Éco-Business

Aïd et rentrée scolaire : Les ménages se ruent sur le crédit

Alors que l’on vient à peine de sortir de ramadan et des grandes vacances, voici que Aïd El Adha et la rentrée des classes arrivent avec leur lot de grosses dépenses. Deux événements qui poussent de nombreux ménages à recourir encore une fois… au crédit.

Chaude, chaude, la rentrée! Alors que l’on vient à peine de sortir du mois sacré de ramadan et des grandes vacances, voici que Aïd El Adha et la rentrée des classes, synonymes de dépenses «incompressibles» pour la plupart des ménages, pointent le bout de leur nez, respectivement, autour des 12 et 19 septembre. Pour nombre de ménages au pouvoir d’achat réduit – autant dire la majorité – la solution à ces deux équations est malheureusement toujours la même: prendre un crédit. Un filon que les sociétés de financement ont senti et dont ils profitent volontiers. Ils ont d’ailleurs instauré, comme tous les ans, des campagnes de promotion à travers des affiches, spots radio et flyers, dont l’impact ne s’est pas fait attendre. Du coup, depuis mi-août, leurs agences commerciales ne chôment pas.

Surenchère d’offres
À l’agence commerciale Wafasalaf, située au siège à Casablanca, l’équipe boucle en moyenne 30 à 40 dossiers par jour. La formule de la filiale d’Attijariwafa bank porte sur une seule et unique offre combinant les besoins de l’aïd et de la rentrée scolaire. Elle propose un crédit de 30.000 DH à rembourser sur une durée de 66 mois à un taux de 5%. Soit des loyers mensuels de 568 DH auxquels il faut adjoindre des frais de dossier de 740 DH. Chez Eqdom, qui a choisi d’axer sa campagne de promotion sur un petit montant, difficile de trouver une place à l’agence commerciale du siège sur le boulevard Zerktouni. Selon une source qui préfère garder l’anonymat, «la moyenne des dossiers traités quotidiennement dépasse la barre des 70 demandes». Ce qui est très possible puisque, même si l’Aïd et la rentrée sont nommément cités dans sa promotion, la filiale de Société générale Maroc privilégie clairement le crédit pour l’achat du mouton.

Ainsi, avec une formule de promotion basée sur un montant de 3.000 DH remboursable en 10 mensualités (ni extensible, ni incompressible) de 300 DH chacune à un taux de 0%, Eqdom est particulièrement assaillie par les détenteurs de petits revenus (retraités, détenteurs de pension….), qui n’ont que 165 DH de frais de dossier à supporter. À côté de ces deux offres, les plus connues et certainement les plus attractives du moment, les ménages peuvent en trouver d’autres. Dans tous les cas, ce qui les intéresse, c’est de disposer dans les délais d’un financement approprié pour couvrir tous leurs besoins du moment: mouton, fournitures scolaires et nouveaux habits pour les enfants, principalement.

Cette année, le prix moyen du mouton tourne autour de 2.500 DH. Il faut y adjoindre le coût des fournitures scolaires qui varie selon le type d’établissement fréquenté ainsi qu’une moyenne de 500 DH ( selon les moyens des ménages) pour les habits neufs. Selon un libraire de la place, spécialisé dans les fournitures scolaires, «le panier moyen d’un enfant qui étudie dans un établissement de la mission française coûte 2.200 DH, celui d’un élève qui étudie dans le privé 1.600 DH, tandis que celui d’un enfant inscrit dans le public est de 600 DH».

Lourde, la facture !
Au total, pour faire face aux dépenses de l’Aïd et de la rentrée scolaire, un ménage de deux enfants scolarisés à la mission a besoin de 7.900 DH. Pour un ménage de deux enfants scolarisés dans le privé, son besoin se chiffre à 6.700 DH, tandis que pour celui qui a ses enfants dans le public, le besoin de financement se chiffre à 4.700 DH. Pour la majorité des ménages qui ont choisi de recourir à ces crédits, les sommes empruntées vont malheureusement grever davantage le pouvoir d’achat. En effet, selon l’enquête de conjoncture du Haut-commissariat au plan auprès des ménages au second trimestre 2016, plus de 31% des ménages ont déclaré s’endetter ou puiser dans leur épargne pour faire face aux dépenses de consommation courantes (voir graphique). En étudiant leur situation financière au cours des 12 derniers mois, plus de 35% d’entre eux ont considéré qu’elle s’est dégradée. Seuls 13% ont affirmé qu’elle s’est améliorée !


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