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Accord agricole : les producteurs espagnols veulent une révision des quotas marocains

Les agriculteurs de l’archipel canarien adhèrent aux appels du lobby agricole espagnol et réclament une révision à la baisse des quotas du protocole agricole signé avec le Maroc, alléguant la perte d’un marché de 63 millions de consommateurs britanniques.

La filière agricole espagnole s’est donné le mot pour mener campagne contre le Maroc auprès des instances européennes. Après l’alliance hybride entre le lobby agricole et les séparatistes du polisario pour jeter l’opprobre sur les autorités marocaines et le prétendu pillage des ressources, voilà que la filière de l’archipel canarien revendique une révision du protocole. C’est ainsi que les principales organisations agricoles de l’archipel ont appelé l’Union européenne à revoir le protocole agricole paraphé avec le Maroc, à cause du Brexit. Leur argument ? Les producteurs ibériques estiment que les quotas alloués à notre pays, dans le cadre de ce protocole, n’ont pas varié alors que le marché européen a rétréci.

Pour la filière, les producteurs européens ont perdu un marché de 63 millions de consommateurs. Ce qui devrait, selon leur logique, se répercuter sur les accords avec les pays tiers. De fait, c’est le Maroc qui est dans la ligne de mire de la filière agricole espagnole. Outre ces exigences, liées à la perte du marché britannique, la filière accuse les exportateurs marocains de «concurrence déloyale», et la Commission européenne de partialité, pour ne «pas exiger des producteurs marocains les mêmes conditions de production que celles imposées à leurs homologues insulaires».

Une concurrence qui fait peur
En fait, ces producteurs voient d’un mauvais œil le rapprochement entre Rabat et Londres. Depuis la signature de l’accord d’association bilatérale en décembre dernier, avec une entrée en vigueur immédiate, dès janvier 2021, à savoir au lendemain du Brexit, la filière espagnole voit rouge ! À y voir de plus près, les craintes des opérateurs agricoles espagnols se sont confirmées, comme en atteste l’annonce de la mise en service de la ligne maritime entre les deux pays, pour acheminer les expéditions agricoles dans des délais optimaux. Ce qui signifie un renforcement des exportations de produits frais, vu que la desserte commerciale prévoit de porter à trois jours la durée du transit, soit un gain de temps conséquent, sachant que cette traversée durait six à sept jours, auparavant.

En janvier 2021, les exportations agricoles marocaines, destinées au marché britannique, ont ainsi connu une hausse de 51%, un mois seulement après l’entrée en vigueur dudit protocole. Ce qui n’a pas manqué de susciter l’ire des producteurs et exportateurs agricoles espagnols.

De plus, le Maroc leur fait de l’ombre, non seulement sur les produits dits classiques, comme la tomate, mais aussi pour ce qui est des produits stars pour lesquels l’Espagne régnait en maître absolu. Il s’agit, par exemple, des fruits rouges, avec 1.292 tonnes de fraises du terroir expédiées vers les étals britanniques, en janvier dernier. Mais il est vrai que c’est principalement la tomate qui est dans la ligne de mire de la filière espagnole, ce produit bénéficiant de plus d’avantages dans le cadre du protocole agricole paraphé entre le Maroc et l’Union européenne.

Les exportations marocaines en hausse
En somme, la connexion directe entre les ports de Tanger et Poole, au Royaume-Uni, devrait donner un grand élan à ces exportations, et conforter le royaume en tant que concurrent de taille des producteurs espagnols et européens. Par conséquent, Il y a lieu de s’attendre à un vaste mouvement de mobilisation de la part des agriculteurs espagnols, qui mènent toujours la danse quand il est question de s’en prendre aux expéditions agricoles marocaines. Maintenant que les produits agricoles européens, destinés au marché britannique, sont soumis aux droits de douane, la filière craint le pire. D’autant plus que les envois agricoles espagnols sont appelés à chuter drastiquement en raison des nouvelles restrictions douanières et la lourdeur administrative aux frontières.

Amal Baba Ali, DNC à Séville / Les Inspirations ÉCO



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