Gas To Power : L’appel d’offres de l’impact social et environnemental lancé
Trois missions seront confiées au bureau d’étude qui va remporter l’appel d’offres de la branche «Électricité» de l’ONEE. Des consultations publiques seront ouvertes dans l’ensemble des régions concernées par le projet.
Le projet Gas To Power avance dans la bonne voie. Moins de deux mois après la désignation des conseillers techniques et financiers, l’ONEE vient de lancer l’appel d’offres de l’étude d’impact environnemental et social de ce gigantesque chantier qui nécessitera un investissement de près de 5 milliards de dollars. L’office, dirigé par Ali Fassi Fihri, à l’initiative de ce concours ouvert aux bureaux d’études spécialisés, veut évaluer l’impact social et environnemental de Gas To Power sur l’homme, la faune, la flore, le sol, l’eau, l’air, le climat, les milieux naturels, l’hygiène, la salubrité et la sécurité. Toutes les composantes du projet seront passées à la loupe des experts qui seront aussi appelés à définir les mécanismes de suivi ainsi que les mesures institutionnelles à prendre durant la mise en œuvre du projet pour atténuer, notamment, son impact sur l’environnement. En vertu du cahier des charges, fixé par l’ONEE, la réalisation de l’étude se fera en trois missions. Une première où le bureau d’étude devra établir le cadre de gestion environnementale et sociale du projet.
La deuxième mission consiste à réaliser les consultations publiques dans l’ensemble des régions concernées. Celles-ci devraient toucher plusieurs sensibilités : les ONG, les représentants des communes limitrophes, les populations directement concernées, les experts, les agences gouvernementales clés et le secteur privé. Enfin, la troisième mission vise à établir les références de l’étude détaillée. Le cabinet d’étude sera amené également à déterminer une zone précise, dont la dimension doit être suffisamment grande pour couvrir l’ensemble du territoire susceptible d’être influencé par le projet.
Vaste chantier
La première phase du projet Gas To Power englobe un certain nombre d’infrastructures gazières et électriques : la jetée maritime ainsi que le terminal du Gaz naturel liquéfié (GNL) incluant les bacs de stockage à Jorf Lasfar ; les centrales à cycles combinés fonctionnant au gaz naturel approvisionné à partir du terminal GNL (d’une puissance totale d’environ 2.400 MW) ; les bretelles de raccordement des centrales à cycles combinés et éventuellement les cavités souterraines de stockage du gaz ; le gazoduc de transport reliant le terminal GNL au Gazoduc Maghreb-Europe existant. Dans le détail, le terminal GNL sera composé de la jetée de réception des méthaniers, des réservoirs de stockage du Gaz naturel liquéfié et d’une unité de regazéification du GNL.
De son côté, le gazoduc de transport du gaz naturel, d’une longueur d’environ 400 km, reliera le terminal GNL au Gazoduc Maghreb-Europe et desservira les sites des futures centrales de l’ONEE. Il alimentera, chemin faisant, des centrales à cycles combinés ainsi que des unités industrielles. Des points de piquage seront ainsi prévus pour desservir les différents points de consommation en gaz naturel. Quant aux deux centrales à cycles combinés, d’une capacité de 1.200 kW chacune, elles seront implantées à Jorf Lasfar et à Dhar Doum (120 km environ au sud de Tanger). Ces deux centrales nécessiteront, à elles seules, un investissement de 2,2 milliards de dollars (19,4 milliards de dirhams).
Pour rappel, le projet Gas To Power sera réalisé par des partenaires privés dans le cadre de la production privée d’électricité avec garantie d’achat par l’ONEE de la totalité de l’électricité produite, et ce, dans le cadre de contrats de longue durée.