TICs : Le Maroc, premier de la classe au Maghreb
Le royaume a été classé à la 78e place sur 139 pays dans l’édition 2016 du rapport du World Economic Forum (WEF), ce qui lui permet d’accéder à la première place parmi les pays maghrébins. Par rapport à 2015, le Maroc fait du «surplace» mais dispose du potentiel nécessaire pour profiter pleinement des opportunités socioéconomiques qu’offre l’utilisation des TICs dans le contexte mondial actuel.
Le World Economic Forum (WEF) a rendu public son édition 2016 du «Global Information Technology Report 2016» dans lequel figure le classement des pays en fonction de leur indice de préparation aux réseaux (NRI), lequel est consacré à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC). Cette année, le Maroc figure à la 78e place sur 139 pays classés, la même place que dans l’édition de 2015 mais le royaume confirme son leadership régional en la matière puisqu’il pointe à la première place des pays du Maghreb. La Tunisie qui se distinguait jusque-là par sa relative avancée est arrivée à la 81e place mondiale, l’Égypte à la 96e alors que l’Algérie pointe à la 117e mondiale. Dans la région MENA, les Émirats arabes unis occupent la 26e place juste devant le Qatar à la 27e bien loin devant le Koweït, classé 61e et le Liban à la 88e place, ces deux derniers figurant toutefois parmi les meilleures progressions de l’indice NRI 2016. Le Maroc fait donc du surplace dans cette édition qui a consacré à l’échelle mondiale Singapour en tant que tête d’affiche, suivi par la Finlande, la Suède, la Norvège et les États-Unis.
Critères
L’étude du WEF se base sur la situation des pays en fonction de leur environnement politique et réglementaire, le climat des affaires ou l’état de l’infrastructure technologique. De même, ledit rapport prend en compte le taux d’utilisation des TICs par les citoyens, les entreprises et les administrations publiques ainsi que leur impact sur l’économie et les autres pans de la société. Le Maroc qui figure au rang des pays à revenu moyen intermédiaire a ainsi obtenu une moyenne générale de 3,9 points sur 10. L’une des performances les plus marquantes pour le Maroc, c’est en matière d’accessibilité des TICs où le royaume gagne 4 places et se classe à la 20e place mondiale. Dans les détails, il ressort qu’en matière d’environnement des TICs, le Maroc a obtenu un score de 3,8, la même notation qu’en matière de régulation, ce qui permet au royaume de se hisser à la 70e place au niveau mondial en prenant en compte ces deux aspects. En termes d’infrastructures, la 102e place du Maroc est peu enviable au vu des ambitions des autorités dans le domaine tout comme en matière de compétences disponibles avec une pas très reluisante 110e place. Pour ce qui est de l’usage des TICs dans le monde des affaires, le score du Maroc est de 4,1, il se place donc à la 87e place.
Perspectives
En dépit des efforts fournis par le Maroc, notamment la stratégie Maroc Numéric, beaucoup reste à faire. Le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique vient en effet de dévoiler les grandes lignes de la nouvelle politique du Maroc en la matière. Cette nouvelle stratégie va se traduire, selon Moulay Hafid Elalamy, par une prise en compte des objectifs de la refonte de la stratégie digitale avec comme axe focal la création d’une agence dédiée à l’économie numérique et au e-gouvernement afin d’accompagner la mise en œuvre de Maroc Digital 2020. «La nouvelle agence annonce une rupture dans l’exécution de la stratégie digitale et vient nourrir l’ambition numérique du royaume en répondant à l’impératif de services administratifs dématérialisés et performants à destination du citoyen», a ainsi déclaré le ministre la semaine dernière. En clair, il s’agit de donner une nouvelle impulsion à la volonté des autorités d’accélérer la transformation numérique du Maroc, ce qui va certainement engendrer des gains de compétitivité. «Le numérique est appelé, en somme, à se positionner en véritable levier de croissance inclusive avec plus de transparence dans la gestion de l’action publique et plus d’équité dans l’accès aux opportunités socio-économiques», souligne le département de tutelle. Avec ces ambitions affichées au plus haut sommet de l’État et au regard des enjeux en la matière, nul doute que l’atteinte de ces objectifs permettra d’améliorer significativement les indicateurs du Maroc en matière de TICs et d’accélérer la transformation digitale pour l’émergence d’une véritable économie numérique.
Les ambitions d’un hub numérique
La mise en œuvre de cette nouvelle stratégie Maroc Digital 2020 vise précisément et d’ici les quatre prochaines années à assurer une transformation numérique accentuée de l’économie nationale avec l’objectif de mettre en ligne 50% des démarches administratives, de réduire de 50% la fracture numérique et de connecter 20% des PME marocaines. Elle entend ainsi permettre au Maroc de se positionner en hub économique régional et en 1er hub numérique d’Afrique. Pour ce faire et selon les explications du ministère en charge de son déploiement, le Maroc va capitaliser sur l’infrastructure datacom en place et sur la force de frappe RH Maroc-Afrique qui prévoit le doublement de la cadence de formation de profils IT. «Les réalisations de ces objectifs ambitieux tracés pour le secteur se trouvent confortés par les infrastructures de qualité développées dans le royaume actuellement sur le podium de la région MENA, ainsi que par l’écosystème numérique national à structurer prochainement», selon Moulay Hafid Elalamy d’après qui l’écosystème va regrouper un tissu d’acteurs performants dont 5 locomotives marocaines dans le top 30 africain.