Peugeot Landtrek : un Lion pour l’Atlas
Avec le Landtrek, Peugeot et son importateur marocain opèrent un grand retour sur le segment du pick-up. Un marché stratégique dans lequel, le plus costaud des modèles du Lion se donne tous les moyens de batailler contre une concurrence japonaise bien établie.
Aujourd’hui, je vais vous parler d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître : celui des années 80 lorsque le pick-up 504 régnait en maître sur le marché du véhicule utilitaire, aussi bien au Maroc qu’en Afrique où il fut d’ailleurs produit (au Nigeria) jusqu’en 2005. Avec sa benne à nue ou bâchée, transformée et pouvant être surchargée, jusqu’à 1.100 kg de charge utile, cet utilitaire a fait briller le logo du Lion en sillonnant les routes et les pistes d’un Maroc encore peu développé en infrastructures routières. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Le royaume a bien évolué et Peugeot, qui avait délaissé ce segment, a décidé d’y faire un retour en force avec le Landtrek, digne héritier du pick-up 504. Entre les deux, aucune filiation patente, sinon l’appartenance à la même marque.
Un Français bien baraqué
Ciblant aussi bien les agriculteurs, les petits artisans et autres clients professionnels que les particuliers, le Landtrek est décliné en deux carrosseries : simple et double cabine. Mastoc, il l’est d’abord par son apparence avec une imposante calandre, ses larges passages de roues (autorisant un important débattement des suspensions) et sa hauteur de caisse. Dans les faits, et mètre de tailleur en main, ce pick-up s’étend sur 5,39 m de long en simple cabine (5,33 m pour la version double cabine) pour une largeur de 1,96 m. Par rapport à ses concurrents, il a surtout l’avantage de disposer de la plus grande benne du segment, soit 2,43 m de long sur 1,64 de large (simple cabine). Utilitaire pur et dur, ce colosse français joue aussi la carte de la séduction, surtout en double cabine et en finition haute (Active). Celle-ci est reconnaissable par ses habillages chromés (calandre et sabot), ses jantes en alliage de 17 pouces, ainsi que ses pare-chocs (avant), rétroviseurs et poignées de portes peints à la couleur de la caisse. Au-delà d’être beau, le Landtrek est avant tout un vrai pick-up, capable du meilleur durant le pire.
Vaillant en 2 et en 4 roues motrices
En cela, il pourra compter sur la robustesse de son châssis, sa garde au sol surélevée (jusqu’à 23,5 cm) et sa transmission intégrale, dotée d’un réducteur de rapports et d’un blocage de différentiel arrière. Au Maroc, cette dernière transmission (4×4) ne sera disponible qu’avec le châssis à double cabine, la version simple cabine étant strictement à 2 roues motrices. D’ailleurs, et même dans cette configuration, le véhicule a bien de vraies qualités de pistard. Avant de fouler les showrooms du distributeur marocain de Peugeot (Sopriam), le Landtrek a pris son temps pour pousser à bout son moteur et ses trains roulants en les mettant à l’épreuve de la poussière, de la chaleur et des imperfections des routes et pistes africaines. À ce titre, il incombe de souligner que le centre de R&D installé par PSA au Maroc a contribué à la conception de ce modèle et en particulier à sa phase de tests avec une bonne part des 2 millions de km d’essais de fiabilité et d’endurance.
De dépouillé à suréquipé
À bord, la présentation varie selon qu’il s’agisse de la version d’entrée de gamme dite «Pro» ou de la finition «Active». C’est même le jour et la nuit, tant les ambiances diffèrent. Ainsi, le Landtrek Pro se contente d’un intérieur dégarni, sans lève-vitres électriques, sans climatisation, mais avec tout de même un airbag pour le conducteur et ses deux passagers (banquette à trois places), ainsi qu’un petit écran pour l’autoradio qui est dotée d’une interface Bluetooth, de commandes au volant et de 2 ports USB. En carrosserie double cabine, l’équipement s’enrichit notamment de la climatisation manuelle et des phares antibrouillard. La finition Active transforme radicalement le Landtrek en pick-up polyvalent, voire en gentleman farmer. Sellerie mi-cuir/mi-tissus, placages décoratifs imitant l’alu’, commande à distance et lève-vitres avant et arrière, alarme antivol, régulateur et limiteur de vitesse, écran tactile de 10’’ doté de la fonction mirroring (Android Auto/Apple CarPlay) et même radar de recul couplé à une caméra… le tout, campé sur de belles jantes alu’ et au design diamanté de 17’’.
Un diesel en boîte manuelle
Mécaniquement, le Landtrek ne fait pas dans la diversité, optant uniquement pour un diesel à la hauteur de la concurrence, ainsi que des attentes des clients. Il s’agit d’un 1.9 turbo diesel de 150 ch de puissance et 350 Nm de couple, associé à une boîte manuelle à 6 vitesses. Un bloc suffisant pour permettre à ce pick-up de voyager et d’emmener jusqu’à 1.2 tonne en charge utile. Fort d’une capacité de remorquage allant jusqu’à 3 tonnes, il peut même tracter des objets lourds comme des zodiac, voire des hors-bords. C’est aussi un moteur qui interagit parfaitement avec la transmission intégrale et le reste des assistants à la conduite, tel que l’ESP et l’aide à la descente (HDC). C’est ce que nous avons pu découvrir la semaine dernière lors d’une longue prise en main dans la forêt de Bouskoura, lors d’ateliers off-road durant lesquels le Landtrek a évolué sur des devers fortement inclinés et croisé ses ponts, se jouant des terrains fortement accidentés. Disponible sur le marché d’ici avril prochain, le Landtrek viendra croiser le fer avec une pléiade de concurrents nippons dominateurs de ce segment spécifique (1 tonne) qui représente 45% du marché du pick-up. L’ambition de Peugeot et de son importateur n’est ni plus, ni moins, d’accéder au podium sur ce segment, dès la première année.
Jalil Bennani / Les Inspirations Éco Auto