Les Marocains prennent le relais
Les jeunes étaient majoritaires dans la marche de Rabat qui, de l’avis de tous, est la plus grande jamais tenue
C’est incontestablement la plus grande marche que la ville de Rabat ait jamais connu. Dès 8h30, hier dimanche, les premières salves de manifestants en colère contre les propos et la volte-face du SG de l’ONU, Ban ki Moon, ont investi la porte de Challah. C’est de là qu’une demie heure plus tard, une marée humaine s’est lancée tout au long du boulevard Hassan II et Mohammed V.
La spontanéité de la marche n’a eu d’égal que le sentiment commun à tous les Marocains d’avoir été profondément blessés par une sortie surprenante et loin de l’impartialité inhérente au poste de SG des Nations-Unies. Les citoyens qui affluaient de toutes les villes, n’avaient pas besoin de meneur syndicaux ou politiques pour exprimer en toute civilité leur courroux. Abderrahmane Azzouzi, SG de la FDT en convient affirmant qu’il n’y avait pas une seule marche mais plusieurs.
Tous les quartiers et rues environnants ont connu la même mobilisation. On entendait de loin des slogans scandés à la gloire de la cause nationale. L’hymne national est chanté un peu partout et chaque fois que la marche marque une halte. Fait marquant: la marche a été caractérisée par une grande affluence de jeunes de toutes les villes. Quant à l’organisation, elle était tout bonnement parfaite. Aucun incident ou facteur perturbateur n’ont été décelés tout au long de la marche qui a pris fin vers la gare de Rabat-ville.
Toutes les formations politiques sur tout le spectre partisan y ont pris part tout autant que les syndicats et la société civile. La visite de Ban Ki Moon dans la région a laissé un goût amer car elle est entourée d’une brume d’opacité. Dans un temps où le Maroc agit en toute transparence et avec toute la bonne foi que le dossier requiert. Depuis les négociations de Manhasset et celle de Genève, le Royaume est resté courtois, respectant la légalité internationale et proposant une solution concrète à travers la proposition d’autonomie élargie.