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Artisanat : les urgences du secteur

Plusieurs projets, destinés à atténuer l’impact de la crise sanitaire sur les artisans, sont inscrits dans la loi de Finances 2022. Ils font suite à la mise en place du Registre national de l’artisan et à l’élargissement de la couverture sociale à cette catégorie socio-professionnelle.

Le secteur de l’artisanat, qui été fortement touché par la pandémie, bénéficiera de plusieurs instruments d’appui en 2022, dans l’objectif de réussir le pari de la relance. La dépendance des activités artisanales vis à vis du secteur touristique, qui vient d’être doté d’un plan d’urgence, sera salvatrice pour les professionnels concernés, notamment en vue d’encourager la demande. Il faut dire qu’après l’approbation, en décembre 2021, du nouveau décret d’application de la loi 50-17 relative au statut de l’artisan, la reconnaissance de l’ensemble des activités liées au secteur sera opérée. Ceci permettra aux centaines de milliers de travailleurs du secteur d’adhérer enfin à la couverture sociale. L’un des principaux chantiers à mener, à cet effet, durant la première moitié de cette année 2022, sera la mise en place d’une base de données actualisée visant à intégrer au secteur certaines catégories de métiers non encore reconnus.

En plus de la classification des métiers de l’artisanat en deux principaux domaines, les conditions requises pour l’inscription au Registre national de l’artisanat devront s’appliquer de manière graduelle. C’est pour dire que la loi relative à ces activités sera le principal mécanisme à déployer en vue d’intégrer les catégories jusque là exclues du Registre national de l’artisan. Par ailleurs, l’année en cours sera caractérisée par la mise en œuvre de plusieurs axes prioritaires, tracés par les Plans régionaux d’artisanat, avec une mise à niveau de l’ensemble de la chaîne de valeur des métiers et des filières ciblés. L’objectif est «de développer les produits artisanaux à fort contenu culturel et de restructurer le tissu productif», précise la feuille de route sectorielle validée par la loi de Finances 2022. Parmi les autres priorités, figure aussi «la promotion des ventes sur de nouveaux marchés, notamment pour certaines régions à vocation touristique.

Concernant l’épineuse question de l’amélioration des conditions du travail des artisans, il est prévu l’application de plusieurs exigences de la loi sur le travail décent, ainsi que la refonte du processus de formation. Le statut de plusieurs métiers sera révisé, à cet effet, dont ceux de maître artisan et d’aide artisan. Plusieurs exigences de transparence seront imposées, également, aux personnes morales intervenant dans le secteur, qu’il s’agisse de coopératives ou de sociétés. En outre, les plans régionaux constitueront des mécanismes essentiels visant à permettre aux artisans d’accéder au financement à des taux préférentiels ou d’obtenir de l’assistance pour la commercialisation digitale. À souligner que le déploiement du processus d’adoption des Plans de développement du secteur de l’artisanat a été touché de plein fouet par la crise sanitaire. Ces plans restent, cependant, parmi les alternatives les plus à même d’en atténuer l’impact sur les activités. Pour le moment, la mise en place du Registre national des artisans semble être le canal idoine via lequel l’ensemble des artisans pourraient bénéficier de l’apport de la démarche régionale. Pour rappel, une vaste opération de labellisation est toujours en cours. Elle vise à dresser la liste des unités de production artisanale ayant passer avec succès l’audit exigé par le droit d’usage des label. Ledit audit ayant pour finalité d’attester la capacité des unités concernées à «produire selon les normes de qualité exigées par la législation et la réglementation relatives à la protection du consommateur».

Le rôle pivot des chambres d’artisanat

La feuille de route sectorielle s’appuie, dans une large mesure, sur l’apport des chambres professionnelles en matière de relance des activités, notamment pour ce qui est du ciblage des subventions accordées. Les chambres d’artisanat bénéficient d’une dotation annuelle de 22 MDH, pour couvrir leurs charges de fonctionnement et d’investissement. À noter qu’outre le ministère de tutelle, La Maison de l’Artisan contribue, également, à ces subventions. Pour sa part, le comité de pilotage de la Stratégie nationale de l’artisanat est une composante cruciale pour la mise en œuvre du contrat-programme. Dans le même registre, la cible relative au segment de la formation professionnelle devrait atteindre, en 2021, 65.370 apprentis dans les métiers de l’artisanat, et ce pour une enveloppe de 341 MDH. En vertu de leur nouveau statut, les chambres d’artisanat constituent ainsi un pivot entre les jeunes et les entreprises artisanales, en intervenant dans le contenu des programmes et en facilitant les échanges.

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO


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