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SUV compact Coupé : Renault Arkana E-Tech full hybrid, plusieurs cordes à son “Ark” !

Nous avons pénétré dans les arcanes de ce pionnier à triple titre qu’est le Renault Arkana E-Tech, en sa qualité de premier SUV Coupé de la marque au losange, de précurseur de ce style «fastback» dans les rangs des marques généralistes et de porte-drapeau de la vaste offensive électrifiée que compte placer Renault Group Maroc sur notre marché. Seule (grosse) ombre au tableau : rendre les clés du SUV compact full hybrid français au terme de notre essai “longue durée”…

Lancé au Maroc en juin dernier, dans le cadre des Renault E-Tech Days, l’Arkana hybride (HEV, non-rechargeable) est l’hirondelle qui annonce le printemps «nouvelles mobilités» de la filiale locale de la marque. Il balise le terrain pour plusieurs autres membres de la gamme E-Tech, bras opérationnel de la stratégie d’électrification de Renault, notamment le SUV Austral full hybrid et le crossover «zéro émission à l’échappement» Megane E-Tech, qui devraient respectivement débarquer sous nos cieux avant la fin de l’année et début 2024. À l’horizon 2025, les showrooms de la marque compteront sept pensionnaires appartenant au clan E-Tech. Si les véhicules électrifiés (VE) ne sont pas encore vraiment en odeur de sainteté dans notre pays (3,5% du marché du neuf en 2022, contre 45% en Europe), ils ont tout de même gagné du terrain (+17% versus 2021). Et 2023 devrait, selon toute vraisemblance, être considérée comme l’année du take-off.

À un peu plus d’un mois de l’annonce des performances annuelles du marché du neuf et du bilan de l’AIVAM (Association des importateurs de véhicules au Maroc), c’est gravé dans le marbre que la progression des ventes de VE sera spectaculaire. L’offre est de plus en plus fournie et les prix de moins en moins délirants, de plus en plus proches de ceux des véhicules thermiques. Le Renault Arkana que nous avons testé, un haut de gamme E-Tech Engineered, s’affiche à 356.000 DH. C’est 20.000 DH de plus que la finition intermédiaire Techno et que l’entrée de gamme Equilibre.

Des tarifs compétitifs, s’il en est. On vous le dit : les SUV compacts «100% thermiques» , diesel et essence ont du mouron à se faire. On a gardé l’Arkana quelques jours, mais on s’est très vite rendu compte, au bout de quelques kilomètres à son volant, en pleine jungle urbaine, à qui on avait affaire. Ce C-SUV de 4,57 m de long n’est pas qu’un séducteur. Il a d’autres arguments à faire valoir en plus de sa silhouette élancée, de ses lignes aussi élégantes qu’athlétiques, de sa face avant expressive, dotée d’une calandre évasée aux légères touches de chrome et de feux full LED à la signature lumineuse «C-Shape», de sa ceinture de caisse haute, de ses épaulements généreux, de son pavillon plongeant, de sa poupe «Coda Tronca» (ou presque) et des jantes en alliage de 18 pouces de notre modèle d’essai…

Look, intérieur, connectivité : ça démarre fort !
À bord, on est clairement en présence d’une «voiture à vivre». On reconnaît le mobilier du Captur, mais la présentation est plus bourgeoise, les matériaux, les inserts, ou encore les textiles, sont de meilleure facture. Et Renault a sorti l’artillerie lourde en matière de contenu technologique. La palme revient au tandem formé par l’instrumentation numérique de 10,2 pouces et et par l’écran tactile vertical de 9,3 pouces, disponible à partir de la finition intermédiaire (7 pouces pour l’Arkana Equilibre).

Le hardware flatte l’œil et le software, le ramage, est largement à la hauteur du plumage. Le système multimédia Easy Link offre, notamment, une compatibilité Apple CarPlay et Android Auto. Il peut aussi être mis à jour à distance. L’Arkana a d’autres cordes à son «Ark». Une position de conduite pas loin d’être parfaite, une habitabilité peu ou prou comparable à celle des références du segment des C-SUV, un pavillon en pente qui ne se paie pas plus que ça en termes de garde au toit aux places arrière, un volume de chargement honorable (480 l)… La liste d’ADAS qu’embarque l’Arkana E-Tech est assez impressionnante. Rien d’inaccoutumé, cela dit.

C’est en jetant un œil aux caractéristiques techniques de l’engin qu’on bascule dans l’originalité, dans l’atypique, avec la présence de deux motorisations électriques en plus d’un bloc thermique, mais aussi avec celle d’une transmission automatique multimodes, une boîte à crabots plats dont le matériel génétique provient de la Formule 1, a été transféré de Viry-Châtillon et Enstone, les deux fiefs F1 de Renault. Une info qui vous fera briller entre la poire et le fromage, mais quel est réellement l’apport de cette transmission qui n’a pas d’équivalent dans la production quand l’Arkana est coincé dans la circulation ou qu’il gambade sur l’autoroute ou sur une belle route de campagne ?

Boîte auto à crabots et plan à trois…
Primo, la douceur des passages de rapports est proverbiale. Les à-coups sont relégués au rang de rumeur peu répandue. Il faut dire que le plus petit des électromoteurs, un alterno-démarreur de 15 kW, soit un peu plus de 20 ch, est destiné en premier lieu à agir comme des synchroniseurs de boîte, à faciliter le crabotage et, ainsi, à fluidifier les passages de rapports.

Deuxio, une absence totale de patinage (à l’inverse des boîtes CVT, à variation continue, de beaucoup de rivaux HEV) et un passage imperceptible entre les différents modes de traction. Les deux autres moteurs de l’Arkana, l’électromoteur de 36 kW (49 ch environ) et le 4 cylindres 1.6 l essence atmosphérique de 94 ch et 148 Nm, permettent de bénéficier d’une puissance cumulée de 145 ch et d’un couple maxi de 350 Nm. Alimenté par une petite batterie lithium-ion (1,2 kWh) et par un système de récupération de l’énergie cinétique au lever de pied et au freinage, l’Arkana peut rouler jusqu’à 4 km en mode tout-électrique et fait ainsi preuve d’un appétit de moineau en ville, où les trajets excèdent rarement cette distance.

Renault annonce une consommation de 4,9 l aux 100 km en cycle mixte WLTP. Notre économètre affichait 6,7 l à l’issue de notre essai, durant lequel on a rarement goûté aux charmes de l’éco-conduite, lui préférant un autre registre, celui des reprises de 80 à 120, des départs-arrêtés, des freinages d’enragés, pied gauche, et des tests consciencieux des trains roulants et des liaisons au sol…

Une grande Renault !
Certes, la vitesse maxi (173 km/h) n’est pas folle, bien que largement suffisante pour faire fondre comme neige au soleil les points de votre permis. Et ce n’est évidemment pas l’héritage de la F1 qui vient à l’esprit quand on s’essaye au 0 à 100 km/h (10,8 s). Au volant, cela dit, aux allures légales, l’Arkana révèle un tempérament de puncheur et de nombreux autres talents.

Les décélérations sont franches, permettant, avec l’aide d’une suspension bien calibrée – axée sur le confort, avant tout, mais suffisamment raide pour que le véhicule ne se désunisse pas au premier nid-de-poule – et d’une direction qui l’est tout autant, de placer au millimètre le train avant en entrée de courbe. L’arrière enroule alors gentiment. En ville, enfin, quand seul le mode de traction électrique est activé, le silence de fonctionnement est une bénédiction. À essayer de toute urgence.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO


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