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Aéroport Mohammed V Casablanca. Fin de la galère des voyageurs ?

Est-ce la fin de la tension entre RAM Handling et les salariés de General private interim (GPI), entreprise en charge de l’activité d’assistance au sol au sein de l’Aéroport Mohammed V de Casablanca ? Éléments de réponses.

«La situation est revenue à la normale», indique une source autorisée au sein de RAM Handling. Cette grève et ces mouvements de débrayage menés depuis avril dernier sont du passé depuis le 20 septembre dernier, à en croire cette source. «Après des mois de perturbations à cause de mouvements de grève et de zèle des bagagistes, l’aéroport a repris son activité normale». Depuis le 20 septembre et sous l’égide de la Commission de l’Intérieur mise en place pour se pencher sur les dysfonctionnements au sein de cette enceinte aéroportuaire, «les choses se sont nettement améliorées aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du site», nous confie cette source autorisée. Parmi les mesures mises en place par ladite commission se trouve le retour à la programmation précédente des activités des bagagistes au sein de l’entreprise chargée de la gestion de ce volet (GPI) tout en imposant, en même temps, le recours au pointage des employés bagagistes.

«Ce qui a permis de mettre fin à l’anarchie qui régnait jusque-là et qui était l’œuvre des dirigeants des mouvements de grève sauvages des bagagistes», souligne la même source.

Ces mouvements de protestation non déclarés entre avril et juin 2019 avaient causé beaucoup de tort aux passagers des vols de l’aéroport (retards et pertes de bagages) et ils avaient mis à mal l’image de la première entrée aéroportuaire du royaume. Suite à ce mouvement de grève, des négociations ont été menées en présence de l’inspection du travail et du gouverneur de Nouacer pour trouver une issue à cette crise. Un accord a effectivement été trouvé. Il stipulait «une augmentation de 30% et une série d’avantages sociaux (billets d’avion et des missions Omra…) au profit des bagagistes qui, rappelons-le, travaillent sous des contrats CDI (contrats à durée indéterminée)», affirme notre source. Pourtant, malgré ces promesses et engagements, «les dirigeants des mouvements de grève s’attachaient plus à cette situation de rente dont ils profitaient qu’à l’amélioration de la situation de leurs collègues. Ainsi, ils avaient fait pression pour garder le contrôle de la programmation et pour supprimer le pointage et éviter tout contrôle de présence». Ce bras de fer tournait autour de la programmation des heures de travail.

«Les dirigeants de ce mouvement se donnaient le pouvoir de gérer l’activité et de s’auto-planifier les affectations d’emplois et la programmation des heures supplémentaires. Aussi l’employeur était sommé de payer les salaires et les heures supplémentaires sans qu’il n’ait le droit de vérifier si les employés rémunérés étaient présents ou absents et si les employés présents avaient bel et bien respecté les heures de travail réglementaires, ou effectué des heures supplémentaires», ajoute la même source. Face à cette situation, la commission de l’Intérieur a pris les choses en main, le vendredi 20 septembre ; «les parties concernées assurent la programmation des bagagistes à l’employeur et en impose le pointage à tous les employés», explique notre source. Résultat : «l’activité a retrouvé son cours normal et la gestion des bagages se fait dans les meilleures conditions», conclut cette source.

La commission a fait appel également à des retraités des Forces auxiliaires pour assurer, en partie, les missions du personnel bagagiste. Pour rappel, RAM Handling a été créée en avril 2013 dans le cadre de la restructuration de la Royal Air Maroc (RAM). Cette filiale est en charge de l’activité d’assistance au sol au Maroc. Cette entreprise a remporté le marché lancé par l’Office national des aéroports (ONDA) relatif à cette activité au sein de l’Aéroport Mohammed V. La RAM sous-traite cette activité à des entreprises, RMO puis GPI, qui sont en charge du recrutement du personnel. Actuellement, GPI emploie environ 1.200 personnes. Cette opération avait pour objectif «de diminuer le coût de la touchée pondérée et d’améliorer ainsi les indicateurs de ponctualité et de qualité de service». 


Les salariés : «Nous ne sommes pas en grève»

Pour sa part, le Syndicat UMT des travailleurs de l’activité assistance au sol avance que «les salariés ne sont pas grève ou dans un mouvement de protestation, bien au contraire, nous sommes engagés pour un dialogue et des négociations responsables et productives, dans le cadre de la poursuite du travail et la continuité de ce service vital», indique un communiqué de ce syndicat. Les bagagistes ont mené des actions de débrayage pour «réclamer l’amélioration des conditions de travail et le renforcement du matériel mis à disposition par l’entreprise sous-traitante», insiste Younes Raffie, SG du syndicat UMT. Le même syndicat dénonce six arrestations de ces membres par la Gendarmerie royale. «Nous sommes en consultation pour apporter une réponse à cette escalade», ajoute-t-il.


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