«Notre ambition est de lancer le fonds d’investissement alternatif»
Les Inspirations ÉCO: En quoi consiste votre projet ?
Mohamed Amine Bachouti : Parmi les métiers les plus élitistes au monde et trivialement à forte rémunération, il existe le métier de Trader. Méconnu et mystérieux, le trading suscite beaucoup de curiosité chez le grand public, et plus particulièrement au Maroc. La vocation de Trador, leader de la démocratisation du trading professionnel, est d’innover pour faire profiter pleinement tout le monde des opportunités qu’offrent les marchés financiers. Le but est de devenir trader pour compte propre ou dans un fonds d’investissement. Nous avons conçu un écosystème complet et innovant dédié essentiellement aux particuliers, leur permettant d’apprendre le métier, et d’évoluer de manière collaborative grâce à notre club international de traders. Quant aux éléments les plus méritants de la communauté, ils seront intégrés dans notre fonds d’investissement alternatif d’un million d’euros.
Et votre business model ?
Pour devenir un excellent trader, il faut apprendre, travailler en groupe et avoir une bonne hygiène de vie. Pour chacune de ces trois étapes, nous proposons un cadre efficient et innovant, d’où la singularité de notre business model au niveau mondial. Tout d’abord, notre processus de formation est composé de trois niveaux. Le premier est ouvert à tous, peu importe l’âge, l’expérience ou le diplôme de l’intéressé(e). Ensuite, un challenge de trading est à valider pour passer d’un niveau à l’autre. Le seul critère de réussite est la performance et le respect du money management qu’on enseigne. Un certificat est délivré pour la réussite de chaque challenge. À la différence des certificats de référence en finance qui sont plutôt généralistes, le nôtre est spécialisant. Ensuite, pour avoir un fort mental et maîtriser ses émotions dans le trading, il est essentiel d’installer ou de maintenir quelques habitudes liées au sommeil, à la nutrition, à l’entourage … Les membres de notre communauté bénéficient d’outils faits maison pour ancrer ces bonnes habitudes dans leurs vies et s’entraider pour continuer à évoluer dans ce sens. Enfin, lors du trador meeting qui se déroule une fois par semaine, nos apprentis-traders croisent leurs informations et analyses pour débusquer les opportunités de placement. Cela leur permet de se spécialiser dans leurs marchés de préférence et bénéficier de l’expertise des autres sur le reste.
Pourquoi le trading ?
Pour être libre financièrement, de son temps et de ses déplacements. En effet, le trading optimise de loin le rapport effort / liberté. Le trader peut travailler à distance depuis son ordinateur, gérer son emploi du temps comme il (elle) le souhaite. Par conséquent, le trading s’exerce dans des conditions idéales où il est possible de voyager à longueur d’année tout en travaillant, sans avoir un boss sur le dos, de donneurs d’ordres à satisfaire, de clients à gérer, de concurrents à suivre ou de paperasseries administratives à subir. La seule difficulté, et qui est en soi l’avantage du trading, c’est le risque. Certes, le risque pour la majorité des gens a une connotation négative, alors qu’en réalité, c’est la matière première qu’on travaille, c’est ce qui nous rémunère. Grâce à la formation, le risque devient pour le trading, ce que la force détournée de l’adversaire est pour l’aïkido.
Quelles ambitions pour le futur ?
Notre ambition à moyen terme est de lancer le fonds d’investissement alternatif avec un capital d’au moins un million d’euros, dont un bloc de 10% que nous assurons. Le reste sera levé dans les pays de l’OECD. D’autre part, nous envisageons d’accélérer notre déploiement dans ces pays, après que nos services aient connu un franc succès en France et au Maroc. Par exemple, pour le Maroc, sur une période de 2 mois entre juillet et septembre, nous avons organisé 3 formations en présentiel à Casablanca et Meknès pour former une trentaine de nouveaux apprentis-traders marocains, dont un des plus jeunes traders au monde, Daoud Hakim, 13 ans.
Vous avez évoqué la constitution d’un premier HedgeFund marocain. De quoi s’agit-il concrètement ?
Toujours dans un contexte international, le HedgeFund sera monté juridiquement en Angleterre si les négociations du Brexit maintiennent les avantages de la City. Autrement, le Luxembourg ou Dublin l’abritera. Cependant, la gestion se fera depuis le Maroc grâce à une équipe constituée de la sélection des meilleurs traders formés par nos soins et de professionnels chevronnés. Le lancement est planifié pour juin 2017.
Quels sont les marchés qui seront investis par ce HedgeFund ?
Notre stratégie est globale, les marchés internationaux cibles sont à pondération décroissante. Il s’agit dans l’ordre des devises, des matières premières (pétrole et or essentiellement), des indices boursiers et des actions. Nous n’investissons jamais dans les produits de taux d’intérêt.
Quel est le retour sur investissement escompté ?
À 70% discrétionnaires et 30% systématiques, les opportunités issues de nos tactiques macro, event-driven ou d’arbitrage ont pour unique objectif de satisfaire nos investisseurs en surperformant le marché. Ce qui résulterait naturellement sur une convergence de flux monétaire après la première année.