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Addoha prévoit de lancer une émission obligataire

Le groupe tente de maîtriser son BFR ainsi que son niveau d’endettement malgré la chute de son chiffre d’affaires, due au décalage de production lié à l’arrêt des chantiers et à la baisse des ventes de produits finis. Afin de restructurer sa dette, le promoteur prévoit de lancer une émission obligataire de près de 600 MDH.

Le Groupe Addoha compte procéder à la restructuration de sa dette via le lancement d’un emprunt obligataire et la révision à la baisse du plafond de son programme d’émission de billets de trésorerie. Sur décision du conseil d’administration, le promoteur immobilier procèdera en effet à l’émission d’un emprunt obligataire réservé aux détenteurs de billets de trésorerie existants éligibles portant sur un montant maximal de 594 MDH. Un emprunt qui aura pour principal objectif de rallonger la maturité de la dette de la société. Divisé en deux tranches –à taux fixe et à taux révisable annuellement– l’emprunt sera assorti d’une maturité de 7 ans et d’une prime de risque de 300 points de base. Leur remboursement se fera après 2 ans de différé d’amortissement de principal puis d’amortissement annuel linéaire sur cinq ans. À noter que l’emprunt sera assorti d’hypothèques de premier et de cinquième rang. La période de souscription à cette opération s’étalera du 22 au 24 février inclus.

Par ailleurs, le promoteur immobilier a également prévu de revoir à la baisse le plafond d’émission de son programme d’émission de billets de trésorerie à un montant de 400 MDH. Il était initialement plafonné à 1 MMDH.

À travers cette opération, le groupe vise entre autres à optimiser le coût de financement à court terme en substituant aux concours bancaires existants -de manière partielle ou totale- des billets de trésorerie, diversifier les sources de financement pour une meilleure négociation avec ses partenaires financiers et ainsi consolider son image auprès des investisseurs institutionnels à travers une visibilité accrue sur le marché de capitaux. Une manière aussi pour le groupe immobilier de renforcer ses fonds propres, diminuer son ratio d’endettement et consolider sa structure financière. Des objectifs qui restent en ligne avec le plan de développement «Priorité au cash (PAC) 2020». Le programme visait entre autres une reconfiguration des projets de logement en se tournant vers le moyen standing ainsi que le développement des activités immobilières en Afrique subsaharienne. Des ambitions qui ont été accompagnées d’efforts de désendettement et d’une politique prudente de gestion de la production afin de maîtriser le BFR en orientant les ventes vers les stocks de produits finis. C’était sans compter sur la crise sanitaire de la Covid-19 qui a bouleversé le programme de l’immobilière. Son activité a en effet été sévèrement impactée par l’état d’urgence et le confinement qui a duré environ 3 mois. Le groupe a dû faire face à un arrêt des chantiers, chose qui a engendré un report du programme des livraisons, la fermeture des bureaux de ventes, altérant ainsi le niveau des préventes ainsi que la suspension des études notariales, et entraînant un arrêt de la signature des contrats de vente définitifs.

Après plusieurs mois de ralentissement liés à la période de confinement, le troisième trimestre 2020 a été marqué par une reprise progressive de la dynamique commerciale concernant les différents programmes immobiliers au Maroc.

Cette reprise a été particulièrement ressentie courant août et septembre derniers, qui ont enregistré des préventes quasi équivalentes à celles réalisées durant la période pré-confinement. «Le programme de production, quant à lui, subit toujours l’effet de décalage et plusieurs tranches qui étaient prévues pour 2020 ne seraient livrées qu’en 2021», affirme le groupe. L’activité en Afrique n’a pas été autant impactée par la crise sanitaire et la dynamique commerciale dans la sous région s’est poursuivie durant le T3. Ce trimestre a même été marqué par le lancement de plusieurs nouvelles tranches à la commercialisation de plusieurs programmes en Afrique de l’Ouest. Le rythme normal de production a également été retrouvé courant T3 dans les villes d’Abidjan, de Conakry et de Dakar. «Dans ce contexte, le groupe a veillé à assurer la continuité de ses activités et à ne pas dégrader sa situation d’endettement et ses fondamentaux financiers», assure le promoteur. Malgré la situation économique difficile causée par la crise sanitaire, le groupe a veillé au cours du 3e trimestre à poursuivre sa politique de gestion visant à maîtriser son BFR et à respecter son plan de désendettement. À cet effet, l’endettement net du groupe s’est réduit à 4,8 MMDH à fin septembre 2020, baissant de 400 MDH depuis le début de l’année.

Par ailleurs, le groupe souligne que la conjoncture économique et la morosité que connaît le secteur immobilier au Maroc ont rendus obsolètes les objectifs chiffrés du PAC publiés précédemment, sauf celui concernant le gearing (stable autour de 30%) et la contribution de l’activité subsaharienne au chiffre d’affaires (environ 10% en 2020). Ces objectifs ont été établis sur la base d’un niveau de demande largement supérieur à celui observée aujourd’hui. Dans un contexte sectoriel difficile, le Groupe Addoha assure vouloir maintenir les principales orientations stratégiques du PAC 2020, notamment en termes de gestion du cash-flow, de priorisation du désendettement, de focus sur les créances et stocks de produits finis ou encore d’optimisation du programme de production. 

Aïda Lô / Les Inspirations Éco


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