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Coup de boost au partenariat !

Le 1er sommet Maroc-CCG ouvre la voie à une nouvelle phase dans le partenariat entre le Maroc et les pays du Golfe. La coopération déjà bien ancrée en matière économique et politique devrait être renforcée et institutionnalisée.

Le Sommet Maroc-Pays du Golfe, qui devait se tenir hier mercredi à Ryad (à l’heure où nous mettions sous presse, la rencontre de haut niveau n’avait pas encore été tenue), est une première dans les relations Maroc-CCG. Une situation qui démontre à n’en point douter l’importance que prennent les rapports entre le Maroc et les pays du Golfe. Le souverain est accompagné d’une importante délégation de conseillers et de ministres en vue d’amorcer un nouveau cap dans les relations du royaume avec les pays du Golfe. Selon l’agence de presse officielle, le Sommet jettera les bases institutionnelles permettant de fructifier l’intensité des relations avec les pays du CCG, lequel sommet reflète aux yeux de nombreux observateurs la volonté des deux parties de conférer un caractère régulier et institutionnel au partenariat stratégique et multidimensionnel qui les lie.

La coopération entre les deux partenaires étant importante dans ses différentes dimensions politiques, économiques et en matière d’investissements, outre les aspects relatifs à l’interaction humaine et la coopération culturelle et médiatique. L’évènement devrait d’ailleurs se tenir en parallèle de la visite hautement stratégique du président américain, Barack Obama en Arabie Saoudite. Les pays du Golfe, alliés historiques du royaume, devraient peser à nouveau de tout leur poids dans le cadre du dossier du Sahara.

La dernière manifestation de ce soutien s’est exprimée, début avril dernier, à l’occasion de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG) avec le secrétaire d’État américain, John Kerry. À l’occasion de cette réunion préparatoire de l’actuelle rencontre avec le président américain Barack Obama, les pays du Golfe ont rappelé leur soutien au Maroc sur la question du Sahara en soulignant l’importance de la solution marocaine.

Et pour cause, le Maroc et les pays de la CCG entretiennent des rapports politiques très étroits. Faut-il rappeler que le Maroc a fait part d’un soutien indéfectible aux pays de la région, notamment l’Arabie saoudite dans le cadre du conflit avec les houthis du Yémen. Il a d’ailleurs joué un rôle important dans le cadre du maintien de la stabilité de la monarchie du Bahreïn. Le royaume est également membre de la coalition arabo-occidentale en Irak et en Syrie et participe activement dans le cadre des frappes aériennes contre les positions de Daech. L’alliance politique entre le CCG et le Maroc est telle que les pays du conseil avaient invité le royaume à rejoindre l’organisation en 2011. Ce processus est toujours en cours aujourd’hui. Il se traduit surtout par une coopération économique renforcée.

Dynamique économique
Les échanges commerciaux entre le Maroc et les pays du CCG ont augmenté de 11% en moyenne annuelle pour atteindre 28,6 MMDH en 2014, représentant 4,9% des échanges totaux du Maroc contre 3,6% en 2000. Selon le rapport économique et financier 2016, annexé au projet de loi de Finances, l’Arabie saoudite est le premier client du Maroc dans la région du Golfe, avec environ 920 MDH d’exportations, soit 52,4% du total régional, suivie des Émirats arabes unis (EAU), avec 589 MDH et une part de 33,5%.

En outre, les pays de la région sont les principaux fournisseurs du Maroc en produit énergétiques. Environ 75% des importations en provenance d’Arabie Saoudite sont constituées d’huile brute de pétrole. Au-delà de la coopération commerciale, ce sont surtout les investissements et les dons des pays du Golfe qui pèsent dans la balance des échanges économiques entre les deux partenaires. En 2014, la Fédération des chambres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avait annoncé des investissements de l’ordre de 120 milliards de dollars sur 10 ans au Maroc. Plusieurs conventions de financements, de dons et d’investissements ont été signées entre-temps. Les plus récents étant ceux paraphés début avril par le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Boussaid, et son homologue saoudien au Bahreïn.

Il s’agissait de trois conventions de financement d’un montant global de 230 millions de dollars. Le CCG représente une source importante d’investissements étrangers dans le monde: d’ici 2020, il est prévu que les États du CCG détiennent plus de 3.500 milliards de dollars en investissements directs à l’étranger. De plus, la région se positionne comme l’une des plaques tournantes du commerce pour le Moyen‐Orient, l’Afrique et l’Asie du Sud‐est.

À ce titre, le flux entrant d’IDE vers le Maroc a atteint 10,2 MMDH en 2014, marquant une hausse de 82% par rapport à 2013. Leur part dans l’ensemble des IDE entrants est ainsi passée à 28% en 2014 contre 14% en 2013. Entre 2006 et 2014, ces IDE ont cumulé à près de 57 MMDH, représentant 19% des IDE totaux au Maroc durant la même période. Ce sont les Émirats arabes unis (44% des flux reçus du CCG entre 2006 et 2014) et l’Arabie saoudite (38%) qui constituent les principaux investisseurs dans le royaume. L’important de ces IDE est destiné aux secteurs du tourisme, de l’immobilier et de l’énergie. Les pays du Golfe adressent également des sommes importantes sous forme de dons au royaume. À ce titre, les deux premiers mois de l’année 2016 ont enregistré la réalisation d’une recette de 868 MDH au titre de dons reçus des pays du CCG, selon la Direction des études et des prévisions financières au sein du ministère de l’Economie et des finances.


 

Les secteurs attractifs

Les 120 milliards de dollars d’investissements prévus au cours des 10 prochaines années devraient concerner plusieurs secteurs prometteurs. L’attention est particulièrement portée sur les secteurs de l’industrie, de l’agriculture et de l’énergie. Le tourisme et l’immobilier sont deux autres secteurs qui attirent les fonds des pays du Golfe, avec notamment des fonds émiratis, qataris et koweïtiens. Les investissements directs moyen-orientaux ont récemment touché de nouveaux secteurs tels que l’agriculture, le transport aérien ou encore la santé. Cela fait plusieurs années qu’Air Arabia Maroc, joint-venture créée par des opérateurs marocains (Groupe Bensalah et Financecom), et l’Émirati Air Arabia Group opère dans le royaume. À celle-ci s’ajoutent les autres compagnies qui desservent le pays comme Emirates, Qatar Airways ou Etihad Airways. Le Maroc gagnerait aujourd’hui à réorienter l’investissement des pays du CCG vers d’autres secteurs porteurs et à fort potentiel, tels que l’agroalimentaire, l’automobile ou encore les nouvelles technologies. Le Maroc gagnerait aussi en favorisant les conditions facilitant un meilleur positionnement du secteur privé marocain lui permettant de s’introduire dans les marchés du CCG et du Moyen-Orient, forts de près de 49 millions d’habitants.

 


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