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La spéculation persiste

Ce fléau risque de compromettre une politique volontariste qui, toutefois, n’assure pas ses arrières. La mixité, vœu pieux ou réalité ? En tout cas, nous sommes encore loin de cet idéal que Benabdallah défend bec et ongles.

Le Programme villes sans bidonvilles, doté d’une enveloppe de 32 MMDH, a été lancé en 2004. Fin 2015, soit 11 ans après, le programme a atteint sa maturité. Aujourd’hui, 55 villes, sur 85, ont été déclarées sans bidonvilles. Mais 82% des ménages habitant les bidonvilles ont acquis un logement ou attendant l’exécution de projet en cours. Néanmoins, est-ce que les nouveaux logements répondent aux normes d’un habitat décent ? La proximité des services de base est certes assez satisfaisante, mais la densité de ces quartiers de relogement rend un peu la tâche difficile aussi bien aux bénéficiaires qu’aux prestataires. Les espaces verts et les structures dédiées aux jeunes font défaut, cantonnant ainsi ces nouveaux quartiers périphériques à un modèle statique qui ne tient pas des besoins futurs des populations. Par ailleurs, la mixité, très chère au ministre de l’Habitat, Nabil Benabdallah, est une noble pensée qui se traduit en politique sur le tas. Mais elle pèche par un manque d’ouverture, non pas spatiale, mais civique. Les quartiers de relogement ne doivent plus faire peur à tel point de vouloir les contourner. L’on ne vit pas en vase clos dans une métropole à moins d’y être acculé.

Autre hic, quand bien même ces quartiers peuvent être accueillants pour leurs locataires, il est primordial de les penser en se projetant dans 20, voire 30 ans. Et surtout de ne pas amocher les contours de la ville au motif de les débarrasser de leurs baraques. Un autre facteur négatif, qui persiste, concerne la récidive et la spéculation. Les baraquements reviennent au galop dès que la vigilance saisonnière des autorités baisse. L’on constate ainsi le phénomène de bidonvilles qui s’agrandissent alors qu’on croyait les avoir éradiqués. Les spéculateurs et autres connivences de responsables véreux ont créé l’environnement propice à un commerce juteux qui continue aujourd’hui encore à fonctionner sous cape. Il faut donc que les pouvoirs publics prennent le taureau par les cornes et interviennent à tous les niveaux d’aggravation du phénomène. Car, comment se fait-il que l’on trouve encore des bidonvilles à Sidi Moumen (Casablanca) alors que, depuis plus de 10 ans, la volonté de les raser existe?



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