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El Omari veut identifier les responsables

Dans une tribune, le SG du PAM fait jouer le principe de la reddition des comptes pour demander au PJD de rendre des comptes aux Marocains quant au blocage gouvernemental. Selon Ilyas El Omari, les six mois de chômage institutionnel ont fait subir au Maroc un manque à gagner de 18 MMDH, laissant filer l’occasion de créer 50.000 nouveaux emplois, ce qui aurait pu résoudre le problème du chômage dans au moins trois provinces: El Hoceïma, Ouazzane et Chefchaouen.

«Le retard qu’accuse le Maroc dans l’exécution de la loi des Finances 2017, aussi bien pour le budget de fonctionnement que celui de l’investissement, a entraîné une perte sèche de 18 MMDH en richesse non produite, ce qui représente près d’1,8% du produit intérieur brut. Sachant que chaque point de PIB permet de créer 30.000 nouveaux emplois, les six mois de blocage gouvernemental ont provoqué un manque à gagner de 50.000 nouveaux postes d’emplois, en plus de 24.000 autres dans la fonction publique».

Ces propos appuyés par des estimations chiffrées émanent du chef de file de l’opposition et secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), Ilyas El Omari, dans une tribune diffusée hier dans les médias. Le numéro un du parti du tracteur, parti majeur de l’opposition, s’est longuement arrêté sur les effets néfastes dudit blocage, notamment sur l’entreprise. Étant donné que l’État, à travers l’investissement public, est le premier client des PME, la plupart des entreprises, constate-t-il, risquent aujourd’hui de cesser leurs activités face aux retards excessifs des délais de paiement et à la baisse drastique de la fréquence des appels d’offres chez les différents départements ministériels. «Nous pouvons ainsi imaginer l’ampleur du coût économique et social de cette situation qui a contribué à augmenter la tension sociale, suite à l’aggravation des indicateurs de chômage et à la raréfaction des opportunités d’emplois. Ce manque à gagner aurait pu, à titre d’exemple, résoudre le problème de l’emploi dans au moins trois provinces comme El Hoceïma, Ouezzane et Chefchaouen», estime  El Omari.

Faisant appel aux notions de responsabilité et de reddition des comptes, ce dernier cherche à identifier le responsable des pertes en temps politique et en opportunités économiques durant les six mois de chômage institutionnel. «Qui en est le responsable direct ? Qui assumera les dégâts économiques considérables et les conséquences sur l’emploi, l’entreprise et les secteurs sociaux ?», s’interroge El Omari. Certains, dit-il, l’imputent à la nature du système politique et du mode électoral. D’autres à la nature des partis politique et au degré d’indépendance dans la prise des décisions, mais ce qui aurait interpellé le plus El Omari en rédigeant sa nouvelle tribune, c’est surtout la sortie récente du SG du PJD, Abdelilah Benkirane, lors de la réunion du Comité central de la jeunesse du parti, au cours de laquelle le chef de gouvernement sortant aurait évoqué «l’intérêt national» pour justifier l’accord sur la constitution du gouvernement El Othmani. «l’intérêt national n’était-il pas présent durant les six mois de blocage ?», s’interroge le SG du PAM. «La reddition des comptes n’est pas un slogan qu’on applique exclusivement aux fonctionnaires et aux responsables administratifs et juridiques qui commettent des erreurs professionnelles ou bien ceux qui se font piéger dans des affaires de corruption. La reddition des comptes est un principe qui doit guider le comportement de nos partis politiques et de nos institutions nationales», conclut Ilyas El Omari.  



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