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Pénurie d’insuline : Le ministère dément l’information !

Le ministère de la Santé réfute l’information selon laquelle il existerait actuellement une pénurie d’insuline. Même son de cloche du côté du ministère concernant l’éventuelle défaillance dans la procédure d’appel d’offres lui permettant de s’approvisionner.

Dans une déclaration à nos confrères d’Horizon TV, Ali Lotfi, président du Réseau marocain pour la défense du droit à la santé (RMDDS), tire la sonnette d’alarme. Selon Lotfi, une pénurie d’insuline toucherait actuellement les hôpitaux et les centres médicaux du royaume, ce qui ne manquerait pas -si cela se confirmait- d’inquiéter les malades diabétiques et leurs familles. Pire, Ali Lotfi souligne que le stock stratégique des médicaments est totalement épuisé, situation due, entre autres, à une rupture dans la chaîne de production des laboratoires fournisseurs du ministère de la Santé (voir www.horizontv.ma). Une autre source, travaillant au sein d’un grand laboratoire de la place, s’étant prononcée sous couvert d’anonymat, a confirmé l’information, précisant qu’il s’agit d’une pénurie de phénol, composant entrant indispensablement dans la production d’insuline. Cette version des faits, Omar Bouazza, à la tête de la Direction du médicament et de la pharmacie au ministère de la Santé, la réfute catégoriquement. «Nous faisons toujours face à ce genre de fausses informations selon lesquelles la pénurie touche tantôt les pharmacies, tantôt les services publics. En tout cas, en ce qui concerne les officines, il n’y a aucune pénurie et l’insuline est disponible. Au contraire, l’approvisionnement se fait toujours en avance. Au niveau national, je peux même vous dire que les stocks sont suffisamment alimentés, dans le secteur privé comme dans le public. Cela dit, il arrive qu’il y ait une rupture de stock de manière ponctuelle, mais cela est normal», confirme-t-il. L’avis de Abderrahim Karib, chef de Division de l’approvisionnement au ministère de la Santé, directement concernée par cette information, corrobore les propos de Bouazza. «Il n’y a aucune pénurie d’insuline dans les hôpitaux publics. Grâce à notre système d’achat par anticipation, nous nous approvisionnons en médicaments un an à l’avance. C’est ce qui nous évite de tomber dans ce genre de problème, sachant que les ruptures peuvent se produire. Nous ne ménageons aucun effort pour faire en sorte que ce problème ne se produise pas», souligne Karib.

Une histoire de procédure
Une autre source avance que la situation est beaucoup plus compliquée qu’elle n’y paraît. Selon un responsable d’un laboratoire casablancais, qui n’a pas souhaité divulguer son identité, le problème de rupture de stock cacherait une défaillance dans la procédure des appels d’offres en vigueur. Et peut-être, en extrapolant, un manque de coordination entre le ministère et ses fournisseurs, les laboratoires. En effet, le ministère de la Santé lance des appels d’offres pour alimenter le stock d’insuline, auxquels plusieurs laboratoires répondent. Dans la procédure liée à ces appels d’offres, le ministère doit notifier les laboratoires afin de se voir livrer les quantités d’insuline qui leur ont été assignées. À partir de la date de notification, les délais de livraison d’au moins 50% de la quantité citée dans l’appel d’offres, de trois mois, et de paiement commencent à courir. Ce qui s’est passé, selon notre source, est que tous les fournisseurs n’ont pas agi de manière synchronisée. «Certains labos ont effectivement importé l’insuline, mais attendent la notification pour le livrer au ministère. D’autres ont effectivement livré sans notification et attendent le paiement. Un troisième cas concerne les laboratoires qui ont refusé de livrer sans notification afin de ne pas subir la clause des 50%», précise notre source. En tout cas, à en croire notre source, de grandes quantités d’insuline seraient emmagasinées dans les stocks des laboratoires, en attendant ladite notification. Cette version des faits, que d’aucuns avancent, est d’autant plus crédible que les laboratoires sont assujettis à une majoration de 10% dans le cas où ils ne livreraient pas le ministère après le troisième mois suite à la notification.

Le ministère répond
Confronté à ces propos, Abderrahim Karib désavoue ceux-ci. «À partir du moment où il n’y a ni pénurie, ni rupture de stock d’insuline, on ne peut parler de défaillance dans notre procédure d’appels d’offres qui est soumise au Code des marchés publics et qui est, de surcroît, transparente. En ce qui concerne les notifications, elles suivent les délais et les dates des procédures. Pour une administration qui s’approvisionne un an à l’avance, respecter les délais est crucial», conclut-il. 


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