Reportage : Les Maisons de vie, cette autre promesse de réconfort

«Avant la création des Maisons de vie, les patients étaient très mal pris en charge. Du coup, ils abandonnaient très souvent le traitement. C’est la raison pour laquelle les Maisons de vie ont été créées. La première a ouvert ses portes le 21 juin 2007. Elle accueille les malades cancéreux à condition qu’ils soient traités en hôpital de jour, ne nécessitant pas d’hospitalisation et habitent en dehors de Casablanca», commente Brahim Adnane, directeur des Maisons de vie de Casablanca. Les explications de Brahim Adnane, nous en palpons la portée à notre visite de la Maison de vie pour adultes.
Nous y rencontrons une majorité de femmes (60% selon la direction) pour la plupart issues de la région Tadla-Azilal, Beni Mellal (52%) puis Doukkala-Abda et enfin les provinces du Nord. Une aubaine donc pour ces patients. Ce n’est pas cette patiente, ayant fait le trajet depuis Beni Mellal, qui contredira ce constat. Cette dame déclare avoir passé trois nuits «à la belle étoile» à l’entrée du CHU de Casablanca avant d’être dirigée vers la Maison de vie pour adultes de Casablanca, sise boulevard Nador. Ici, toutes les femmes témoignent d’un bon accueil, d’un service irréprochable et d’un soutien moral assuré.
En outre, le transport vers le centre de traitement d’oncologie est assuré par deux vans, l’un des deux appartenant à la Fondation Lalla Salma et le second à l’une des grandes sociétés de transport de la place. «Le transport est réalisé 4 fois/jour, deux allers et deux retours», déclare Brahim Adnane. Avec une capacité de 40 lits, la Maison de vie pour adultes a déjà à son actif 12.500 nuitées/an avec un taux d’occupation de 85%.
Cette Maison de vie qui tourne avec un budget de 500.000 DH fourni par la Fondation Lalla Salma (hors salaires), arrive malgré tout à générer ses propres recettes. «Chaque patient paie 15DH/jour. Jamais un patient n’a rechigné à payer ce prix symbolique. C’est une manière pour lui de montrer qu’il participe aux frais de son hospitalisation comme n’importe quel autre patient hospitalisé», commente Adnane.
En 2015, les recettes de la Maison de vie pour adultes tournent autour de évaluées à 175.000 DH. «Ils sont versés en totalité à la Fondation Lalla Salma», souligne le directeur des Maisons de vie de Casablanca. Ainsi, avec les moyens de la Fondation, les Maisons de vie sont gérées de sorte à être efficaces et opérationnelles. Les activités de gardiennage, de nettoyage et d’alimentation sont sous-traitées auprès d’entreprises privées.
Également, les chambres sont pensées de telle sorte à offrir un confort optimal avec climatisation, poste TV, douche et salon. Il faut savoir que 10 salariés sont essentiels à la Maison de vie, ainsi qu’un directeur et 5 surveillantes qui font office d’infirmières, disponibles 24H/24. De plus, une assistante de direction, un responsable du bureau d’accueil, un agent de maintenance, un chauffeur et un coursier font aussi partie des ressources de la Maison.
Dans la Maison de vie pour enfants, huit employés sont là pour œuvrer au confort des enfants en traitement. L’institution, malgré une capacité de 44 lits, n’accueille que 5.000 nuitées/an et génère de ce fait des recettes de 75.000 DH/an.
En tout cas, les Maisons de vie demeurent très importantes dans le traitement du cancer. C’est la raison pour laquelle la Fondation Lalla Salma déploie une équation des plus systématiques: là où il y a un centre d’oncologie, il y a une maison de vie.