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Attractivité économique : Corruption, pouvoir d’achat et bureaucratie… les bémols

La dernière enquête de perception sur l’attractivité de l’économie marocaine, rendue publique par le Centre marocain de conjoncture (CMC), démontre les inquiétudes des opérateurs économiques concernant l’évolution des indicateurs de la corruption, la qualité de la justice, la transparence des procédures administratives et la faiblesse du pouvoir d’achat.

Le Centre marocain de conjoncture (CMC) vient de livrer les résultats de sa deuxième enquête de perception sur l’attractivité de l’économie marocaine. L’indice calculé au titre de 2016 s’est situé à 49,1 sur une échelle de 100 points au lieu de 46,9 enregistré en 2015. Ainsi, la valeur de l’indice de l’attractivité s’est améliorée de 2 points, mais pour le CMC, cette valeur reste toujours inférieure à la moyenne (50 points). Autrement dit, l’attractivité de l’économie marocaine reste au-dessous de la moyenne par rapport aux jugements portés par les opérateurs sur les 15 facteurs les plus déterminants de l’attractivité économique au Maroc. Selon la perception des opérateurs, la faiblesse de l’attractivité est principalement due au niveau de prévalence de la corruption, à la qualité de la justice, au niveau de la transparence des procédures administratives et à la faiblesse du pouvoir d’achat. Afin d’améliorer l’attractivité de l’économie marocaine, les opérateurs économiques souhaitent qu’une attention particulière soit accordée à ces facteurs.

Selon l’enquête de perception de l’attractivité de 2016, les premiers éléments qui influencent l’attractivité restent la qualité des infrastructures, la qualité des institutions et le coût des facteurs de production. Ainsi, seuls 17% des opérateurs (21,4% en 2015) indique le niveau de transparence des procédures administratives comme facteur favorable à l’attractivité dans les conditions actuelles. Malgré l’amélioration de l’indicateur de la prévalence de la corruption (passé de 16,6% en 2015 à 24,4% en 2016) celui-ci demeure suffisamment inquiétant pour les agents, ce qui mine l’attractivité -notamment- des IDE. Les opérateurs s’inquiètent également de la pression fiscale et des charges sociales appliquées aux entreprises. Seuls 29,3% (23,8% en 2015) des opérateurs estiment que ce facteur est favorable à l’attractivité. La situation du pouvoir d’achat n’est pas pour améliorer le climat des affaires: Moins de 3 opérateurs sur 10 (23,8% en 2015) jugent ce facteur favorable. Parallèlement, 39% des opérateurs relèvent une amélioration de l’accès au financement et affichent leur satisfecit quant au niveau de convertibilité du dirham. Le délai d’octroi des autorisations d’investissement et la qualité des ressources humaines ont également connu un bond considérable entre 2015 et 2016. L’amélioration la plus spectaculaire demeure toutefois celle liée au facteur de la qualité de la justice. Près de 53,6% des opérateurs jugent ce facteur favorable à l’attractivité dans les conditions actuelles, alors qu’ils étaient 9,5% à le faire en 2015.

Enfin, le coût des facteurs de production et la qualité des infrastructures demeurent les facteurs qui assurent le plus d’attractivité à l’économie marocaine. L’enquête du CMC a été réalisée auprès d’un échantillon d’opérateurs économiques selon une méthodologie spécifique. Le centre a choisi, après examen de plusieurs facteurs, une liste de 15 facteurs considérés comme les plus influents sur l’attractivité. Le but étant de mesurer l’évolution de l’attractivité du Maroc au fil des années, à travers un indice stable, afin de vérifier l’impact des différentes politiques publiques sur ces facteurs et, par conséquent, sur l’attractivité économique du pays. «Les flux d’IDE restent le thermomètre principal de l’effet de l’attractivité de l’économie envers l’extérieur et les investissements nationaux pour l’attractivité interne», précise le CMC. À travers cette enquête, une partie importante des facteurs expliquant la faiblesse de ces deux agrégats économiques a été analysée. 


Les IDE en chute libre

Durant l’année 2016, le flux d’IDE a connu une baisse de 28,5%, affichant un total de 22,7 MMDH contre 31,8 MMDH en 2015, soit -28,5% ou -9,1 MMDH. Ce recul provient de la baisse des recettes (-17,5% ou -7 MMDH) conjuguée à la hausse des dépenses (+25,7% ou +2,1 MMDH). Selon le scénario prévisionnel du CMC, l’économie marocaine devrait s’attendre à un dynamisme accru de l’investissement durant 2017. Celui-ci augmenterait en valeurs nominales de 4,8% à la faveur d’une reprise prévisible des flux de capitaux étrangers doublée de la tendance au redressement de l’investissement privé et de certains programmes d’équipements publics. 


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