Industrialisation : Lahlimi : «Appelez l’État»
Lors de la présentation de la situation économique nationale en 2016 et de ses perspectives pour 2017, Ahmed Lahlimi, Haut-commissaire au Plan a renouvelé son appel pour «un réajustement résolu de notre modèle économique». Après avoir présenté les limites du modèle de croissance actuel décrit comme un équilibre économique bas. Et pour cause, la «croissance économique continuerait à varier au gré des conditions pluviométriques dans une fourchette de 1% à 3% ou au mieux 4%», prévoit Lahlimi. Pour sortir de cette impasse, Lahlimi invite l’Exécutif à une nouvelle ère axée sur l’industrialisation.
Le retour dans l’industrie ?
Le HCP appelle «l’État, résolument, à investir dans les secteurs productifs dont il s’est pendant longtemps retiré, par alignement sur un principe aujourd’hui contesté même par les institutions internationales, qui en ont été pendant longtemps les chantres». Cette intervention doit dépasser, selon le HCP, le seul périmètre des infrastructures. Dans cette configuration, «le rôle de l’État devient ainsi central dans un tel processus, étant donné que les initiatives privées restent par vocation des choix de court terme et manquent de prise de risque», estime le HCP.
Dans son plaidoyer pour une industrialisation en tant qu’impératif «catégorique», Lahlimi égratigne les Métiers mondiaux du Maroc (MMM). «Les nouveaux métiers doivent donner l’exemple d’une délocalisation industrielle réussie afin de ne pas être perçus comme l’illustration d’une délocalisation territoriale par le pays hôte. Ceci nous interpelle, aussi bien le Maroc que ses partenaires», martèle-t-il. Rappelons que les deux principaux projets industriels dans le secteur automobile connaissent déjà une participation de l’État, via la CDG. Dans le tour de table de l’usine Renault Tanger, la CDG est présente à hauteur de 48%. Pour le projet de PSA Kénitra, la banque d’investissement publique est également présente dans l’actionnariat avec une participation de 5%.