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Un levier méconnu de la croissance

La participation du Maroc à la 43e session du Congrès arabe du travail, parrainée par l’Organisation arabe du travail (OAT), a été l’occasion de rappeler que l’économie sociale et solidaire revêtait la même importance que les secteurs publics et privés.

«Le Maroc considère l’économie sociale et solidaire comme l’un des piliers majeurs de l’économie équilibrée et intégrée, aux côtés des secteurs public et privé». Cette annonce, signée Abdeslam Seddiki, ministre de l’Emploi et des affaires sociales, et lue en son nom à l’ouverture des travaux de la 43e session du Congrès arabe du travail, tenue au Caire par l’Organisation arabe du travail, définit à elle seule l’importance octroyée désormais à ce foyer sous-estimé de la croissance. Les travaux de cette réunion d’envergure, placée sous le thème : «Les défis liés au développement et les aspirations de l’organisation arabe du travail», se poursuivront jusqu’au 17 avril et devront statuer sur les différentes voies de coopération entre les pays représentés afin d’initier un partenariat dédié au secteur.

Continuité des acquis
L’objectif avoué du ministère est de porter le taux d’emploi dans le volet social et solidaire de l’économie nationale à 175.000 avec l’augmentation de sa contribution au Produit intérieur brut (PIB) de 1,6% actuellement à 3,9% en 2020 et le gouvernement se donne les moyens de ses ambitions puisqu’une stratégie de relance et de restructuration du secteur est lancée depuis des années. En témoignent les données relatives à la 4e édition du Salon national de l’économie sociale et solidaire, tenue en octobre 2015 à Casablanca sous la présidence de la ministre de l’Artisanat et de l’économie sociale et solidaire Fatima Marouane.

Durant cet événement, le segment social et solidaire avait frappé fort en réunissant pas moins de 350 exposants et 40 experts et conférenciers. Un segment représentatif d’une base exploitante de 120.000 associations et 15.000 coopératives spécialisées principalement dans le secteur agricole (8.000) et celui de l’artisanat. «Il est temps que le grand public prenne connaissance des opportunités de l’économie sociale et solidaire. Cette économie met en avant la personne humaine et non le profit. Par conséquent, tout ce qui est gagné est réinvesti», avait déclaré la ministre de tutelle à l’occasion de l’ouverture des travaux du Salon. L’Objectif de la manifestation était de faire de cette économie un axe fondamental des stratégies sociales nationales et ceci par l’étude des besoins des populations-cibles afin de mettre tout en œuvre pour y répondre par voies de chantiers générateurs de croissance.

En termes de profitabilité et de performance potentielle, l’impact potentiel du secteur sur le PIB est estimé à 10%. Les participants au Salon étaient unanimes pour reconnaître que le propre d’une économie performante était la parfaite maîtrise de ses ressources et de ses moyens, ainsi qu’une capacité d’adaptation aux grands mouvements macroéconomiques locaux, régionaux et mondiaux. Adapté à l’économie solidaire, ce principe s’étale à «toutes les activités humaines possibles» qui «peuvent être intégrées dans l’économie solidaire. L’innovation étant le maître mot», avait expliqué Fatima Marouane.

Aujourd’hui, ce n’est pas Abdeslam Seddiki qui dira le contraire puisque les efforts déployés inscrivent la stratégie nationale dans la continuité des acquis jusque-là récoltés. Par ailleurs, il y a nécessité de coordonner la gestion des ressources financières existantes pour faciliter l’accès au financement aux entreprises sociales, outre la multiplication des efforts pour renforcer les capacités en matière de formation notamment dans les domaines de l’impact social et de l’innovation. Les participants au congrès arabe du travail se pencheront également sur les supports opérationnels à même de garantir un environnement propice à l’essor de ce type d’entrepreneuriat. Cela dit, et aussi importante que soit cette manifestation, elle n’est pourtant qu’une piqure de rappel de l’importance du secteur et de son envergure. 


 

Comment ça marche ?

Après l’appréciation du potentiel conséquent de l’économie sociale et solidaire, une question s’impose: comment fait-on pour faire fructifier une activité à but non lucratif? Réponse: le modèle économique établi par Maroc Taswiq, l’organe de tutelle. Ce modèle se construit en 3 Z: Zéro coût pour la coopérative (Z1), Zéro coût pour l’État (Z2) et Zéro coût pour les franchisés au Maroc (Z3). Maroc Taswiq ne facture aucune de ses prestations aux coopératives qui, elles, perçoivent le prix de leurs produits préalablement convenu et net de toute charge. Des charges supportées par le consommateur après l’application d’une marge de 10% à 15% sur le prix de vente. L’initiative ne reçoit, non plus, aucune subvention publique et place les produits en consignation chez le franchisé sans paiement préalable.


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