Éco-Business

Action climatique, les patrons maghrébins s’engagent

Les présidents de quatre organisations patronales, membres de l’Union maghrébine des employeurs (UME) ont signé, hier (mercredi) au stand la CGEM, la convention maghrébine pour l’action climatique dans le cadre de la COP22 et du plan d’action de l’Initiative Maghrébine du Commerce et de l’Investissement (IMCI).

C’est hier (mercredi) que les présidents de quatre organisations patronales, membres de l’Union maghrébine des employeurs (UME) ont signé au stand la CGEM dans la zone verte, la convention maghrébine pour l’action climatique dans le cadre de la COP22 et du plan d’action de l’Initiative Maghrébine du Commerce et de l’Investissement (IMCI). Lancée lors du 3ème Forum des Entrepreneurs maghrébins en 2014 à Marrakech, l’Union Maghrébine des Employeurs (UME), actuellement présidée par la CGEM, a conduit une série de rencontres maghrébines sur l’Énergie et le Climat.

Afin de porter la voix des entreprises maghrébines pour un développement sobre et durable, l’UME s’est engagée dans un processus visant à fédérer le rôle des entreprises maghrébines, dans le cadre de la mise en œuvre des Contributions Déterminées au Niveau National (CDN), soumises lors de la COP21 à Paris. Le but étant d’aboutir à un engagement des entreprises maghrébines aux efforts d’atténuation et d’adaptation face aux défis du changement climatique, tout en mettant l’accent sur les besoins en accompagnement, en renforcement de capacités, en transfert de technologies et en financement. A cet égard, des tables rondes nationales ont été organisées dans chaque pays du Maghreb, à l’exception de la Libye, qui n’a pas soumis sa CDN à Paris, le 8 septembre 2016 à Nouakchott, le 20 septembre 2016 à Tunis, le 11 octobre 2016 à Alger et le 17 octobre 2016 à Casablanca.

Ces tables rondes consistaient à recueillir, dans un premier temps, les recommandations du secteur privé du pays concerné, relatives au rôle des entreprises dans la mise en œuvre de la CDN et du partenariat public – privé pour l’accès à la finance climat. La seconde étape s’est caractérisée par la tenue d’une table ronde régionale les 25 et 26 octobre 2016 à Bruxelles. Cette rencontre, qui a regroupé l’ensemble des représentants des organisations patronales maghrébines membres de l’UME et d’experts en énergie et en climat, a fait suite aux travaux des tables rondes nationales. À l’issue de ces travaux, les membres du comité de travail ont approuvé l’ensemble des résolutions ayant émanées desdites tables rondes, qui ont été complétées par l’appui technique des experts et consolidées autour de recommandations maghrébines conjointes pour l’Action Climatique. 


Faïçal Mekouar
Vice-président général de la CGEM

«Notre souhait est que le pollueur soit le payeur»

Les Inspirations ÉCO : À trois jours de la clôture de cette COP22, comment se profile la dernière ligne droite pour la CGEM ?
Faycal Mekouar  :  La dernière ligne droite de la contribution de la CGEM à cette COP, se traduit ce mercredi par le High Level Business Summit. Cela commence par le sommet des patronats mondiaux, et dans ce cadre nous recevons près de 45 patronats du monde avec lesquels nous signons une déclaration. Cette action s’inscrit en continuité de celle opérée lors de la COP21 de Paris qui avait connu la signature de 24 patronats. Il y a donc une forte mobilisation de toutes les composantes de la CGEM afin d’atteindre les 45 patronats qui vont souscrire à une déclaration par laquelle ceux-ci s’engagent de manière unanime à accompagner par des initiatives concrètes, la lutte contre le changement climatique. Cette action se trouve être en ligne avec notre « Initiative Climat » que nous avons actée avant la COP22 et qui se poursuivra au-delà de cet évènement et dont l’objectif est d’accompagner la PME marocaine dans la lutte contre les changements climatiques et la prise en compte de ces enjeux et l’intégration des risques climat dans les plans de développement de l’entreprise. L’ «Initiative Climat » passe aussi par le renforcement des capacités, une condition nécessaire lorsqu’on parle d’adaptation (l’assistance technique, la formation, la sensibilisation… et l’accompagnement dans le montage de projets pour faciliter l’accès au financement).

L’accès au financement est un défi pour cette mue verte…
On ne peut pas aujourd’hui accompagner cette mutation, ce changement de paradigme, qui est demandée aux entreprises dans le cadre de leur processus de production sans que le financement suive.

La dynamique du financement est une chose, mais justement pour cet équilibre économique, est-ce que l’aspect fiscal peut suivre ?
L’aspect fiscal est un vecteur pour accompagner la réussite de l’initiative au sein des entreprises et c’est un axe sur lequel la CGEM travaille actuellement. Notre souhait est que le pollueur soit le payeur et c’est là l’essence de notre philosophie. Nous travaillons dans ce cadre par le biais de notre Commission fiscalité en collaboration avec l’administration fiscale pour pousser vers des incitations et une taxation dont la recette permettra de soutenir cette mutation et d’aller vers l’économie verte souhaitée au sein des entreprises, mais aussi qui permettra de respecter les engagements du gouvernement car ce sont les entreprises qui ont pour mission d’implémenter ces engagements. Pour cela, il faut qu’il y ait une cohérence globale des politiques publiques avec l’axe fiscal qui constitue un levier en termes de développement et en termes de croissance.

Nous avons pu constater les effets positifs de la catégorisation douanière, puis celle fiscale… Pourquoi pas une catégorisation écolo ?
Dans le cadre de notre « Initiative Climat », justement, nous allons prévoir une Charte, un acte volontaire par lequel les entreprises s’engagent dans une dynamique d’atténuation d’émissions de gaz à effet de serre. L’aboutissement de cette Charte est le «label Climat», que nous prévoyons d’instaurer à terme, à l’instar du label CGEM qui est un label RSE et qui compte à aujourd’hui plus de 100 entreprises y ayant souscrit.

La CGEM bataillera-t-elle pour une meilleure présence des aspects écologiques dans les prochaines lois de finances ?
Cela serait une chose des plus normales. Une vraie dynamique est aujourd’hui enclenchée et il suffit de faire le tour des stands de la COP pour s’en convaincre. Il y a une prise de conscience générale. Et les grands opérateurs ne sont plus les seuls concernés, au contraire, plusieurs solutions sont portées par de petites entreprises, des associations et des actions citoyennes. 


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