Éco-Business

Artisanat : les Plans de développement régionaux dans le flou

L’impact de la pandémie continue de perturber l’avancement des Plans de développement régionaux de l’artisanat. La contribution des conseils élus reste aussi problématique.

L’accélération du processus d’adoption des Plans de développement régionaux de l’artisanat (PDRA) figure parmi les meilleures options à même d’endiguer l’impact de la baisse d’activité sur ce secteur qui a été heurté de plein fouet par la crise sanitaire. Pour le moment, la mise en place du registre national des artisans semble être le moyen indiqué pour faire bénéficier ces derniers des avantages de la démarche régionale. Les plans projetés devront ainsi s’adapter aux exigences légales ayant conduit à la révision des statuts de maître artisan et d’aide artisan, ainsi qu’aux exigences de transparence imposées aux personnes morales. Cependant, un énorme vide juridique reste à combler dans ce volet car, pour le moment, aucune définition légale ne fait foi en matière de réglementation et d’organisation du métier. Ainsi, une vaste opération de labellisation des unités de production artisanale est en cours et devrait permettre à celles qui passeront l’audit avec succès de produire conformément au normes de qualité imposées par la législation et la réglementation relative à la protection du consommateur.

Ce qui est prévu
Les pourparlers avec les conseils régionaux et l’État doivent mener à une feuille de route pour la relance du secteur, en tenant compte de l’urgence des actions à mener au cours de l’année prochaine. Plusieurs axes prioritaires ont été tracés, assortis de la mise à niveau de l’ensemble de la chaîne de valeur des filières. L’objectif principal est de développer les produits artisanaux à fort contenu culturel et de restructurer le tissu productif via ces plans de développement. À noter que deux régions ont été particulièrement touchées par l’impact de la crise sanitaire, à savoir Fès-Meknès et Marrakech-Safi, avec un arrêt de l’activité pour les métiers de production et les artisans. Les priorités pour le reste de cette année 2021 consistent essentiellement à mettre en place un système d’écoute afin d’apporter des solutions, notamment pour l’obtention des matières premières et des subventions, ainsi que pour la satisfaction des conditions exigées pour bénéficier des zones d’activité dédiées aux artisans. Les plans régionaux figurent également parmi les mécanismes essentiels qui permettront aux artisans d’accéder au financement à des taux préférentiels, ainsi que d’obtenir une assistance pour la commercialisation digitale. Parallèlement, le gouvernement compte se montrer plus précis dans le ciblage des subventions accordées. En effet, les Chambres d’artisanat bénéficient annuellement d’une dotation de 22 MDH pour couvrir leurs charges de fonctionnement et d’investissement. En plus du ministère de tutelle, la Maison de l’artisan contribue à ces subventions. Le comité de pilotage de la stratégie nationale de l’artisanat reste, lui, crucial pour la mise en œuvre du contrat-programme. Dans le même registre, concernant la formation professionnelle en cette année 2021, 65.370 apprentis des différents métiers de l’artisanat ont été ciblés pour une enveloppe de 341 MDH. Les Chambres d’artisanat, en vertu de leur nouveau statut, sont fortement impliquées dans le contenu de la formation, en plus de leur rôle clé dans le rapprochement entre les jeunes et les entreprises artisanales.

Younes Bennajah / Les Inspirations Éco



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