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Dialogue social : Le coût électoral n’inquiète pas Benkirane

Benkirane s’est dit prêt à mettre sur la balance l’enjeu électoral de la réforme des retraites, avec un appel d’accélérer les modalités d’examen des lois au Parlement. La réaction des députés de l’opposition a été moins virulente que celle de la Chambre des conseillers.

La majorité au sein de la Chambre des représentants reste optimiste quant à sa capacité à résoudre le différend entre le gouvernement et les syndicats sur les modalités de la réforme des retraites. Les 4 partis de la majorité ont été, en effet, unanimes lors de la séance mensuelle réservée au chef de gouvernement à soutenir l’Exécutif qui tente, depuis avril 2016, de trouver un terrain d’entente avec les 3 syndicats qui résistent au scénario de la réforme de la CMR. Durant son argumentaire, Benkirane a tenu à préciser que le gouvernement a épuisé toutes les voies possibles pour ramener les syndicats à la table des négociations «malgré des demandes, sont impossibles à satisfaire, qui ont été émises par les centrales et dont l’impact budgétaire dépasse 40 MMDH par an». Niant les accusations des groupes de l’opposition sur le gel du dialogue social, le chef de gouvernement a insisté sur les sessions du dialogue qui ont été ouvertes depuis mars 2012 «soit deux mois après l’investiture du gouvernement», a ajouté Benkirane qui a cité plus de 11 réunions qui ont pu aboutir à une série d’acquis durant ce mandat. L’exposé de Benkirane a mis en avant les contraintes budgétaires qui ont pesé sur le climat des pourparlers entre les partenaires sociaux , ce «qui n’a pas empêché le gouvernement et les syndicats d’avancer dans le projet de la paix sociale». Lors du dernier round, ce sont prés de 6 MMDH qui ont été proposés aux syndicats pour la satisfaction de leurs demandes, «sans que les centrales n’affichent leur disposition à accepter cette offre qui est équivalente à l’emploi de 50.000 à 100.000 personnes», selon le chef de gouvernement.

Le flou entoure le calendrier de la réforme des retraites
Pour le calendrier de l’adoption, les dates fixées par les projets, selon le principe de la gradualité, reste aussi entouré d’ambiguïtés. Abdelkader Kihel, député de l’Istiqlal, a appelé l’ensemble des acteurs, au sein des deux chambres, à œuvrer à «l’institutionnalisation du dialogue social, car nous sommes toujours incapables de fructifier ce dialogue qui est en relation directe avec la pratique démocratique. Il faut que les partis politiques mènent une course électorale qui ne place pas les ministères de l’Intérieur et de la Justice comme des adversaires des partis politiques».

La réaction des partis de l’opposition, lors de cette séance, a été nettement moins virulente qu’au sein de la 2e Chambre, avec des propositions qui ont été émises pour débloquer la situation actuelle. À l’approche des élections, la Chambre des conseillers sera mise devant un sérieux test, durant le reste de ce mandat. Hormis la question des retraites, le bilan du dialogue social entre mars 2012 et mai 2016, les partenaires sociaux n’ont pas réussi à valider les travaux de la Commission technique créée à l’issue de la réunion du 12 avril dernier. La question de l’élargissement de la couverture sociale au sein du privé reste aussi problématique, malgré les propositions qui ont été formulées par le gouvernement et qui portent sur l’élargissement de la couverture aux parents des fonctionnaires, la hausse des allocations familiales de 100 DH pour chaque enfant à charge, l’élargissement du cercle des enfants bénéficiaires à 5 et la baisse de l’IR pour le bas de l’échelle des salaires.

Mohamed Yatim
Vice-président de la Chambre des représentants

Ce gouvernement a toujours tenu à avoir de bonnes relations avec les syndicats et il a assumé la responsabilité politique qui découle de la résolution de la question des retraites qui est posée au niveau mondial. La Commission nationale des retraites, qui était gelée depuis des années, a été réactivée et il faudra que les projets de loi sur les retraites soient discutés et amendés au sein du Parlement, après que le gouvernement ait montré sa prédisposition à accepter des amendements lors des débats. Tout retard ne peut qu’engendrer la détérioration de cette situation. Les syndicats s’attendent aussi à ce que les walis s’impliquent, davantage, dans la résolution des conflits collectifs, dans le cadre des négociations entre les partenaires sociaux.



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