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CESE : des ambitions électrisantes pour la mobilité durable au Maroc

Le CESE a rendu son dernier avis ayant pour thème «La mobilité durable: vers des moyens de transport durables et accessibles». Faciliter l’accès au transport, promouvoir l’automobile et les bicycles électriques ou encore, sensibiliser les citoyens sur les enjeux de la mobilité durable figurent, entre autres, parmi les recommandations présentées dans ce rapport.

Plus qu’une simple restitution de rapport, c’est sous la forme d’un atelier de travail que s’est faite la présentation du dernier avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur la mobilité durable au Maroc (voir aussi pages 6-7). Organisée le 22 septembre en visioconférence, cette présentation a vu la participation d’intervenants de tous bords parmi lesquels on pourrait citer Abderrahim Ksiri, président de l’Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre (AESVT Maroc), Abdellah Mokssit, secrétaire général du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), Badr Ikken, directeur général de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN), Nabil Belabed, directeur de la SDL Casa Transport, ou encore Idriss Ilali, membre expert du CESE.

La séance a été ouverte par Mohamed Reda Chami (photo), président du CESE, qui, dans son introduction, a rappelé tous les efforts consentis ces dernières années pour améliorer la qualité des transports, faisant notamment allusion à la Ligne à grande vitesse (LGV), ainsi qu’aux bus à haut niveau de service (BHNS) opérationnels à Marrakech. Mohamed Reda Chami a aussi rappelé l’importance de rendre la mobilité accessible à un plus grand nombre de citoyens, urbains et ruraux, tout en veillant à limiter l’impact environnemental. À partir de ces deux axes, le CESE a présenté ses recommandations. Auparavant, M.Chami a appelé à l’accélération de la transition énergétique à travers l’utilisation de voitures électriques, mais aussi de motos et vélos électriques, tout en pensant à des villes expérimentales. «Je pense que ce serait une pure ineptie de ne pas développer la bicyclette électrique au Maroc», a déclaré, dans ce sens, le président du CESE. Le même homme estime que le Maroc devrait investir dans ce sens, d’autant plus qu’il s’est donné les moyens de produire une électricité propre.

Des carences et défis pour la mobilité durable
Lors d’une longue introduction, Idriss Ilali a dévoilé les grandes lignes dudit rapport qui examine l’opportunité de développer une mobilité durable au Maroc. Le CESE a d’abord passé en revue les différentes carences de la mobilité au Maroc et, notamment, la difficile accessibilité au transport pour un bon nombre de personnes. Dans des villes comme Casablanca et Marrakech, il est intéressant de noter qu’au moins 60% des Marocains se déplacent à pied !

Si, dans la capitale économique, c’est la voiture qui est ensuite la plus utilisée pour se déplacer, avec 13%, dans la ville ocre, la moto vient en second lieu comme moyen de transport, avec un taux de 18%. Idriss Ilali a aussi pointé du doigt le secteur des taxis et les carences qui le minent, à savoir des problèmes de gouvernance, la précarité de ses employés, ou encore l’insuffisance du renouvellement des flottes et notamment en matière de véhicules électriques. «Et c’est dommage», a regretté l’intervenant du CESE. Automobile toujours, Ilali a également évoqué le passage à l’Euro6 qui est en retard au Maroc, puisqu’il n’entrera en vigueur qu’en 2023, alors qu’en Europe on parle déjà de l’Euro7.

Une pluie de recommandations
Dans ce sens, le CESE appelle à la mise en place d’un système intégré de la mobilité durable qui prend en compte plusieurs donnes et recommandations. Parmi elles, citons l’intégration des besoins en mobilité durable (accès à l’emploi, à l’habitat et aux services publics…) aux exigences urbanistiques, d’aménagement du territoire et de planification, l’accélération de l’exécution du contrat-programme de développement des plateformes logistiques routières à la périphérie des villes, tout en assurant leur connexion au rail, ou encore l’amélioration de l’accessibilité pour tous les citoyennes et citoyens à des moyens de transport en commun durables et développer des infrastructures rurales durables, limitant ainsi la dépendance au véhicule particulier.

Le CESE recommande aussi à mettre progressivement en place un modèle économique de la mobilité durable, intégrant la condition sociale, la qualité de l’air, l’état de santé et le bien-être des populations. Il aimerait aussi voir se déployer progressivement des solutions techniques et technologiques durables, compatibles avec les besoins de toutes les catégories d’usagers et adaptées aux différentes échelles territoriales. L’allusion est ici faite aux véhicules électrifiés et aux infrastructures nécessaires à leur utilisation.

Le CESE appelle aussi à la mise à niveau du Code de la route et de la sécurité routière, d’une manière compatible avec les principes de la mobilité durable, améliorant l’accessibilité et limitant le risque pour les usagers et l’environnement. Le même avis parle d’adopter une stratégie de communication (incluant programmes audiovisuels et réseaux sociaux) et de sensibilisation des citoyennes et citoyens à la mobilité durable à travers des contenus pédagogiques portant sur l’environnement. En fin de présentation, des intervenants comme Badr Ikken, Stefanie Sohm (consultante allemande) ont apporté leur lot de réflexions sur le sujet non sans féliciter les membres du CESE pour la qualité dudit rapport.

Jalil Bennani / Les Inspirations ÉCO Auto



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