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Investissement des MRE : Maghrib Entrepreneurs, et après?

Des mesures sont mises en place pour encourager l’émergence d’une nouvelle génération d’investisseurs MRE. Le programme «Maghrib Entrepreneurs», visant à accompagner 100 porteurs de projets MRE de France, s’est soldé par la création effective d’uniquement 27 entreprises. Un programme similaire sera lancé cette année en faveur des Marocains de Belgique.

Dans quels secteurs les Marocains résidant à l’étranger investissent-ils le plus ? Jusque-là, il n’existe pas de données officielles ni exhaustives sur la nature des investissements de la communauté marocaine établie à l’étranger. Au niveau des Centres régionaux d’investissement (CRI), cette information est quasi-inexistante. Les CRI ne font, en effet, pas la distinction entre les MRE et les citoyens résidant au Maroc. Aucune application ne permet encore de les recenser. Le département d’Anis Birrou a pourtant essayé de sensibiliser ces Centres sur cette question, mais la situation est restée inchangée. Même les banques ne fournissent pas des détails sur les opérations bancaires ayant trait aux investissements des MRE.

En tout cas, l’idée, aujourd’hui, est de pouvoir donner un coup de fouet à l’investissement productif de la diaspora marocaine. Globalement, le ministère chargé des MRE et des affaires de la migration estime que 7% uniquement du volume des transferts des Marocains résidant à l’étranger est dédié à l’investissement productif, un chiffre encore en deçà des aspirations. Ce pourcentage pourrait se réduire à 2% seulement si on en déduit certains investissements à faible valeur productive. Les transferts des MRE demeurent principalement dédiés à la consommation, aux épargnes bancaires et à l’acquisition de l’immobilier. Pour changer la tendance, un dispositif d’accompagnement a été mis en place pour soutenir les MRE porteurs de projets d’investissement. Dans le cadre du partenariat, le programme mené avec l’Agence française de développement, en 2016, a permis de cibler quelque 100 porteurs de projets dont un quart des femmes dans quatre principaux secteurs : les services, les technologies de l’information et de la communication, le bâtiment et travaux publics et l’agroalimentaire.

Au total, il s’agit jusque-là de 27 créations effectives dans cinq régions d’implantation : Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Marrakech-Safi, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et l’Oriental. Bien qu’il soit faible, le pourcentage de 27% semble pour le moment satisfaire le département de tutelle qui s’attend à son augmentation, étant donné que la création de l’entreprise est un processus très long qui nécessite du temps pour la concrétisation de l’idée. Les bénéficiaires ont été accompagnés dans le pays de résidence pour peaufiner leurs idées de projets et leurs études de faisabilité et élaborer le montage financier. L’accompagnement personnalisé permet de mieux réussir le projet. Cet accompagnement, rappelons-le, s’inscrit dans le cadre du programme qui vient de prendre fin visant à développer les investissements productifs au Maroc par les Marocains résidant en France qui est financé par le ministère français de l’Immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire et administré par l’Agence française de développement (AFD).

D’un coût global de 1 million d’euros, le projet consiste à appuyer la définition et la mise en place d’une stratégie nationale d’accueil des investissements de la diaspora marocaine à l’étranger et garantir un accompagnement de qualité en France et au Maroc en faveur de 100 promoteurs marocains résidant en France. Quelque 690 porteurs de projets potentiels ont été identifiés en France (à travers plusieurs réunions d’information, réseaux sociaux, tissus associatif MRE …). Un autre programme similaire sera lancé en Belgique en cette année 2017. Des formations gratuites et adaptées (gestion, comptabilité, ressources humaines, environnement des affaires…) seront dispensées, dans le pays de résidence, aux porteurs de projets. Après la première phase d’accompagnement en Belgique, une autre structure au ministère de tutelle devra prendre le relais. Outre la Belgique, d’autres pays devront connaître le lancement du même programme. Il s’agit notamment de l’Allemagne et de l’Espagne.


Des mesures pour pallier le manque d’informations

Afin de mobiliser les Marocains du Monde à contribuer au développement économique du Maroc, le ministère chargé des MRE et des affaires de la migration a créé une cellule dédiée à l’accompagnement des investisseurs MRE ayant pour mission : d’informer et d’orienter les investisseurs potentiels sur les différents secteurs de l’économie et d’assister les porteurs de projets durant toutes les étapes de réalisation de leurs projets, de la conception jusqu’à la concrétisation de leur investissement. Un accompagnement régional est assuré par les Maisons MRE et affaires de la migration de Nador, Beni Mellal et Tiznit au profit des porteurs de projets originaires de ces régions. Un dispositif d’encouragement à l’investissement MRE, le Fonds MDM Invest, a été mis en place avec un appui financier de l’État couvrant 10% du montant des projets d’investissement réalisés au Maroc par nos concitoyens à l’étranger. Un site web leur est également destiné en vue de prendre connaissance des procédures, des chantiers ouverts et des opportunités. Cela permet de faire face au manque d’informations et de confiance dont se plaignait souvent la diaspora marocaine. Reste à évaluer tous ces programmes et leur impact concret sur le développement des investissements des MRE et sur la facilitation de la mission des porteurs de projets.


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