Éco-Business

2018, l’année de la relance

L’écosystème du secteur des matériaux de construction et les mesures fiscales prévues dans la LF 2018 permettent aux professionnels d’afficher un optimisme pour le nouvel exercice.

«L’année 2017 était difficile. Après six exercices négatifs, je pense que nous avons touché le fond». C’est le bilan sans concession de la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC). David Tolédano, son président note avec regret «l’absence d’une véritable reprise» pour les différentes filières de ce secteur (ciment, fer à béton, marbre, céramique, briqueterie). L’année qui démarre s’annonce celle de la relance.

Performances variées
Le principal indicateur de la santé du secteur est celui des ventes de ciment. À fin novembre, ce secteur affiche une baisse de -2,8%. «Nous devons terminer l’année avec une baisse de 3 à 4%», prévoit Tolédano. Les pertes dans le secteur du ciment ont tout de même tendance à se réduire après un démarrage difficile au premier semestre avec -9,2%, signale le ministère des Finances dans sa note de conjoncture de décembre dernier. Les autres composantes du secteur sont partagées entre une stagnation et une légère hausse. Dans le secteur de la céramique et des carreaux, «la production est en train de stagner», observe le président de la FMC. La fédération espère que l’accord trouvé avec les importateurs pourra stopper l’hémorragie «du moins pour les produits d’entrée de gamme». Dans l’acier, «les mesures de sauvegarde ont sauvé l’année de cette filière». Par contre dans la briqueterie, «la surproduction demeure importante et les opérateurs n’ont pas de visibilité pour les prochains mois», s’inquiète Tolédano. Cette évolution contrastée déteint sur le moral des patrons du secteur. L’appréciation des chefs d’entreprises de ce secteur montre un optimisme mesuré, comme le montre l’enquête trimestrielle de conjoncture du HCP. Le taux d’utilisation des capacités de production dans le secteur de la construction se serait établi à 65% au 3e trimestre 2017. L’activité aurait connu une stabilité selon 50% des patrons et une augmentation selon 26%. Cette stabilité aurait été due principalement, d’une part, à la hausse d’activité dans la branche des «Travaux de construction spécialisés» et, d’autre part, à la baisse d’activité dans la branche de la «Construction de bâtiments». Pour l’avenir, les carnets de commande sont jugés d’un niveau normal par 48% des patrons et inférieur à la normale par 42% d’entre eux. L’emploi aurait connu une stabilité selon 71% des patrons. Pour tourner la page de ce contexte morose, les patrons du secteur tablent sur une année meilleure 2018.

En attendant l’écosystème
L’écosystème de ce secteur a été signé en mars 2016. Cette convention gouvernement-opérateurs se structure autour de 5 contrats de performance, couvrant autant de filières : le préfabriqué, la céramique, le marbre, l’acier et le ciment. «L’écosystème démarre très lentement», regrette Tolédano. Et d’ajouter : «Nous attendons le déblocage des montants nécessaires pour le lancement de l’unité d’animation de cet écosystème. Le démarrage réel ne pourra se faire qu’en 2018». Une étude de faisabilité de cette cellule est également à prévoir mais reste tributaire du financement gouvernemental. Les opérateurs n’ont pas attendu la mise en place effective de l’écosystème. «Déjà trois secteurs ont préparé et déposé leurs dossiers», annonce Tolédano. Le premier secteur est «le ciment». Il s’agit de projets de développement d’une filière complète de valorisation énergétique des déchets ménagers à utiliser par les cimentiers. Deuxième secteur est celui de la filière du «préfabriqué» afin de favoriser l’industrialisation des filières et la montée en gamme des constructions marocaines. «13 projets sont déjà déposés et en cours de validation». Le troisième secteur est celui de «l’acier». «Cette filière est en train de tenir ses engagements», précise le président de la FMC. L’enjeu de 2018 sera aussi de créer un écosystème global regroupant l’ensemble des composantes du secteur. «Nous avons tout intérêt à travailler ensemble pour surmonter les problèmes que connaît le secteur en amont et en aval. Il y va de préservation des emplois et l’industrie nationale», appelle Tolédano. Pour le président de la FMC, «l’année 2018 devrait être celle de la prise de conscience et la nécessité de discuter des choses qui font mal à notre secteur. Le contexte est favorable, le gouvernement est désormais conscient de la situation du secteur et il se montre mobilisé pour nous soutenir». 


Chiffres clés

37 MMDH
de CA

10%
du PIB

25 700
emplois


David Tolédano
Président de la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC)

Plusieurs raisons nous permettent d’être optimistes. En premier, les mesures prévues par la LF 2018 concernant les terrains relanceront certainement le secteur immobilier, qui est notre premier client. En deuxième lieu, la liquidation des stocks chez les grands promoteurs, spécialement Addoha et Alliances, leur permettra de lancer de nouveaux projets et revenir sur le marché de la construction. En plus de ces grands acteurs, le marché est désormais animé par des moyens et petits promoteurs qui sont nos nouveaux partenaires. La publication des décrets d’application de la loi sur l’exploitation des carrières est aussi une bonne nouvelle pour les marbriers».



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