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COP22 : Marrakech passe en mode green

À la veille de la COP22, Marrakech se lance dans une course contre la montre. Plusieurs projets structurants sont lancés pour inscrire la ville dans l’approche environnementale : modernisation du mode d’éclairage public, acquisition de bus électriques, aménagement des espaces verts, mise en place d’une décharge contrôlée…

À moins de trois mois de la tenue de la 22e Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP22), Marrakech passe en mode green. La cité ocre qui sera sous les feux des projecteurs du monde se met, en effet, au goût du jour en matière de développement durable afin de bien accueillir pas moins de 30.000 participants à la grande manifestation internationale qu’elle va abriter en novembre. Plusieurs projets structurants sont lancés pour renforcer l’attractivité de la ville.
Sur le volet de la mobilité urbaine, des véhicules électriques circuleront à Marrakech avant la tenue de la COP22. Une Société de développement local composée du conseil de la ville et du conseil de la région a été créée à cet effet.

Quelque 15 bus sur 30 importés de Chine seront opérationnels en octobre. Un axe spécial a été aménagé pour accueillir les bus à haut niveau de service (BHNS). Une société chinoise sera chargée de l’installation et de la maintenance. D’ailleurs, une convention cadre a été signée lors de la visite du souverain en Chine pour que l’industriel Yangtse investisse au Maroc pour atteindre l’Afrique et l’Europe. Cette convention de partenariat avec la Société d’investissement énergétique (SIE), Marita Group et la Banque centrale populaire, rappelons-le, porte sur l’achat et la construction d’une unité de fabrication de bus électrique dernière génération (Ultra-Light) «Made in Morocco» avec un montant d’investissement estimé à 1,2 milliard de DH.

Il est également prévu la mise en place d’une station photovoltaïque qui produira l’électricité pour les bus électriques de Marrakech. La ville entend aussi moderniser son système d’éclairage public afin de réduire sa facture énergétique. Pour 62.000 points lumineux, la ville paie une facture de 70 millions de DH par an. À cela s’ajoute l’entretien qui fait grimper la facture énergétique de l’éclairage public à 110 millions de DH. Une société de développement local vient d’être créée pour mettre en place le nouveau mode d’éclairage. D’ici trois ans, Marrakech sera totalement éclairée en «LED». L’éclairage sera géré à distance suivant les standards internationaux afin d’assurer un taux de fonctionnement de 98% au lieu de 80 % actuellement. Pour la COP22, quelque 10.000 nouveaux points lumineux seront opérationnels. «Le ministère de l’Intérieur et la SIE nous accompagnent en la matière», souligne le maire de Marrakech Mohamed Larbi Belkaid. On s’attend à ce que la consommation baisse de 60 %. Le retour sur investissement nécessitera 10 ans.

Au niveau de la gestion des déchets, les autorités de la ville travaillent actuellement sur la nouvelle décharge contrôlée, à quelques kilomètres de Marrakech. L’idée est de procéder à la valorisation des déchets. A ce titre, une usine sera installée sur place pour le tri des déchets et leur valorisation. L’ancienne décharge a été fermée le 1er juillet. Elle sera implantée et servira à la production de l’électricité à travers le biogaz. «Ce projet sera prêt pour la COP22», assure Mohamed Larbi Belkaid. S’agissant des espaces verts, des jardins seront aménagés et équipés de nouvelles technologies dédiées notamment au rechargement des téléphones mobiles. On peut citer entre autres les jardins d’Issil ( 1,5 ha), El Koutoubia ( 2 ha) et El Harti ( 5,5 ha).

À tous ces projets s’ajoute l’extension de la station d’épuration gérée par la Radeema (Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de Marrakech). Les eaux épurées sont réutilisées pour l’irrigation de la palmeraie et des espaces verts d’une vingtaine de golfs.


Mohamed Larbi Belkaid : Maire de Marrakech

«Nous n’avons aucun problème de financement»

Les Inspirations ECO : Marrakech est connu par ses espaces verts. Que prévoyez-vous en matière de leur réaménagement à la veille de la COP22 ?  
Mohamed Larbi Belkaid : L’aménagement des espaces verts fait partie des projets lancés à l’occasion de la COP 22. On vise à valoriser davantage les espaces verts de Marrakech qui regorge de jardins historiques. Quelque 22 jardins sont concernés à la veille de la COP. Ce travail est effectué en partenariat avec le ministère de l’environnement qui va lui-même aménager certains jardins. Cette rénovation porte sur les plantes mais aussi l’irrigation à travers la technique de la goutte à goutte et l’éclairage via le solaire. Ils seront également équipés des aires de jeux pour enfants qui produisent de l’énergie.

Comment procède-t-on pour le financement des différents projets ?
Initialement, nous n’avons aucun problème de financement. D’autres parties participent au financement des projets. A titre d’exemple, le projet des bus à haut niveau de service BHNS est financé en partie par le Fonds d’accompagnement des réformes du transport routier urbain et interurbain (FART) du ministère de l’intérieur. Pour l’éclairage public, des fonds du projet «Marrakech, cité du renouveau permanent» seront transférés d’ici la Cop pour la réalisation des objectifs fixés. La station solaire est financée par le PNUD. Le seul problème a trait à la gestion du temps et des procédures.

Qu’en est-il du projet relatif au tri des déchets à la source ?
On tend à mettre en place le projet du tri des déchets à la source afin de changer la méthode classique de ramassage des ordures ménagères. L’idée est de procéder à la sélection des déchets dans les quartiers à l’instar de ce qui est fait en Europe. Les citoyens doivent être sensibilisés en associant notamment la société civile pour que la population apprenne à trier les déchets. Mais, ce ne sera pas facile. Pour ce projet, les financements sont déjà mobilisés. Le financement prévu par le ministère de l’environnement est de 20 millions de dirhams. Il faut juste passer à l’action. Il s’agit tout simplement d’une question de procédures. Une convention devra être signée et validée afin de lancer le projet. 



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