Le Maroc, définitivement star mondiale des engrais

Une ambition qui devient réalité grâce à des investissements qui totalisent 16,8 MMDH et des projets intégrés et respectueux de l’environnement.
La dynamique de développement intégré des provinces du Sud prend un nouveau tournant avec les projets structurants lancés vendredi dernier par le souverain. Les adversaires de l’intégrité territoriale du Maroc qui gigotent récemment dans tous les sens à propos des richesses du Sud, doivent revoir leur copie encore une fois. Ils assistent, comme le monde entier, à une pluie de chantiers structurants, dans le Sud et pas uniquement, en pleine période de sécheresse.
Si cela dénote d’une chose, c’est bien de la confiance dans les capacités du pays et son avenir, l’investissement étant la meilleure réponse aux dubitatifs. Trois jours seulement après l’inauguration par le roi d’une unité de production d’engrais à Jorf Lasfar pour un investissement de 5,3 MMDH, le souverain a lancé au site Phosboucraâ, dans la commune urbaine Al-Marsa (province de Laâyoune), le projet de réalisation du complexe industriel intégré de production d’engrais. Voilà qui fait de l’OCP le plus grand producteur d’engrais dans le monde. Un filon d’avenir qui positionne définitivement le Maroc dans les radars de l’agriculture mondiale. Le projet de Phosboucraâ permettra une valorisation sur place du phosphate et de renforcer l’avantage concurrentiel du Maroc. Avec le peu de phosphate produit sur place, sa valorisation améliorera certainement la compétitivité de la région et ce, à travers le développement d’un tissu industriel de PME et PMI, et de nouveaux métiers liés aux activités de transformation du phosphate en engrais (ingénierie, construction, maintenance, gestion de projets…). Une dynamique vertueuse en ligne avec la stratégie du groupe OCP qui vise à porter sa capacité de production à 12 millions de tonnes en 2017, au lieu de 4,5 millions de tonnes en 2010 et 8 millions en 2014.
Selon Mostafa Terrab, PDG de l’OCP, «le complexe industriel intégré de production d’engrais s’assigne pour objectifs de valoriser les ressources en phosphates et d’améliorer la compétitivité de la région, à travers notamment le développement d’un tissu industriel de PME et PMI, et de nouveaux métiers liés aux activités de transformation du phosphate en engrais». Portant sur l’ensemble de la chaîne de valeur du phosphate, ce méga-projet générera à terme 1.270 emplois. Il se décline, primo, à travers la construction d’une plateforme de production d’engrais, sur une superficie de 36 hectares, d’un investissement de 8,3 MMDH. Fait marquant: cette plateforme permettra de diversifier le portefeuille produit de Phosboucraâ en transformant le phosphate extrait en acide phosphorique et en engrais phosphatés. La capacité de production annuelle est d’un demi-million de tonnes d’acide phosphorique et d’un million de tonnes d’engrais.
De plus, elle disposera d’une unité de dessalement d’eau de mer et une centrale thermoélectrique de 62 MW. Secundo, une usine de lavage et flottation des phosphates (1,7 MMDH), une unité de séchage des phosphates destinés à l’export (600 MDH) et un parc de stockage d’une capacité 500.000 T (800 MDH). Tertio, un nouveau port (wharf), d’un investissement de 4,2 MMDH, y sera dédié pour une meilleure capacité logistique import et export. La composante environnementale est très présente y compris durant la réalisation des différents projets. Des procédés innovants seront ainsi utilisés pour la transformation du phosphate de Boucraâ en engrais et pour la valorisation des produits dérivés, la valorisation de l’énergie thermique générée par l’unité sulfurique en énergie électrique. Le séchage de la roche, destinée à l’export, sera aussi moins gourmand en énergie tandis que l’eau de mer sera utilisée dans le procédé de lavage-flottation. Un bel exemple à mettre en exergue lors de la COP22 qui sera organisée par le Maroc, à Marrakech, vers la fin de l’année 2016.
Polytechnique à Laâyoune : qui l’aurait cru ?
Sur un site merveilleusement bien choisi à 18 km de Laâyoune, la Technopôle Foum El Oued sera construite pour être une cité du savoir et de l’innovation au service du développement des provinces du Sud. Les travaux ont été lancés vendredi par le roi, Mohammed VI, avec un investissement de 2 MMDH, un record pour ce genre de projet. La Technopôle a pour vocation, à travers son Centre de compétences industrielles, d’accompagner la réalisation du complexe industriel intégré de production d’engrais à Phosboucraâ. Elle comportera un pôle d’enseignement et de recherche autour de thématiques liées à l’environnement saharien, un pôle de soutien au développement économique des régions du Sud, un pôle culturel, ainsi que des infrastructures sociales. Elle devrait surtout mobiliser 1,8 million J/H en phase de construction et créer 1.200 emplois permanents à l’horizon 2022. Plus en détail, Cette technopôle abritera, au titre de la première phase (655 millions DH) l’Université Mohammed VI Polytechnique Laâyoune, d’une capacité de 2.500 étudiants, un lycée d’Excellence et un Centre de compétences industrielles. D’une capacité d’accueil de 360 élèves, pour le lycée et de 200 pour les classes préparatoires aux grandes écoles, le Lycée d’Excellence, devra contribuer au renforcement de l’offre de formation d’excellence dans les régions du Sud et à la promotion de la diversité sociale et du mérite.