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Le Comité interministériel de l’emploi au point mort

Le prochain Exécutif est appelé à activer le Comité interministériel de l’emploi qui ne s’est jamais réuni même si l’ordre du jour est déjà établi. Pour promouvoir l’emploi, il ne suffit pas d’ériger le dossier en priorité dans les politiques gouvernementales, encore faut-il concrétiser les objectifs fixés, comme le souligne le ministre sortant de l’Emploi.

L’emploi est parmi les dossiers épineux que le prochain gouvernement est appelé à inscrire parmi les priorités. En dépit des politiques publiques et des mesures de promotion de l’emploi mises en place au cours des dernières années, le chômage, notamment celui des jeunes diplômés, continue et demeure élevé. Pourtant, le gouvernement sortant a érigé l’emploi en priorité. Contacté par les Inspirations ÉCO, le ministre de l’Emploi sortant, Abdeslam Seddiki, relève que certes tous les programmes gouvernementaux font référence à la question de l’emploi, mais «dans les faits, les traces sont peu visibles». Il est facile de dire que l’emploi est une priorité, encore faut-il penser à la manière de concrétiser cette priorité, pour reprendre les termes de Seddiki.

Le ministre sortant regrette la non-tenue de la réunion du Comité interministériel de l’emploi qui est prévu par la stratégie nationale de l’emploi. L’agenda politique, qui n’est pas visiblement en conformité avec les impératifs économiques, a déteint sur les priorités fixées en matière d’emploi. Le comité interministériel, qui ne s’est jamais réuni bien que l’ordre du jour soit établi, a pour mission de dégager des pistes et des mesures concrètes à mettre en œuvre. En principe, la prochaine équipe gouvernementale devra entamer son action en réunissant ce comité et en mettant en place, comme prévu, des groupes de travail. Présidé par le ministre de l’Économie et des finances, le premier groupe doit porter sur les politiques macroéconomiques de l’emploi.

Le deuxième groupe, qui devra être présidé par le ministre de l’Intérieur, est appelé à se pencher sur la territorialisation des politiques de l’emploi. Un autre groupe, chapeauté par le ministre de l’Emploi, devra s’atteler aux politiques actives de l’emploi. Il est prévu également la création d’une structure chargée de l’emploi dans chaque ministère pour que la coordination soit étroite entre les différents départements. «C’est fondamental sur le plan institutionnel car il s’agit de mettre l’emploi au cœur de l’action de la politique gouvernementale», précise Seddiki qui estime que le défi fondamental pour le prochain gouvernement est de mettre en œuvre la stratégie de l’emploi. Les défis sont de taille. Les priorités pour l’exercice 2017 ont été listées par le gouvernement sortant dans le cadre du projet de loi de Finances, mais des ajustements pourraient être apportés, le cas échéant. Le projet de budget prévoit de se focaliser en premier lieu sur le développement d’un dispositif régional de promotion de l’emploi. En effet, les stratégies nationales, à elles seules, ne sont pas suffisantes. L’implication des acteurs territoriaux est nécessaire pour mettre en place des programmes locaux et régionaux.

La dimension territoriale constitue une composante incontournable dans la réflexion autour de la lutte contre le chômage. Des rencontres ont déjà été tenues sur le plan local en 2016 pour l’amélioration de l’emploi salarié, le développement des compétences et l’employabilité, l’amélioration de l’intermédiation et surtout de meilleures synergies et complémentarités entre les politiques nationales et les stratégies territoriales en matière de promotion de l’emploi. La territorialisation vise à décliner le schéma national de promotion de l’emploi au niveau régional en prenant en considération les spécificités de chaque région et en se basant sur le diagnostic territorial (population active de la région et ses caractéristiques, les secteurs porteurs et les opportunités d’investissement, les plans de développement sectoriels amorcés par les pouvoirs publics au niveau régional…).

En 2017, il est prévu également de renforcer les capacités des acteurs de la promotion de l’emploi à travers l’élaboration d’un plan de formation visant le renforcement de leurs compétences en matière de conception, de pilotage et d’évaluation des programmes d’emploi. L’objectif est aussi de développer un instrument de prévision et un dispositif de suivi et d’évaluation des programmes actifs de l’emploi et des travaux prospectifs sur la demande de travail. Les mesures d’incitation à l’emploi demeurent toujours en vigueur bien que leur bilan soit mitigé. Le gouvernement devra en 2017 achever une étude d’évaluation du programme Taehil (qualification) qui est ouvert aux diplômés titulaires au minimum du baccalauréat et aux lauréats de la formation professionnelle, lequel vise à améliorer l’employabilité des demandeurs d’emploi, en leur permettant d’acquérir des compétences professionnelles pour occuper des postes d’emploi dûment identifiés ou potentiels dans des entreprises du secteur privé ou dans des ONG et coopératives.

Les priorités du département de l’Emploi en 2017
Le ministre sortant de l’Emploi liste trois priorités fixées par son département en 2017. La première a trait à la poursuite des politiques actives de l’emploi. La seconde concerne la nécessité de poursuivre les actions de développement du travail décent. «On a fait des progrès considérables au cours des dernières années. Les pertes d’emplois constatées portent essentiellement sur les emplois non rémunérés. Ce qui peut être lu positivement car le Maroc avance sur le volet de l’amélioration du travail décent», précise Abdeslam Seddiki. Le troisième chantier porte sur l’extension de la couverture sociale aux indépendants. Le texte sur la couverture médicale est passé. Il reste le projet de loi sur la retraite des indépendants qui est en cours de discussion au niveau du Parlement. Ce vaste chantier qu’il faut mener à terme demande une grande mobilisation ainsi que des moyens humains.


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