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Gestion de déchets : Meknès, cas d’école pour Suez

La décharge non contrôlée de Meknès change de visage et s’aligne sur les normes internationales pour la gestion des déchets de plus de 835.000 habitants. La réalisation du site a nécessité la mobilisation d’un investissement de 960 MDH, dont 200 millions sur les 20 prochaines années.

C’est une bonne nouvelle pour les habitants de la ville de Meknès. En effet, la ville dispose, désormais, de sa propre décharge contrôlée avec de nouvelles références en matière de gestion et de valorisation des déchets ménagers. Pour présenter la stratégie et le mode de gestion de la nouvelle décharge, l’initiateur de ce projet, le Groupe Suez a organisé une visite sur le site. Pour planter le décor, cette nouvelle décharge est devenue une nécessité, puisque depuis 2002, Meknès disposait d’une décharge non contrôlée recevant chaque année plus de 185.000 tonnes de déchets, produits par 650.000 habitants. Des montagnes de d’ordures s’amassaient sur près de 25 hectares, représentant ainsi une menace pour l’environnement et les riverains. Face à cette situation et en lien avec le Programme national de gestion des déchets ménagers, visant un taux de recyclage de 20% des déchets ménagers à l’horizon 2020, la commune a confié à Suez la réhabilitation de la décharge, ainsi que la création et l’exploitation d’un centre de valorisation des déchets.

La durée du contrat de gestion déléguée est de 20 ans, à compter du premier janvier 2014, et ce pour un montant de 960 MDH et des investissements de l’ordre de 200 MDH sur la même durée. «Suez Environnement a pour mission de prendre en charge l’ensemble des déchets (ordures ménagères, déchets verts, déchets de nettoiement, déchets industriels banals, les déchets ménagers et assimilés. Ndlr) de la commune de Meknès et des 12 communes avoisinantes», précise Brice Mégard, directeur des activités de traitement des déchets de recyclage et valorisation Maroc.

Il faut noter que la réhabilitation de la décharge actuelle a nécessité une enveloppe de 47,9 MDH, financée par le ministère de l’Énergie des mines de l’eau et de l’environnement et la Commune urbaine de Meknès. Pour les travaux d’aménagement et d’équipement du Centre d’élimination et de valorisation (CEV), Suez a dédié une enveloppe de plus de 199,5 MDH sur les 20 ans, dont environ 90 MDH ont été investis entre 2014 et 2016. La commune de Meknès doit payer un montant de 125 DH/tonne de déchets admis sur le site, notant que le tonnage annuel moyen de la décharge de Meknès et de 200.000 tonnes de déchets soit 25 MDH (HT) par an.

Des solutions innovantes
Afin de sécuriser et valoriser les ressources, Suez a proposé «des solutions innovantes, conformes aux normes internationales». À compter d’avril 2016, les nouvelles installations et infrastructures, réparties sur 56 hectares, permettront de traiter et valoriser chaque année entre 200.000 et 330.000 tonnes de déchets ménagers. Le projet se faisant en deux temps, Suez s’est tout d’abord engagé à répondre au besoin de la ville de Meknès en réhabilitant l’ancienne décharge. Le groupe s’est ensuite chargé de la conception, l’aménagement, l’équipement et l’exploitation d’un nouveau Centre d’élimination et de valorisation, le premier du genre au Maroc et en Afrique. Ce centre novateur, aux techniques modernes, a pour objectif d’optimiser la durée de vie du site, de protéger l’environnement, de favoriser la valorisation des déchets et de soutenir l’insertion sociale des récupérateurs. Ajoutons à cela, un centre de tri, composé d’un hangar de 3.000 m² et d’une plateforme logistique de 3000 m², qui vont servir la valorisation des matières pour réduire la quantité de déchets. Le groupe a mis également en place une plateforme de compostage de 6.000 m² permettant de produire du compost à partir de déchets verts et de certains types de déchets organiques pour l’amendement des terres agricoles.

Le lixiviat également traité
De plus, des réseaux de collecte et drainage du lixiviat ont été créés pour répondre à la problématique majeure, du traitement de ces liquides pollués produits par les déchets. Ainsi, une station de traitement des lixiviats, faisant appel à des techniques de pointe adaptées au contexte local et notamment l’innovation Evalixtm, est mise en place sur le site. En effet, Evalixtm est un procédé qui sèche les effluents concentrés en utilisant la chaleur issue de la combustion du biogaz produit par les déchets. Ce biogaz peut aussi être transformé en chaleur ou en électricité.

Inclusion sociale
Ce projet se démarque aussi par la place qu’il accorde à l’intégration sociale des récupérateurs informels présents sur le site et qui sont au nombre de 170 trieurs vivant de la vente des déchets valorisables (plastique, métal, verre, carton…) qu’ils récupéraient sur la décharge. Dès le début du projet et en accord avec la commune de Meknès, Suez a manifesté son intention d’intégrer ces acteurs majeurs pour opérer l’activité de tri des matières au sein du nouveau centre. Ces agents ont ainsi été organisés en coopérative nommée «Solidarité», afin de maintenir leur activité en pérennisant leurs revenus et en améliorant les conditions de vie et de sécurité, à travers la mise en place d’un hangar de tri, de locaux administratifs et des vestiaires. «Après avoir effectué une enquête auprès des acteurs informels de la décharge de Meknès, Suez a accompagné les trieurs dans toutes les phases du projet de structuration, en procédant à la formalisation économique de leur travail, mais aussi à la socialisation des acteurs de la décharge et à leur réinsertion sociale», note-t-on auprès du groupe.


La mise à niveau des décharges est lancée

Marie-Ange Debon
DGA Groupe Suez Division internationale

En quelques années, le Maroc a opéré une profonde mutation pour concrétiser son projet environnemental. Ainsi dans le cadre de la COP22, il a envoyé un signal fort quant à sa volonté de s’investir dans la lutte contre le changement climatique. En effet, le pays s’est engagé à réduire, d’au moins 13%, ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, pouvant atteindre 32%, sous réserve d’une aide financière internationale. Cela étant, avec plus de 7.500 collaborateurs présents dans les plus grandes villes marocaines, Suez veut accompagner la mutation environnementale du royaume, impulsée par le roi Mohammed VI. En effet, depuis 1960, le groupe a construit 13 stations de traitement d’eau potable, dont la plus grande installation d’Afrique, celle de Bouregreg avec une capacité de 700.000 m3/jour. Le groupe a également construit 4 stations d’eau résiduaire urbaines, notamment celles de Marrakech, Médiouna et Sidi Bernoussi. En outre, à partir de 1997, Suez gère, via Lydec, la distribution d’eau potable et d’électricité, la collecte et le traitement des eaux pluviales et l’éclairage public pour 4,2 millions d’habitants de la région du Grand Casablanca. Aujourd’hui, le Maroc s’est, d’ores et déjà, engagé dans un plan de remise à niveau de ses décharges pour les transformer en centre d’enfouissement technique intégrant la valorisation du biogaz et le traitement des lixiviats.


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