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Mémorandum, Jouahri : «Je ne complote pas»

Le wali de la Banque centrale est revenu longuement sur le contexte et les raisons du fameux mémorandum adressé par BAM-GPBM-CGEM au gouvernement pour étudier les pistes de relancer le crédit. Jouahri à cœur ouvert.

«J’ai toujours défendu l’indépendance de la Banque centrale et je continuerai à le faire», lance Abdelatif Jouahri, wali de BAM à l’adresse des voix qui ont accusé l’institution d’émission d’outrepasser ses prérogatives et de flirter avec le monde politique, suite à la publication du fameux mémorandum BAM-GGEM-GPBM sur la relance du crédit. Jouahri est revenu avec le menu des détails sur l’élaboration de ce document.

«Faisons preuve d’humilité»
«J’ai côtoyé quatre premiers ministres, El Youssefi, Jettou, El Fassi et Benkirane et quelles que soient les majorités, nous n’allons jamais changer nos méthodes de faire», martèle-t-il. Avant d’enfoncer le clou : «Je l’ai dit aux responsables gouvernementaux, nous devons faire preuve d’humilité et de modération pour mieux comprendre ce qui se passe». BAM voulait tirer la sonnette d’alarme sur la décélération de la distribution du crédit à l’économie, commencé dès 2013. Le tournant est l’année 2015 avec une croissance négative du crédit. Au troisième trimestre 2015, les prêts aux sociétés non financières a accusé un repli de 3,3%. Pour le quatrième trimestre 2015, ces crédits ont connu une légère hausse de 1,5%. Ces indicateurs inquiétants alertent BAM. «On a décidé d’inviter la CGEM et le GPBM, qui sont les opérateurs naturels dans ce domaine à discuter avec nous sur ce sujet. Ensuite, on a appelé l’ANPME et la Caisse centrale de garantie à se réunir autour d’une table pour faire le diagnostic et proposer de relancer le crédit», détaille Jouahri. Un premier projet est préparé par le GPBM, il sera revu par Jouahri himself. Les équipes de BAM relancent les deux autres partenaires pour activer l’adoption du texte final. «Nous n’avions jamais pensé au timing politique. Le texte a été remis au gouvernement ce mois-ci car c’était le moment où il a été adopté par nous trois», précise-t-il. Et de continuer : «Que la CGEM ait un agenda ou qu’elle soit représentée au Parlement, ce sont des choses qui rentrent pas dans notre démarche. Je suis pleinement dans le rôle de BAM et cette initiative a été d’ailleurs encadrée par nous».

En attendant 2017…
Le wali de BAM défend bec et ongles son initiative : «Moi, j’ai attaqué le problème du point de vue du crédit à l’économie et dans le cadre des missions de la banque. Notre mémorandum ne donne aucun chiffre ou une appréciation des performances économiques». Et de conclure : «Je ne complote pas, si je voulais le faire j’aurais attaqué des points de vulnérabilité. Notre démarche était de comprendre et de proposer une relance du crédit».

BAM annonce «un léger frémissement des crédits aux entreprises non financières» sur les quatre premiers mois de 2016, affichant un accroissement de 0,7%. La prévision de BAM sur l’ensemble de l’année a été légèrement révisée à la hausse de 2,7% pour 2016. L’année 2017 s’annonce sous de meilleurs auspices avec une croissance du crédit 4%.



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