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Programmes électoraux : Les promesses seront-elles tenues ?

Après le PAM et en attendant le PJD, les différents partis politiques sont en train de présenter leurs différents programmes électoraux. Les grandes formations ont inscrit leurs actions dans la droite ligne des enjeux actuels du Maroc avec une prédilection sur l’économie. C’est le cas particulièrement pour les partis qui justifient d’une certaine expérience gouvernementale avec des ambitions diverses pour les législatives du 7 octobre.

Le grand bal de présentation des programmes électoraux, en prélude aux législatives du 7 octobre, a bien démarré et progressivement, les principaux partis politiques se sacrifient à la tradition. Après le PAM qui a ouvert le bal, il y a quelques jours, c’était le tour dernièrement de l’Istiqlal, du RNI et de l’USFP de dévoiler leurs offres à travers des cérémonies symboliques, principalement à Casablanca et à Rabat. En attendant le PJD qui ne semble pas encore pressé de dévoiler ses cartes, c’est le PPS qui va décliner les grands axes de son programme ce lundi. L’Union constitutionnelle a, pour sa part, aussi annoncé la tenue aujourd’hui d’une rencontre «en avant-première», lors de laquelle Mohamed Sajid devrait dévoiler les contours d’un «important discours» qu’il compte adresser «à la nation». Autant dire donc que dans l’ensemble, les grandes lignes de l’offre électorale des principaux partis de l’échiquier politique national sont maintenant esquissées, ce qui donne déjà une idée des principaux sujets qui seront au cœur de la campagne électorale, qui va s’ouvrir dans quelques jours.

Dans l’ensemble, il est à noter que cette fois, les partis semblent faire preuve de plus de réalisme en revoyant leurs prétentions à la baisse. Il s’agit certes de promesses électorales mais à l’épreuve de la réalité des choses, les programmes dévoilés sont moins des «ambitions-objectifs» qui constituaient naguère la trame de fonds des offres. Visiblement, les partis ont tiré les leçons du passé en essayant de se rapprocher le plus possible des enjeux socioéconomiques du moment. «Notre programme est réaliste», a ainsi insisté en fin de semaine dernière le secrétaire général de l’Istiqlal, Hamid Chabat, comme pour lever toute équivoque. Il est vrai que dans le contexte actuel où les citoyens n’hésitent pas à rappeler aux partis leurs promesses électorales, la prudence est plus que jamais de mise. Du reste, c’est pour les mêmes raisons que la campagne préélectorale prend les airs d’une guerre de chiffres entre arguments justificatifs d’une part et critiques acerbes de l’autre.

L’économie en vedette
L’un des aspects les plus marquants qui ressort des programmes jusque-là présentés par les partis, c’est l’accent mis sur l’économie et les enjeux sociaux de l’heure. Pour la plupart, les grands axes des promesses électorales tournent en effet autour de la promotion d’une croissance durable et créatrice d’emplois ainsi que de l’amélioration des conditions de vie des citoyens. L’un ne va pas sans l’autre et c’est cette prise de conscience qui semble constituer l’élément nouveau de cette campagne. Les sujets  généralistes laissent progressivement la place à des problématiques plus réalistes. Il y a fort à parier que c’est sur ces aspects que va s’inscrire le programme électoral du PJD, lequel va certainement miser sur le bilan économique des cinq dernières années où le parti a plus d’arguments pour vanter ses actions.

Il faut dire qu’en la matière et même si les différents programmes divergent à travers les approches, ce sont les mêmes enjeux socioéconomiques qui sont mis en avant et donc pris en compte dans la déclinaison des programmes électoraux. C’est ce qu’illustrent, par exemple, les prévisions macroéconomiques du programme électoral du RNI qui, coïncidence peut-être, ressemblent fort bien aux objectifs attendus de l’accord liant le Maroc et le FMI sur les cinq prochaines années. C’est du reste un autre aspect à prendre en compte, dans une large majorité : les programmes jusque-là présentés, notamment en fin de semaine, sont ceux de partis ayant à une époque ou à une autre, participé à la gestion des affaires au niveau du gouvernement. En dépit du fait que ces partis n’appréhendent pas les élections du 7 octobre avec les mêmes ambitions, c’est l’économie qui risque de ravir la vedette durant la campagne électorale.

Toutefois, il ne s’agit que de promesses qui n’engagent que les acteurs politiques. Il va falloir d’ailleurs attendre l’issue du scrutin pour envisager des alliances de gouvernance dans lequel seront diluées les promesses de campagne, ce qui donnera lieu à l’adoption d’une politique gouvernementale qui seule fera constitutionnellement effet. Autrement dit, l’heure est encore au marketing politique avec comme seul lot de consolation une certaine unanimité sur les défis du Maroc actuel, lesquels tournent autour de la recherche d’un nouveau modèle économique, capable de prendre en compte les enjeux socioéconomiques du moment. De quoi, également, faciliter les alliances…


La FGD prône l’accélération du train de réforme
La Fédération de la gauche démocratique (FGD) a également présenté son offre électorale avec un accent particulier sur l’économie. La coalition constituée par le PSU, le CNI et le PADS a axé ses objectifs sur le renforcement de l’économie marocaine pour une croissance «forte, solidaire, respectueuse de l’environnement et consacrant les valeurs de la citoyenneté. Pour ce faire, la FGD prétend vouloir renforcer le rôle de l’État en tant qu’acteur économique stratégique, ce qui permettra de diversifier l’économie nationale à travers notamment la promotion de pôles intégrés, la révision des accords de libre-échange, la lutte contre l’économie de rente et la dilapidation des deniers publics. Sur la même lancée, les gauchistes entendent poursuivre la mise en œuvre des réformes structurelles, notamment celle du système bancaire et du marché financier, avec en toile de fond une révision des tarifs des services bancaires et une réforme de la politique monétaire. En matière de développement agricole, le programme économique de la FGD visera à atteindre l’autosuffisance alimentaire et à développer la politique industrielle du secteur. La politique industrielle va, quant à elle, cibler la promotion des secteurs à forte valeur ajoutée en vue de créer des emplois, la diversification des partenaires économiques, ainsi que la promotion des petites et moyennes entreprises (PME). En matière de gouvernance, la fédération compte élargir les prérogatives des collectivités territoriales pour une meilleure participation à l’effort de développement national, et surtout leur permettre d’être à l’écoute du monde rural pour une plus grande prise en compte de leurs doléances, particulièrement pour ce qui est de la promotion d’activités génératrices de revenus et de la préservation de l’environnement.



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