l’enjeu lors du mois de ramadan c’est la disponibilité des produits. Depuis des années, le Maroc est largement autosuffisant. Cette année les prix sont stables et il n’y a pas donc d’inquiétudes en matière d’accès aux produits.

La filière avicole souffre de la chaleur, comment préparez-vous lors de la période estivale de l’année ?
Depuis trois ans, nous avons moins souffert d’une forte mortalité dans les fermes avicoles. Grâce à une subvention du ministère de l’Agriculture, nous avons pu équiper les fermes d’un système de refroidissement. Et nous encourageons nos autres membres à s’équiper avec ce matériel et faisons diffuser l’information lors de nos réunions.

En avril 2017, vous avez signé le contrat-programme relatif au développement des industries agroalimentaires avec le gouvernement. Où on est la mise en œuvre ce contrat ?
Le contrat a été signé il y a une année, maintenant il faut activer le plan de mise en œuvre de ce contrat, notamment les subventions prévues dans le cadre de cet accord. Le temps nous est compté.


À la recherche d’une valeur ajoutée

«Nous travaillons sur la création de la valeur. Produire du poulet et de l’œuf en l’état, n’est pas créateur de valeur. Maintenant, il faut passer à l’étape suivante. Notre filière est suffisamment mature pour arriver à ce stade», lance Youssef Alaoui. Le secteur connait un taux d’accroissement annuel de 6% pour les productions de viandes de volailles. En 2017, il revendique un chiffre d’affaires de 30 milliards de DH, avec des investissements d’11 MMDH en 2016. Le secteur emploie directement 120.000 personnes. Le Maroc compte environ 9.000 fermes contrôlées.



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