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Les grands dossiers de la rentrée

Élections, Loi de finances et préparation de la COP22 : les gros dossiers ne manquent pas pour la rentrée politique. La traditionnelle pause d’août s’estompe avec, en ligne de mire, plusieurs sujets importants pour la vie de la nation. La rentrée s’annonce chargée sur le plan électoral mais le gouvernement devra d’abord se consacrer à solder ses derniers dossiers. Une véritable course contre la montre qui ne manquera pas d’être impactée par les calculs politiques avec des ambitions diverses tant pour les partis de la majorité que de l’opposition.

L’on pensait qu’avec la fin du mandat qui se profile, les membres du gouvernement allaient se sacrifier, cette année, à la traditionnelle pause estivale d’août. À tort, visiblement, puisqu’en dépit du contexte et des enjeux de l’heure, la quasi-majorité des membres du cabinet Benkirane a presque disparu des radars de l’actualité nationale, pendant plusieurs jours même si certains ont assuré le service minimum. Ce ne sont pas pourtant les dossiers qui manquent surtout en cette période pré-électorale où les ministres vont devoir se partager entre le four et le moulin, c’est-à-dire assurer la gestion des affaires courantes et solder les derniers dossiers avant le passage de témoin, tout en se consacrant à la préparation des prochaines élections au sein de leurs partis respectifs. C’est dans ce contexte qu’intervient la rentrée politique de septembre, laquelle, plus que par le passé, sera des plus animées. Et pas seulement pour le gouvernement, mais aussi pour les autres acteurs politiques.
 
Élections
Les législatives en ligne de mire
C’est le cas de le dire, l’un des plus grands dossiers, qui va dominer l’actualité dès le retour des vacances, c’est bien évidemment celui des législatives du 7 octobre prochain. Les préparatifs ont bien avancé et la période des vacances était l’occasion, pour la majorité des partis, de réunir leurs différentes instances autour d’un ordre du jour décisif. Il s’agit, d’une part de l’élaboration des listes des candidats avec comme étape cruciale, l’identification des têtes de liste en fonction des circonscriptions et d’autre part, de mettre la touche finale aux différents programmes électoraux. La plupart des partis politiques s’attellent à cette tâche, qui s’annonce plus compliquée que prévue au vu des forces en présence çà et là et qui ont relevé de chaudes empoignades. C’est du reste sur ces sujets que les partis politiques ont effectué leurs rentrées et il ne reste que quelques jours pour finaliser les listes et présenter les programmes afin que les partis puissent entamer la campagne annoncée vers le 25 septembre. Du côté de l’exécutif, notamment de la Commission centrale des élections, la tâche est aux dernières retouches. Après avoir rencontré les partis représentés au Parlement, les membres de la commission, conjointement présidée par le ministre de l’Intérieur et son homologue de la Justice, vont continuer les réunions de concertation avec les autres acteurs du processus. Il s’agira alors de prendre les mesures qui s’imposent pour prendre en compte certaines doléances exprimées par les formations politiques, notamment, le rehaussement de la manne des 200 millions inscrits au titre de subvention pour la campagne. Le gouvernement a accepté de rehausser l’enveloppe pour la porter à, au moins, 220 millions DH, comme pour les législatives de 2011.
 
Gouvernement
Loi de finances et COP22
C’est la dernière ligne droite pour le gouvernement qui va devoir passer la main, mais pas avant de solder les derniers dossiers qu’il a ouverts. Il va sans dire que certains chantiers seront légués pour la prochaine équipe. Toutefois, dès la rentrée, le cabinet Benkirane va devoir s’atteler à l’élaboration de la prochaine loi de finances. Le chef de gouvernement a envoyé, quelques jours avant les congés, sa lettre d’orientation générale aux différents départements ministériels, lesquels vont soumettre leurs propositions de budget dans les prochains jours. Le ministère de l’Économie et des finances va opérer, avec le cabinet du chef de gouvernement, le projet final de la loi de finances 2017 qui est attendu au Parlement avant le 20 octobre prochain, date qui coïncidera avec la fin du mandat. L’autre dossier qui va retenir l’attention, c’est certainement celui de la prochaine COP22. Bien que sa tenue, en novembre prochain, intervienne à la suite des législatives et donc avec la prochaine équipe, c’est au cabinet actuel que reviendra, dans une large mesure, la responsabilité de peaufiner les préparatifs. La commission interministérielle est à pied d’œuvre pour parfaire les derniers préparatifs en collaboration avec l’exécutif qui aura également son rôle à jouer.
 
Parlement
Session extraordinaire en vue

La convocation d’une session extraordinaire du Parlement pour ce mois de septembre est sur toutes les lèvres, mais rien n’est encore définitivement arrêté. Le gouvernement semble acquis à cette éventualité, si l’on se réfère aux conclusions de la dernière réunion des leaders de la majorité, qui s’est tenue la semaine dernière. L’objectif est de permettre l’adoption de certaines lois organiques qui restent à valider au niveau de l’exécutif afin de les soumettre au Parlement et ainsi s’inscrire dans l’esprit de la Constitution. En la matière, trois textes restent à soumettre au gouvernement qui peut, par la suite, se passer de la procédure législative ou convoquer la session extraordinaire comme la loi fondamentale lui en donne le droit. Pour l’heure, c’est l’opposition qui fait entendre un autre son de cloche, en mettant en avant l’inopportunité de cette session extraordinaire en pleine campagne électorale et surtout pour des textes à caractère stratégique, comme la loi sur les grèves ou celles relatives à la langue amazighe. En attendant, les deux chambres du Parlement, qui ont clôturé leur législature avant la pause estivale, poursuivent leurs travaux avec les différentes commissions qui assurent le service minimum. Près de deux cents textes législatifs sont actuellement dans le circuit législatif et le mandat court jusqu’au 13 octobre prochain.       


La majorité au rapport
C’est sous le signe du bilan que la majorité aborde la rentrée politique. Après une première réunion de ses leaders la semaine dernière, les quatre partis membres de la coalition gouvernementale (PJD, PPS, MP et RNI) s’attellent à la présentation du bilan du mandat. C’est en principe demain vendredi que se tiendra une nouvelle réunion de la majorité. Toutefois, et selon nos sources, il reste à s’accorder sur les modalités de la présentation de ce bilan. Il faut dire qu’il y a deux versions sur la table. Celle du mandat dans son intégralité et qui engage le PJD, le MP et le PPS, alors que le RNI, qui a intégré la coalition en cours de mandat, entend mettre en exergue les résultats engrangés depuis son arrivée au gouvernement. À l’évidence, les calculs électoraux sont aussi de mise au sein de la coalition, surtout en ces moments où chaque formation de la majorité va devoir défendre le bilan de ses ministres et ainsi mettre en lumière sa contribution au bilan gouvernemental. Il convient de rappeler, qu’il y a quelques semaines, le gouvernement a déjà rendu public un document dans lequel il a dressé son bilan socio-économique. Cette fois, c’est la majorité qui se fait son rapport, ce qui suggère un bilan à l’empreinte un peu plus partisane.



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