Éco-Business

Assurances : les insurtechs, moteur d’inclusion financière en Afrique

À Rabat, le sommet BimaLab Africa insurtech 2024 a réuni régulateurs, assureurs et entrepreneurs autour d’une ambition commune : faire de l’assurance un levier d’inclusion financière sur le continent.

Longtemps perçu comme réservé à l’élite, le secteur des assurances s’ouvre peu à peu aux populations les plus vulnérables grâce aux innovations des insurtechs. Ces jeunes pousses conçoivent des solutions d’assurance plus adaptées aux besoins des populations jusqu’ici exclues du système assurantiel.

Lors du sommet BimaLab Africa insurtech 2024, organisé à Rabat par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et FSD Africa, régulateurs, assureurs et entrepreneurs se sont réunis autour d’une vision commune: faire de l’assurance un levier d’inclusion financière.

Sous le thème «Favoriser la croissance inclusive : des solutions insurtech pionnières pour le secteur financier africain», l’événement a mis en lumière des innovations capables de transformer le secteur en répondant aux besoins diversifiés du continent.

En ligne de mire, la volonté de repenser l’assurance pour l’adapter aux spécificités du continent, où le taux de pénétration du secteur reste faible, souvent inférieur à 3%.

«L’assurance doit se réinventer pour répondre aux besoins spécifiques de chaque citoyen, surtout dans les zones rurales et à faibles revenus», a déclaré Abderrahim Chaffai, président de l’ACAPS, insistant sur la nécessité de transformer un marché au potentiel certes immense mais encore largement inexploité.

L’occasion de mettre en avant le rôle des insurtech, dont la finalité est de créer des solutions adaptées aux contraintes locales et susceptibles de combler les lacunes de la couverture actuelle.

Sécurité des usagers
Le sommet aborde également la question du financement de l’innovation et du transfert de technologie. «Investir dans l’innovation n’est plus une option, mais une nécessité pour construire un avenir prospère et équitable», a affirmé Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des Finances, en soulignant le caractère essentiel de l’innovation dans le processus de transformation.

À l’heure où le secteur de l’assurance intègre les technologies numériques, le défi est d’instaurer un cadre juridique équilibré qui favorise l’essor des startups sans pour autant compromettre la sécurité des usagers. Dans cette logique, les participants ont souligné l’importance de l’éducation financière pour renforcer la confiance des assurés, encore faible dans certaines régions.

«La méfiance reste l’un des freins majeurs. Nous devons promouvoir des produits qui répondent aux attentes réelles des consommateurs, tout en améliorant leur expérience utilisateur», a ajouté le président de l’ACAPS, insistant sur la nécessité de rapprocher le secteur des réalités africaines, souvent marquées par des habitudes de consommation en constante mutation.

Le sommet BimaLab Africa a montré que le recours aux insurtech n’est pas seulement un moyen d’accroître l’efficacité, mais surtout une opportunité pour transformer en profondeur la relation entre compagnies d’assurance et assurés. En élargissant l’accès à des produits plus abordables et personnalisés, les insurtech ouvrent de fait de nouvelles perspectives. Encore faut-il garantir que cette inclusion, fondée sur l’innovation, ne se fasse pas au détriment de la sécurité des usagers.

Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO



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