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Son ADN, le soutien au sport

Younes El Mechrafi, Directeur général de la Marocaine des Jeux et des Sports (MDJS)

Dans cet entretien, le directeur général de la Marocaine des Jeux et des Sports (MDJS), Younes El Mechrafi, revient sur les principales réalisations depuis 2010, les actions menées pour soutenir le développement du sport national, le partenariat avec les loteries d’Afrique, les nouvelles formules de jeu en gestation, etc. L’occasion également d’apporter un éclairage sur l’arrêt publié début mars par la Cour des comptes.

Les Inspirations ÉCO : Comment se porte l’activité de la MDJS?
Younes El Mechrafi : Permettez-moi de rappeler le modèle universel d’une loterie nationale. Les États créent généralement une loterie pour lutter contre les jeux clandestins et canaliser les joueurs vers une offre légale. Les gains générés de cette activité sont destinés à servir de nobles causes. Les modèles à ce titre sont assez variés. Au Maroc, l’État a fait le choix d’organiser ce secteur et de le réguler. L’intégralité des bénéfices de la MDJS est reversée à un Compte spécial du Trésor, «le Fonds national de développement du sport (FNDS)» afin de soutenir et de développer le sport. En Finlande, l’équivalent de la MDJS finance le sport et la culture. La Française des jeux, elle, soutient beaucoup les handicapés. La loterie espagnole accompagne de son côté les non voyants, etc. Voici quelques chiffres pour illustrer l’évolution de l’activité de la MDJS : le chiffre d’affaires est passé de 788 MDH en 2009 à 825 MDH en 2010, pour atteindre plus de 2 MMDH en 2017. La contribution au FNDS s’élève à 345 MDH en 2017, en hausse de 320% par rapport à 2010. Nous avons presque triplé notre activité en sept ans avec une croissance annuelle moyenne de plus de 18%.

À propos des actions que vous menez pour soutenir le développement du sport national, parlez-nous des succcess stories dont vous êtes fiers?
Nous soutenons le sport national de deux façons. La première consiste à générer les ressources financières qui alimentent le FNDS et dont l’ordonnateur est le ministre de la Jeunesse et des Sports (par ailleurs président du Conseil d’administration de la MJDS). La deuxième relève de notre stratégie de communication à travers un budget réservé à des actions de sponsoring «inclusif». Notre soutien s’adresse à tous les sports (badminton, basket ball, canoë-kayak, etc), aux tournois de quartiers, aux Olympiades des ingénieurs, à toutes les catégories d’âge, à la femme, au monde rural, aux handicapés, aux quartiers défavorisés, etc. Nous sommes fiers d’avoir accompagné l’association TIBU qui œuvre pour la promotion et le développement du basket ball. TIBU jouit aujourd’hui d’une notoriété internationale et a pu gagner la confiance d’autres sponsors. Parmi les autres évènements soutenus par la MDJS et qui me tiennent à cœur, les courses féminines (plus de 30.000 femmes ont pris part à la dixième édition de la Course féminine de la Victoire tenue en mai 2017 à Rabat, organisée par l’association « Femmes, réalisations, valeurs » présidée par Nezha Bidouane), le tour cycliste du Maroc. Nous avons contribué à la réussite des Challenges de la Marche Verte, une série de courses sur route organisées dans la provinces du Sud, à l’initiative de la Fédération royale marocaine de cyclisme. Nous nous considérons comme des incubateurs d’évènements sportifs ou de structures associatives. Nous sommes également présents dans un certain nombre d’évènements premium qui donnent de la notoriété à la MDJS et à notre pays, comme le Rallye Aicha des gazelles, qui met en avant une image de la femme sportive, conquérante, autonome et solidaire.

Vous avez évoqué l’importance   de la régulation du secteur pour justement lutter contre les jeux clandestins. A-t-on réussi pour autant à éradiquer ce phénomène au Maroc ?
Il serait difficile d’éradiquer ce phénomène et cela est valable dans n’importe quel pays au monde. D’ailleurs, de temps en temps, la presse rapporte certains cas isolés par-ci, par-là. À la MDJS, nous veillons à ce que notre réseau de 1.250 points de vente et nos détaillants soient les ambassadeurs de nos valeurs. Nous avons l’équivalent de la norme ISO du jeu responsable, décerné par la World Lottery Association (WLA). Nous sommes les premiers en Afrique à être certifiée au plus haut niveau de la WLA (niveau 4). Nous sommes aussi membres de l’association des loteries européennes (EL). C’est vous dire que nous répondons aux meilleurs standards requis à l’échelle internationale. Par ailleurs, nous sommes membres de l’Association des loteries d’Afrique dont j’ai l’honneur de représenter le Maroc en tant que Secrétaire général. J’y étais élu en mars 2014 à Dakar avant d’être réélu en septembre 2016 à Casablanca. Nous sommes pionnier dans beaucoup de domaines, notamment au niveau du jeu responsable. Quand j’ai démarré mon mandat de secrétaire général de l’Association des loteries d’Afrique, nous avons mis en place une organisation en créant deux comités distincts, « Jeu responsable » et un comité « Sécurité Afrique ». Nous faisions la promotion des valeurs en Afrique. Outre les structures de l’association africaine, nous avons développé des partenariats bilatéraux…

Justement, vous avez signé plusieurs accords avec vos homologues africains, dont le plus récent conclu le 23 février dernier avec la Loterie nationale du Bénin. Quelles sont vos ambitions en Afrique?
Étant membre de l’association africaine, la solidarité est le maître mot de notre engagement associatif. Nous avons signé effectivement signé des accords de partenariat bilatéraux, d’abord avec le Sénégal, puis le Burkina Faso, le Mali, la Guinée-Bissau et tout récemment avec le Bénin. L’occasion pour nous d’échanger les bonnes pratiques avec nos homologues d’Afrique. À titre d’exemple, nous avons accompagné la loterie nationale sénégalaise (Lonase) dans le processus de certification selon les normes WLA. De la même manière, la MJDS a bénéficié de l’appui de la Lonase en matière de qualité. L’objectif est de créer une émulation et de hisser l’écosystème des loteries africaines aux meilleurs standards internationaux.

Y-a-t-il de nouveaux projets dans le pipe? De nouvelles formules de jeu par exemple?
L’innovation est dans l’ADN de la MDJS. Nous venons de lancer en soft launch le live meeting (le pari en direct pendant le match). Cette formule sera appuyée par une application mobile de jeu (celle-ci sera prête lors du Mondial russe) et viendra répondre aux nouvelles tendances de consommation (plus de 70% des clients dans le monde préfèrent passer par le mobile au lieu de passer par le desktop). D’autres formules viendront étoffer notre offre dans les mois qui viennent.

Les arrêts de la chambre de discipline budgétaire et financière, concernant 9 affaires impliquant des établissements publics et des sociétés d’État, publiés par la Cour des comptes mardi 6 mars, ont fait couler beaucoup d’encre. Quelle lecture faites-vous de l’arrêt relatif à la MDJS?
La Cour des comptes a publié des arrêts produits entre 2009 et 2014. Ces arrêts sont le fruit de procédures lancées par la Cour suite à des rapports annuels. S’agissant de la MJDS, l’arrêt publié le 6 mars dernier est un arrêt qui date de 2013 et qui concerne une procédure lancée en mars 2010 en lien avec le rapport annuel 2008 lequel a été mis en ligne sur le site de la Cour des comptes en juillet 2009. Les faits contenus dans ce rapport concernent la période de gestion 1995 à 2008. À cette époque, en 2008 précisément, j’étais encore directeur général de l’entreprise Archos Conseil. Par conséquent, je ne suis absolument pas concerné par l’arrêt du 6 mars. Néanmoins, quand je suis arrivé à la MDJS, j’ai trouvé des recommandations formulées par la Cour des comptes et je me suis attaché avec l’équipe pour nous mettre en conformité. Aujourd’hui, étant donné que la Cour des comptes effectue des contrôles réguliers de l’application de ces recommandations, je peux vous dire que celles-ci sont totalement respectées et mises en œuvre. La Cour des comptes est une institution constitutionnelle que nous respectons au plus haut point. Les faits relatés par l’arrêt du 6 mars remontent à une période où l’équipe actuelle n’avait pas encore rejoint la MDJS. 


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